LA LETTRE DU 4 SEPTEMBRE

8009615-Récupéré-Récupéré

Le sérieux dérapage de Bruno Le Maire

La bataille budgétaire a commencé. Nul ne doit en minimiser l’importance économique, sociale et politique.

Un coup de force est en cours. Bruno Le Maire y apporte sa contribution en n’ayant pas immédiatement rendu publiques les données en sa possession. Ce n’est qu’à la demande pressante du président de la Commission des finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, et de son rapporteur Charles de Courson, que le ministre démissionnaire Bruno Le Maire a rendu public l’évaluation de la situation budgétaire de la France en 2024.

On serait sur un déficit de 5,6% du PIB – et non de 5,1% comme voté en fin 2023 à grands coups de 49.3 –, soit de l’ordre de 165 milliards au lieu de 150. « Il y a un sérieux dérapage », a proclamé le Ministre.

L’urgence et la nécessité d’un changement de la politique budgétaire renvoie à un bilan plus global. C’est toute la politique pro-business conduite par Emmanuel Macron et ses prédécesseurs qui est en cause. La pression contre les « coûts » salariaux et les droits du travail, les baisses d’impôts ciblées sur les entreprises et les ménages fortunés (76 milliards depuis 2017), les aides sans contreparties aux entreprises n’ont pas relancé efficacement et durablement l’économie. Elles se payent par un creusement des inégalités, une dégradation des systèmes d’éducation et de santé, le sous-investissement dans la bifurcation écologique… Et par un creusement des déficits et de la dette publique. La France est, après la Roumanie, le pays de l’UE qui a vu sa dette publique augmenter le plus depuis 2017.

Et le gouvernement démissionnaire de commencer par expliquer que le « dérapage » n’est pas de sa faute mais de celle des collectivités locales dont les dépenses auraient dérapé avec un déficit de 10 milliards. En fait, le chiffre est gonflé. Le principal dérapage vient des impôts, inférieurs aux prévisions. Et surtout, les collectivités locales doivent compenser les déficits éventuels de leurs dépenses de fonctionnement l’année suivante. Seules leurs dépenses d’investissements (heureusement assez dynamiques) peuvent être financées par emprunt. Normalement, lorsqu’une politique produit des fruits pourris, c’est le signe qu’il faut en changer. En Macronie, c’est le contraire.

Bernard Marx

RICHES DU JOUR

58 millions de millionnaires dans le monde

Le patrimoine mondial se concentre de plus en plus entre les mains de quelques uns. Selon la banque suisse UBS, 56 pays s’accaparent 92% de la richesse globale. Pis : entre 2000 et 2023, le nombre de millionnaires a été multiplié par 22 en Russie, par 23 en Inde et par… 154 en Chine ! Comme le rappelle très bien Alternatives économiques, encore une étude qui devrait remettre à l’agenda politique la proposition de l’économiste Gabriel Zucman de taxer à 2% les détenteurs d’une fortune supérieure à 100 millions de dollars !

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE

These Walls de Dua Lipa : c’est le single de la rentrée. OK c’est pas politique au sens premier du terme mais c’est hypnotique et groove, comme on en a bien besoin en cette rentrée de tous les délires.

ÇA SE PASSE SUR REGARDS.FR

Pour recevoir cette newsletter quotidiennement (et gratuitement) dans votre boîte-mail, suivez le lien : regards.fr/newsletter !

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

Laissez un commentaire