La 5ème République jusque dans les européennes

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En prônant la « présidentialisation » des élections de juin prochain, les insoumis ne prennent-ils pas le risque que le « champion de la gauche » finisse par être… Raphaël Glucksmann ?

En écrivant, début 2024, à Raphaël Glucksmann, François Ruffin avait il conscience qu’il lançait une nouvelle mode ? Lundi, c’est Manon Aubry, tête de liste de LFI pour les européennes, qui se fendait à son tour d’une missive, au parallélisme des formes déconcertant.

À chaque fois, l’objectif est le même : mettre en scène, sous des faux-airs de camaraderie, de sérieux désaccords. Ukraine, politique économique, vision de l’Europe… Tout y passe ! La liste est sérieuse et mérite d’être débattue – même si ces exercices répondent davantage à des questions tactiques de positionnement qu’à une vraie proposition de dialogue. Quoi de plus normal en période de campagne ?

Pourtant, en construisant cet échange de façade, les figures insoumises contribuent moins au débat de fond qu’à consolider la position centrale du candidat socialiste qui, caracolant en tête de la gauche dans les sondages, peut se rendre incontournable dans la perspective du rassemblement de la gauche. Cette possibilité est renforcée par la velléité des insoumis de faire de cette élection le « premier tour de la présidentielle ». Dès lors, le candidat qui sortira en tête sera-t-il fondé à se prévaloir d’un privilège particulier pour conduire son camp en 2027 ? C’est en tout cas le risque auquel conduit la présidentialisation de cette élection que d’offrir ce genre d’opportunités.

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