La droite transphobe à l’offensive

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Ce n’est pas une blague : en France, les questions de genre et de transidentité sont entre les mains des sénateurs LR.

Dans une ambiance électrique, le Sénat a adopté une proposition de loi LR visant à encadrer les pratiques médicales dans la prise en charge des mineurs souffrant de dysphorie de genre. Ça, c’est la version officielle. Car au fond, il s’agit d’empêcher autant que faire se peut tout traitement médical de la transidentité chez les mineurs.

Au cœur des débats : la question de l’irréversibilité des traitements, qui effraie tant la droite. Pourquoi ? Parce que la transidentité ne serait qu’une mode, portée aux nues par des activistes particulièrement efficaces et qui auraient investi beaucoup de nos espaces communs, de l’Éducation nationale aux médias en passant par la politique ou la culture.

Pourtant, comme l’a très justement fait remarquer la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, l’irréversibilité, c’est aussi celle des enfants et des jeunes adultes qui souffrent de dysphorie de genre : quoi de plus définitif et tragique que le suicide d’un adolescent ? C’est à cela que les équipes médico-psychologiques et les entourages essaient de répondre en proposant des traitements – qui ne sont pas, contrairement à ce que laissent penser certains, uniquement chirurgicaux.

Depuis quelques années, force est de constater que la Réaction a trouvé un nouveau cheval de bataille : il y a 40 ans, c’était les personnes homosexuelles qui étaient accusées d’endoctriner la jeunesse, de pervertir les âmes et les corps et de participer à la décadence de notre pays voire de notre civilisation. Aujourd’hui, au nom d’une norme conservatrice fantasmée, on s’en prend aux personnes trans.

Dernier exemple en date : l’octroi par le jury du Festival de Cannes à l’actrice transgenre Karla Sofía Gascón pour son interprétation dans le film « Emilia Perez » de Jacques Audiard. La candidate Reconquête aux élections européennes Marion Maréchal, surfant sur la vague transphobe du moment, a nié sur France Inter le genre féminin de l’actrice, affirmant qu’un prix d’interprétation féminine avait été donné à un homme. L’actrice mexicaine l’attaque en justice. Et elle a bien raison. Car ne l’oublions, la transphobie n’est pas une opinion, c’est un délit.

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1 commentaire

  1. jimbo le 31 mai 2024 à 22:26

    Correction : le Prix d’interprétation féminine a récompensé 4 interprètes pour le même film : en plus de Gascon il y avait Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz. C’est Gascon qui, après avoir prié ses consœurs de bien vouloir s’écraser, a pris l’initiative de venir récupérer en solitaire le trophée et qui en a profité pour en faire le sien ainsi qu’un symbole de sa lutte. Les 3 actrices sont totalement effacées.

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