Il faut un gouvernement de gauche

Image-topaz

Parce qu’il faut répondre aux besoins sociaux des Français.

Passé l’étonnement, la stupéfaction même, il faut envisager la formation d’un gouvernement. Dans l’éclatement des forces à l’Assemblée nationale, aucun chemin n’est évident. Il faut faire preuve d’inventivité pour résoudre les nombreuses équations. Le chemin emprunté est déjà une heure de vérité.

Pour ceux qui en douteraient encore, Emmanuel Macron n’a pas dit son dernier mot et s’active pour construire une coalition avec la droite. Il est soutenu par ses ministres venus de la droite, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou encore Aurore Bergé. C’est l’inénarrable Rachida Dati, qui le dit, comme souvent, le plus clairement : « La grande majorité des Français a exprimé son souhait d’une politique protégeant le pays contre l’insécurité, la pression migratoire ou la dérive des finances publiques. L’intérêt de la France est de trouver au Parlement une majorité qui soit à l’image de ce que pensent majoritairement nos concitoyens. » Ce qui ne s’est traduit que par des débauchages individuels tout au long des 2 mandats de Macron pourrait, selon ces anciens LR, devenir une industrie, voire une OPA totale sur la droite conservatrice.

L’affaire n’est vraiment pas faite. L’analyse qui domine chez les LR canal historique est que la France glisse à droite et qu’il faudra une alternative à la macronie et à l’extrême droite. Ils entendent bien être celle-là. On peut se dire qu’on s’en moque. En fait non. Il importe qu’il reste des alternatives au RN. La gauche doit en être une ; mais si la droite décide de rester de droite et de na pas se faire manger… c’est mieux. Pour le moment, tous les élus LR semblent tenir sur cette position. Leurs électeurs beaucoup moins : la majorité d’entre eux se sont reportés sur les candidats RN face à un candidat de barrage. La droite doit aussi reconstruire son bagage idéologique.

À gauche, après des hésitations dimanche soir compréhensibles au vu de la surprise des résultats, les partis de gauche semblent se mettre d’accord pour écarter toute coalition. Ce sera « rien que le programme du Front populaire » à défaut de « tout le programme du Front populaire ». Tous disent vouloir gouverner en utilisant les ressorts du pouvoir : décrets, non promulgations de réformes en cours voire 49.3. Mais ils semblent assurés de pouvoir réunir une majorité, même relative, sur des sujets qui font consensus dans le pays. Et de citer, la cantine gratuite, indexation des retraites, blocage des prix de premières nécessité, abrogation de la loi retraire, etc. S’ils ne parvenaient pas à faire voter ces lois, les Français seraient pris à témoin. Ils affirment donc vouloir et pouvoir gouverner. Le nom du Premier ministre sortira bien sûr des rangs de la gauche. Il devra être consensuel parmi les députés du NFP et le plus largement parmi les Français. La bataille de l’opinion publique a commencé. Objectif : améliorer la vie, apaiser la société et démasquer le RN.

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

14 commentaires

  1. Magnus le 9 juillet 2024 à 12:39

    D’accord, un gouvernement pour promouvoir une politique de gauche à défaut de pouvoir l’implémenter (faute de majorité).

    Bon pourquoi pas, si ça peut faire évoluer l’opinion un peu dans le bon sens. Après, je crois qu’il est impératif de se pencher sur comment encourager l’engagement de gauche d’en bas, combattre l’extrême droite PARTOUT.

    Il faut savoir qu’il est impératif de dissocier la gauche avec l’élitisme.

  2. Frédéric Normand le 9 juillet 2024 à 19:36

    Surement pas. Il faut un gouvernement de droite parce que la majorité du peuple est à droite, très clairement. Rien ne serait plus inconvenant – et dangereux – que de monter une escroquerie électorale sur une composition parlementaire dont on sait qu’elle est le résultat de choix tactiques sans portée sur le long terme. Des choix tactiques du type ‘tout sauf le RN’ ou ‘tout sauf LFI’. Mais soit, les Français ont voté, comme ils l’ont voulu et il est abusif de dire que cette élection a été volée aux sympathisants des partis qui ont cristallisé sur eux le plus d’aversion. Mais il faut tenir compte de leur assise dans le peuple. C’est de lui qu’il s’agit quand les choix politiques s’appliquent. Or les Français à avoir voté RN au second tour sont plus nombreux que ceux qui ont voté NFP : 10 millions contre 7,5 millions. Tandis que 7 millions qui ont voté pour Ensemble. La France est à droite. Et elle est une démocratie. Il ne peut être question qu’elle soit gouvernée par le NFP.

    Il n’est pas possible de continuer de traiter les dix millions de Français qui ont voté RN comme des pestiférés.

    • Magnus le 10 juillet 2024 à 13:24

      Le capitalisme dénature la démocratie représentative.

      Du coup votre commentaire ne tient pas débout.

      • Dalayrac le 10 juillet 2024 à 13:39

        Je suis de cet avis aussi mais pas pour les memes raisons. NFP n’a pas et n’aura pas de majorité suffisante pour imposer son programme et, dans ces conditions, pour gouverner elle devra faire appel à tous les subterfuges de Borne et Attal (49.3, décrets..), méthode qu’elle n’a cessé de dénoncer, ce serait hypothéquer gravement ses chances d’alternance pour 2027 car le sortant est toujours très proche de la sortie aux élections suivantes.. L’assemblée nationale est majoritairement a droite (RN, LR, DVD, Horizon et 50% des la macronistes, donc la droite doit proposer une coalition et gouverner (avec le RN) et RDV en 2027 pour un vrai bilan de leur politique.

        • Magnus le 10 juillet 2024 à 16:03

          Renaissance prône dans un communiqué l’éclatement du nfp pour une alliance sans lfi allant des « sociaux-démocrates » à la droite.

          https://www.francetvinfo.fr/en-direct//message/668e92b7b6915feee9c78f9c.html



        • Carlos_H le 11 juillet 2024 à 10:54

          Pour l’heure c’est Renaissance qui éclate : Sacha Houlié veut s’associer aux socialistes et part avec quelques députés dans sa besace…. LR canal historique refuse toute alliance car il veut conserver le lead: tout accord sera accepté à cette condition…



      • babylone le 14 juillet 2024 à 09:42

        La gauche ne représente rien et votre réponse est aussi emprunt de marxisme destructeur et preuve de votre étroitesse d’esprit, les Français ne veulent plus de la gauche dépensière et spoliatrice

  3. Lucien Matron le 10 juillet 2024 à 19:27

    Certains démocrates ne souhaitent pas un gouvernement de gauche, c’est leur affaire. Les législatives ne sont pas des référendums et totaliser les voix ( en regardant de façon précise comme l’a fait Roger Marcelli) n’a qu’une signification relative en regard du découpage des circonscriptions. Certains députés sont élus avec quelques milliers de voix, d’autres avec quelques dizaines de millions de voix. Le parlementarisme c’est l’Assemblée Nationale. Et c’est bien le NFP qui réunit le plus grand nombre de députés , sans avoir la majorité absolue, tout comme le centre et tout comme l’extrême droite.
    Macron a gouverné depuis 2017 avec une minorité de voix ( en ne considérant que les 1er tours qui correspondent à un vote d’adhésion) mais avec une majorité parlementaire dans un premier temps puis avec une majorité de circonstances et souvent avec le 49.3. La constitution de la 5 ième République montre aujourd’hui ses limites… Il est temps de passer à autre chose : une 6ième Republique qui ne figure que dans des programmes de gauche.

    • Carlos_H le 11 juillet 2024 à 11:19

      Effectivement, il serait intéressant de profiter du temps pendant lequel nous aurons possiblement un gouvernement de gauche pour lancer une assemblée constituante…
      En attendant, si l’utilisation du 49.3 est a proscrire, ça n’implique pas qu’on se refuse totalement a l’utiliser mais l’idée c’est bien de pouvoir trouver des « majorités de projet », ce qui s’avère fort possible, et ce même si au bout du compte, un certain nombre de députés du NFP, manifestement opportunistes/insincères (F. Hollande, etc…) deviennent des « frondeurs » à terme (ça ne fait aucun doute, reste à savoir quand ça arrivera!).
      Pour autant il y a outil institutionnel, conçu pour ne pouvoir être que difficilement utilisable, dont le NFP pourrait faire usage : le Référendum d’Initiative Partagée (RIP). Il faut 185 parlementaires (députés et/ou sénateurs) + 10% du corps électoral, c. à d. moins de 5 millions d’électeurs pour l’activer : ça permet de s’en remettre au peuple plutôt qu’au parlementaires pour faire passer de gros dossiers!!!! C’est jouable..
      Reste que le nom du.de la premier.e ministre apparaît effectivement comme un paramètre permettant de faire reculer l’ombre de la motion de censure… Il faut cependant que celui.celle-ci maîtrise le programme, pour une question de crédibilité évidente (il faut a minima quelqu’un capable de répondre avec compétence aux questions posées sur le sujet) et dès lors il.elle devrait être issue des rangs de LFI car c’est de là que provient le programme! Si nous savons tous que les formations Politiques présentes a l’hémicycle, y compris à gauche, empêchent certains noms d’émerger, il n’en reste pas moins qu’il y a quelques autres candidat.e.s possibles a LFI, et notamment Clémence Guetté!
      Celle-ci est coordinatrice du programme et affiche un profil suffisamment « lisse » pour que polémiques et diffamations ne puissent pas adhérés sur sa personne: dès lors, difficile de d’appuyer sur la « bordelisation » ou « l’antisémitisme » pour justifier une motion de censure avec une cheffe de gouvernement comme celle-ci! S’il faut de la compétence sur le programme, de la constance dans l’effort, de la capacité à faire fonctionner une équipe de ministres aux individualités fortes, de l’aplomb piur répondre avec calme et fermeté aux attaques de l’opposition, je crois que le NFP dispose de la bonne candidate pour être premiere ministre…

  4. Lucien Matron le 10 juillet 2024 à 19:45

    Le second tour a montré que 70 % des Français rejetait le Rassemblement National et ses alliés. C’est une de leçons du Front Républicain. Et c’est tant mieux…

    • Frédéric Normand le 10 juillet 2024 à 20:19

      Il a aussi montré que 75 % des français rejetaient le NFP. C’est une des leçons qu’il faut tirer de ces élections. Tant mieux, tant pis ? C’est une question d’opinion.

      • Mackno le 11 juillet 2024 à 11:59

        On voit bien que votre défense du parlementarisme est à géométrie variable…
        On n’en sera pas étonné, tant elle n’était qu’un cache sexe pour votre militantisme d’extrême droite.

  5. Lucien Matron le 11 juillet 2024 à 00:29

    Une fois de plus c’est faux, il n’existe pas de front républicain contre le NFP. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait. Des députés NFP ont bénéficié de désistement du centre et de certains LR et vice versa. Il faut admettre que le Rassemblement National n’est pas et ne sera jamais un parti de l’arc républicain.

    • Frédéric Normand le 11 juillet 2024 à 12:52

      Une fois de plus, c’est vrai. Le front républicain, l’arc républicain, ça ne veut rien dire. Ce qui a fonctionné, c’est un barrage mis en place par la gauche, là où elle ne pouvait pas gagner, contre le parti qu’elle craint le plus. Le PS, LR et Ensemble en ont été les principaux bénéficiaires, mais ce barrage n’aurait pas donné des résultats aussi nets sans les erreurs commises par le RN entre le deux tours. Il a fait à ce moment crucial une très mauvaise campagne, ce qui lui coûta une cinquantaine de sièges, déception dont il est le seul responsable, barrage ou pas. La déception du RN est toute relative au demeurant : il passe de 89 à 127 députés, alors qu’il en avait 8 en 2017.

      Le fait c’est que, selon l’adage, au premier tour on choisit, au second on élimine. Eliminer un candidat de gauche est aussi porteur de sens qu’éliminer un candidat de droite. Le NFP, en particulier sa branche extrême, LFI, fait l’objet d’un rejet de l’opinion, tout comme le RN. Cela a donné l’idée au tenants du bloc central que celui-ci avait de l’avenir, en coupant, c’est là aussi un adage, l’omelette par les deux bouts.

      Arc républicain ? Qu’y a-t-il de républicain dans le communautarisme, dans l’antisémitisme, dans le port de l’abaya ? Dans le soutien, même larvé, au terrorisme du Hamas ? Qu’y a-t-il de républicain dans le fait de trouver qu’il y a trop de Blancs parmi les députés NFP ? Est-ce républicain le vote racial ? Est-ce républicain le vote religieux ? Est-ce républicain de miser sur le vote musulman comme le fait LFI ?

      Est-ce républicain le communisme ? Le régime communiste et son bilan globalement positif ? Est-ce républicain de considérer qu’il puisse y avoir des sous-citoyens, ainsi catalogués du seul fait de leur opinion ? Apprenez Lucien Matron que nous sommes tous égaux, quelle que soit notre opinion. Articles 6 et 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Lisez-la.

Laissez un commentaire