Haro sur les dépenses publiques ? 

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La France est « accro à la dépense publique » , c’est le ministre de l’Économie qui le dit. Et pour nous « désintoxiquer », le sevrage prescrit promet d’être pire que le mal.

En juin 2022, avant le second tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon, alors chef de file des candidats uniques de gauche et de l’écologie, dénonçait le véritable programme économique d’un futur gouvernement Macron. Pour se conformer au pacte de stabilité européen, il prévoyait bel et bien un programme de 80 milliards d’économies sur les dépenses publiques d’ici à 2027. C’était l’ossature de la politique économique du futur gouvernement.

Depuis, le gouvernement a agi avec les réformes structurantes anti-sociales et anti-salariales des retraites, du RSA et des allocations chômage. Mais, en même temps, il a été empêché par les effets économiques de la guerre en Ukraine et il a dépensé pas toujours à bon escient dans le « bouclier tarifaire ».

Mais c’était une parenthèse. La dette publique a gonflé autour de 110% du PIB, le déficit public dépasse les 5%. Le pacte de stabilité et les 3% de déficit maximum ont fait leur grand retour. Et c’est donc à nouveau haro sur la dette et la dépense publique d’où nous viendrait tout le mal.

Dans Les Échos du 5 mars, le ministre des Finances allemand Christian Lindner défend une stricte application du nouveau pacte de stabilité : « Pour investir, la priorité n’est pas de rajouter de l’argent public ». Bruno Le Maire se répand partout pour fustiger une France « accro » à la dépense publique et faire passer 10 milliards d’économie par décret sur le budget 2024 – et 20 milliards à venir pour 2025. Et le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici présente l’addition : 50 milliards d’économie sur trois ans d’ici 2027. On est au-delà des 80 milliards en cinq ans. 

L’argumentaire, repris en boucle sur les plateaux, a été énoncé par Bruno Le Maire le 6 mars devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale : « Depuis 50 ans, la France n’a pas présenté de budget à l’équilibre. Le dernier budget à l’équilibre remonte à 1974. En regardant, donc, la réalité de nos finances publiques en face, nous pouvons en tirer une conclusion simple : la France est accro à la dépense publique. Elle ne la maîtrise pas, elle la subit. Elle puise dans ses réserves vitales – les entreprises, le travail, la croissance – pour financer son addiction. Avec une part des dépenses publiques dans le PIB s’élevant à 57%, sommes-nous plus heureux collectivement qu’avec 40% en 1974 ? Non. Pour beaucoup, la dépense publique est la solution à tous nos problèmes ; la dépense publique risque maintenant de devenir notre problème à tous. »

Cela mérite quelques commentaires. 

57% du PIB ? Les mauvais comptes font les ennemis des services publics et de l’État social

Non, on ne dépense pas « chaque année plus de la moitié (57%) de ce que nous produisons pour la dépense publique ». Comme s’il ne restait que 43% de ce que nous produisons pour la dépense privée. Comme si la dépense publique était improductive. Comme si l’impôt et la cotisation sociale pompaient les revenus des entreprises et des ménages à la manière des Shadoks .

D’une part, parce que, dans la dépense publique, il y a tous les achats de fournitures et de service, ainsi que l’usure des équipements pour fournir les services publics et sociaux. À ce compte-là, on dépense chaque année plus de deux fois ce que nous produisons pour la dépense privée.

D’autre part, les administrations publiques (État, collectivités territoriales, Sécurité sociale) ne font pas que pomper. Elles produisent des services publics (éducation, justice, police, hôpitaux…) qui font partie du PIB : 1/3 de la production des entreprises privées. Avec cette différence que les services publics ne sont pas payants. Il n’y a pas de profits. On les comptabilise au coût des facteurs et non au prix de vente comme le privé. 

Ce qu’on appelle les dépenses publiques se répartissent en cinq grandes catégories :

  • les dépenses pour l’administration et le fonctionnement des services publics fournis par l’État, les collectivités territoriales et la sécurité sociale (éducation, santé, justice, police, culture, armée…) ;
  • les dépenses de protection sociale (retraites, familles, chômage, minima sociaux…) qui sont essentiellement des dépenses de redistribution ;
  • les investissements ;
  • les intérêts de la dette puisque l’État à la différence des ménages et des entreprises ne comptabilise pas le remboursement des emprunts. Elle se réendette à échéance, « fait tourner sa dette » et c’est à cela qu’on le reconnait ; 
  • les aides, les subventions et les déductions (fiscales ou sociales) spécifiques. Les dépenses de fonctionnement des administrations représentent environ 1/3 des dépenses publiques, les prestations sociales environ la moitié (dont 40% pour les retraites), les subventions et les aides en représente environ 15%, deux fois plus que les investissements publics et cinq fois plus que les charges d’intérêt. 

Au total, la France n’est pas plus dépensière que les autres pays européens pour produire les services publics. Au contraire, dans de nombreux domaines (justice, police, éducation, santé), la pression exercée notamment sur les dépenses salariales ont conduit à une dégradation des services publics. Les dépenses sociales sont plus élevées. Notamment pour les retraites où la part des capitalisations et des retraites privées est beaucoup plus faible. Mais les dépenses sociales augmentent assez peu. Par contre les dépenses fiscales, les subventions et les aides aux ménages (bouclier tarifaire, rénovation thermique) et aux entreprises sont fortes et en croissance très forte. Les charges de la dette sont en croissance à cause de la hausse des taux d’intérêt de la BCE mais la France est toujours plus que solvable…1 

Comme l’explique l’économiste Maxime Combes, « rien ne va dans les propos de Bruno Le Maire ».

Non à la « décroissance » … des dépenses publiques

Les dépenses sociales sont utiles, indispensables même. C’est ce qui permet que les inégalités de revenus et de situations sociales soient d’avantage réduites qu’en moyenne en Europe. Mais il est clair que c’est la cible principale de la politique de l’équipe Macron.

S’agissant des services publics, les besoins ont augmenté dans tous les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation, de la recherche, de la justice, de la sécurité. À quoi il faut ajouter, comme le souligne l’économiste Olivier Passet, que croire que la technologie et le numérique permettraient de faire plus et mieux à coût constant est une illusion : « Tous ces services s’alourdissent de coûts fixes en équipements sophistiqués, en compétences informatiques, en data science, etc. Sans diminuer les attentes en matière de densité humaine […] Pour l’État, accompagner le progrès, c’est dépenser plus, sauf à sous-dimensionner les nouveaux besoins humains, ce qui conduit à une confusion des tâches et une pénibilité accrue des métiers »

Et c’est bien ce qui s’est passé : les dépenses notamment celles pour les personnels subissent une pression depuis plusieurs décennies. Du coup la dégradation est profonde mais pas pour tous les usagers. Les inégalités sociales et territoriales se sont accrues. Il y a à la fois insuffisance de dépenses notamment en personnels et en équipements, management pourri et politique de préservation des situations inégalitaires.

 Un exemple, l’éducation :

La France est à peine au-dessus de la moyenne de l’OCDE pour les dépenses d’éducation par élève. La part des dépenses publiques tend à baisser depuis le début du siècle. La France dépense moins que la moyenne pour le primaire et le collège, et plus pour le lycée et le supérieur (cela inclut le coût très élevé et très élitiste socialement des classes préparatoires). Et durant les années passées (entre 2012 et 2019) l’évolution des dépenses d’éducation par élève est parmi les plus faibles de l’OCDE. 

À Stanislas ou à l’Ecole Alsacienne, ça va, mais dans le 93, évidemment, ce n’est pas la même chose.

La politique d’économies sur les dépenses publiques va durer, comme l’admet du reste Pierre Moscovici. Elle est inefficace pour réduire vite et suffisamment le déficit. Elle est à contretemps de la conjoncture. Il est particulièrement stupide de proclamer « comme les recettes baissent, il faut baisser les dépenses ». 

On (la France et l’Europe) « refait » la même faute qu’en 2011. Ce que ne font pas les États-Unis (qui bénéficient, il est vrai, du privilège du dollar) et qui explosent le déficit et la dette publique.

Avec la pression sur les dépenses de services publics, il n’y aura pas amélioration mais dégradation de l’efficacité des dépenses. Celle-ci doit être mesurée par des indicateurs spécifiques au-delà de l’indicateur PISA pour l’éducation et en tout cas pas par la rentabilité des productions. Cela va dégrader encore les conditions de vie, augmenter le ressentiment et la perte de confiance dans l’avenir. Cela va sacrifier la bifurcation écologique. Ce ne sont pas les investissements privés qui vont la réaliser puisque ce n’est pas rentable. 

La politique d’économies des dépenses va viser particulièrement les dépenses sociales. Certes, on peut critiquer l’indexation des retraites, alors que celle des salaires n’est pas assurée. Mais les retraités (actuels et surtout futurs) ont déjà beaucoup donné. Et surtout, cette politique de pression sur les dépenses sociales a un contenu, si non un but : faire en sorte que le travail paye moins en abaissant le revenu de ceux qui n’ont pas de travail. Cela ne date pas d’aujourd’hui2. Mais cela va s’aggraver.


  1. Voir notamment Christophe Ramaux, « Dépense publique : comment s’y retrouver enfin ? », Alternatives économiques, 2022 ; Fipeco, « La définition, le niveau et la répartition des dépenses publiques », 2023 ; David Cayla, Philippe Légé, Christophe Ramaux, Jacques Rigaudiat, Henri Sterdyniak, Penser l’alternative. Réponse à 15 questions qui fâchent, Fayard, mars 2024 (Question 3 : comment réhabiliter les services publics ?) ↩︎
  2. Michael Zemmour, « La panne des salaires, un des effets de politiques publiques ? », Alternatives économiques ↩︎

29 commentaires

  1. Lucien Matron le 14 mars 2024 à 20:52

    Ça fait des lustres qu’on nous rebat les oreilles avec la dépense publique excessive. Alors, plusieurs éléments. D’abord, dans un budget il y a des recettes et des dépenses, les libéraux parlent toujours des dépenses, jamais il n’est question des recettes, il serait tout à fait possible de revenir sur l’ISF, les taxes sur les profits boursiers, etc….il est possible de trouver de nouvelles ressources, mais le refus repose sur un dogme libéral. Ensuite, il est possible de reconsidérer certaines dépenses : les aides sans contrepartie aux grandes entreprises, les subventions non contrôlées à certains secteurs… Enfin, l’argent public doit aller prioritairement aux services publics exemple pour le système éducatif.

    • Frédéric Normand le 14 mars 2024 à 22:49

      Oui mais n’oubliez pas que l’argent public provient essentiellement de l’argent privé. C’est le même argent. Ce sont les personnes privées qui paient l’impôt et les taxes.

      • lecteur le 15 mars 2024 à 08:12

        Et que l’argent privé provient essentiellement de l’argent public : fonctionnement et investissement dans les infrastructures (routes, autoroutes, réseau électrique, gaz, …), santé, éducation, subventions en tout genre (crédits d’impôts…) …

  2. Lucien Matron le 15 mars 2024 à 05:19

    Ras le bol de ce discours sur les impôts et les taxes. Alors si nous poussons ce raisonnement jusqu’au bout, aucune aide, aucune subvention, aucun argent privé pour la solidarité nationale…ok ! Ça signifie, plus d’école sauf l’école privée, plus d’hôpital sauf les cliniques privées, plus de route sauf les routes à péage, plus de police sauf les milices privées, plus de maisons de la culture sauf des espaces culturels privés, etc….C’est exactement ce que veulent les libéraux et les ultralibéraux, mais ne vous faites aucune illusion : lorsqu’il n’y aura plus aucun service public, vous continuerez de payez des impôts et des taxes pour alimenter l’appétit insatiable des grands groupes industriels, de l’agro business, du lobby de l’armement , etc….C’est exactement ce que je ne veux pas ! D’où l’urgence absolue d’une réforme de fond de la fiscalité.

    • Frédéric Normand le 15 mars 2024 à 08:16

      Vous n’y êtes pas. Je n’ai jamais dit que les impôts et les taxes étaient en soi un frein à l’économie et au progrès social. Je dis simplement que rien n’est gratuit. Il y a toujours quelqu’un qui paie.
      La fiscalité est légitime en elle-même, à charge pour elle d’être juste et efficace. La critiquer n’est pas la délégitimer. Les services publics eux aussi sont légitimes et doivent être préservés, améliorés s’ils sont mal gérés, renforcés dans les domaines où leur insuffisance signe une incapacité de l’Etat à répondre à ses devoirs.

      Les aides de l’Etat à l’école privée sont justifiées. Aux entreprises en difficulté aussi : le coût social d’un dépôt de bilan doit être pesé, le coût économique du maintien en survie d’une entreprise mal gérée ou d’une filière obsolète aussi. L’économique et le social sont liés. On ne fait pas l’un sans l’autre.

    • Frédéric Normand le 15 mars 2024 à 08:18

      Vous n’y êtes pas. Je n’ai jamais dit que les impôts et les taxes étaient en soi un frein à l’économie et au progrès social. Je dis simplement que rien n’est gratuit. Il y a toujours quelqu’un qui paie.
      La fiscalité est légitime en elle-même, à charge pour elle d’être juste et efficace. La critiquer n’est pas la délégitimer. Les services publics eux aussi sont légitimes et doivent être préservés, améliorés s’ils sont mal gérés, renforcés dans les domaines où leur insuffisance signe une incapacité de l’Etat à faire son devoir.

      Les aides de l’Etat à l’école privée sont justifiées. Aux entreprises en difficulté aussi : le coût social d’un dépôt de bilan doit être pesé, le coût économique du maintien en survie d’une entreprise mal gérée ou d’une filière obsolète aussi. L’économique et le social sont liés. On ne fait pas l’un sans l’autre.

  3. lecteur le 15 mars 2024 à 08:15

    Ces contempteurs des dépenses publics me font penser aux médecins que raillaient Molière qui saignaient à tour de bras les malades, les faibles, les anémiés… accélérant la dégradation de leur état. On a à faire au même type de charlatans.

    • Frédéric Normand le 15 mars 2024 à 08:29

      Le progrès ce n’est pas le toujours plus. C’est le toujours mieux.

      • Henri Breton le 17 mars 2024 à 18:15

        Salut frédéric pirouettes rhétoriques,

        la loi de gabor, ou encore le discours sur les sciences et les arts de Rousseau, vous connaissez ? À bon entendeur

        • Frédéric Normand le 18 mars 2024 à 12:40

          Salut Henri références culturelles
          Oui. Et après ? A bon entendeur…

  4. Lucien Matron le 15 mars 2024 à 15:53

    Il y a toujours quelqu’un qui paie. Oui, toujours les mêmes. Qui a construit et paye les autoroutes en France : les Français . Qui accapare les profits démesurés des péages ? Pas les Français. Qui finance l’agrobusiness : les contribuables français et européens . Qui encaisse : la FNSEA …qui sont les victimes des pesticides : les générations futures ! Qui engraisse avec des taux de rendement à deux chiffres l’industrie de l’armement ? Les contribuables. Qui reçoit les bombes et les drones sur la tête : des femmes et des enfants innocents . Pour les écoles privées, ouh la la ! Pourquoi les contribuables de Paris et de l’Ile de France doivent ils payer pour le lycée Stanislas privé, là où AOC, payée 500000 Euros ( sur le dos des licenciés de la FFF, l’immense majorité non fortuné), place ses enfants puis détourne Parcoursup à leur profit ? Il est possible de multiplier, quasi à l’infini, les exemples de détournement, d’utilisation totalement injustifié de l’argent public. Ainsi vit le libéralisme : comme un vampire qui tue sans douleur ses victimes.

    • Frédéric Normand le 15 mars 2024 à 17:04

      Le débat sur le bien fondé ou non du libéralisme en économie n’a rien à voir avec le principe de l’impôt sur le revenu des personnes. Tous les gouvernements, quelle que soit leur ligne politique, utilisent l’impôt, direct et indirect, pour alimenter le budget de l’Etat. Quoi de plus facile que la démagogie antifiscale ? Vous avez un talent pour ce genre de facilité. Plus difficle est de proposer un autre régime et de dire comment se répartirait la charge des dépenses publiques.

  5. Lucien Matron le 16 mars 2024 à 04:48

    Il n’y a pas de démagogue fiscale mais de l’injustice fiscale et sociale. Un ancien président avait déclaré lors de sa campagne : «  l’ennemi c’est la finance! ». A peine arrivé à l’Elysée, il fait nommer Macron comme ministre au budget ! Un des moyens de changer les dérives insensées de cette société est d’inverser les pouvoirs du politique et les pouvoirs de la finance. C’est une question de volonté politique. Le pouvoir, l’accaparement sans limite et la domination totale des puissances financières, sur la vie des citoyens est un mur qu’il faut abattre. Chacun sait que sur l’échiquier politique actuel, ceux qui sont capables de mener ce combat ne sont ni à droite, ni au centre, ni chez ceux qui en parlent mais ne le font jamais.

  6. Lucien Matron le 16 mars 2024 à 07:04

    Pour déconstruire ce mur de la finance, la main d’œuvre existe chez les électeurs de LFI, chez les électeurs du PCF, chez certains électeurs du PS, chez certains électeurs écologistes et plus largement chez toutes celles et tous ceux, électeurs ou abstentionnistes, qui pensent que l’intérêt général est largement supérieur aux intérêts particuliers. Il est nécessaire de les rassembler, de les convaincre que l’unité d’action est possible. C’est la seule ambition politique qui peut permettre une vraie justice fiscale, et une utilisation de l’argent public juste, tournée vers l’humain, le social et l’écologie.

    • Frédéric Normand le 16 mars 2024 à 08:22

      Pourquoi pas ? Vous voyez le salut économique dans l’extrême-gauche. Pour vous elle regroupe les meilleurs fiscalistes. C’est peut-être vrai, en tout cas c’est votre avis. Ce n’est pas le mien.
      Au demeurant vous ne changez pas de régime : c’est toujours le régime parlementaire. Il fera du social, dites- vous. Oui mais le social n’est pas le socialisme. Du social tous les partis peuvent en faire. Nous sommes tous pour le social, comme nous sommes tous pour l’écologie, pour l’humain, pour le progrès. Nous en avons simplement des conceptions différentes. Aucune n’est absolument bonne, destinée à prévaloir ad aeternam sans que l’opinion publique ne s’exprime au titre de la démocratie.

      • Mackno le 16 mars 2024 à 11:48

        Glycere Benoît a un nouveau pseudo ? 🤔😊

  7. Lucien Matron le 17 mars 2024 à 06:39

    Oui Mackno, bien vu. . Ici, rares sont celles et ceux qui signent de leur vrai nom. J’en suis, j’ai toujours assumé mes écrits et mes positions. Et puis, je ne suis pas d’extrême gauche…Ce terme a une signification précise selon les critères du ministère de l’intérieur. Il y a quelques jours, Bardella a été débouté parce qu’il ne voulait pas être qualifié à l’extrême droite, il a perdu. Quand à la qualification du régime politique, c’est de la foutaise libérale : imaginez un seul instant, Bardella gagne la présidentielle ( évidemment nous allons tout faire pour que ça n’arrive pas), il applique son programme ( lisez le, ça vaut le détour) et chacun s’accordera pour continuer de dire que la France est une démocratie. Selon la philosophie carnavalesque ne nos contradicteurs, Trump, Milei, Orban, Meloni, sont de grands démocrates, dirigeant des démocraties très démocratiques. Il est temps de leur faire poser leurs masques.

    • Frédéric Normand le 17 mars 2024 à 08:02

      Qui détermine le sens des mots ? Le ministère de l’intérieur ? Je ne sache pas que Gérald Darmanin soit un sémanticien indiscutable, un oracle en matière de bon usage de la langue française. Cela n’entre pas dans ses compétences. Et qui est l’arbitre des étiquettes ? Aucun parti n’a d’exclusivité en la matière. Si vous connaissez un régime plus démocratique que le régime parlementaire, dites lequel et comment il fonctionne.

  8. lucien.matron@orange.fr le 17 mars 2024 à 08:12

    Ce n’est pas Darmanin, mais le Conseil d’Etat qui a rejeté le 11 mars la requête de Bardella. Autrement dit, Glycère, le Conseil d’Etat confirme que Bardella, Le Pen et le Rassemblement National appartiennent bien à l’extrême droite. Darmanin et le ministère de l’intérieur ne font que reprendre la sémantique du Conseil d’Etat lequel, ne vous en déplaise, est le plus compétent en la matière.

  9. Lucien Matron le 17 mars 2024 à 09:14

    Ce n’est pas Darmanin, c’est le Conseil d’Etat, cher Glycère-Frédéric, qui a rejeté, le 11 mars, la requête de Bardella sur sa qualification d’extrême droite. Autrement dit, Bardella, Le Pen et le Rassemblement National seront classés dans l’extrême droite pour les prochaines échéances. J’aime à penser que comme «  démocrate  respectueux du régime » , vous ne remettez pas en cause les compétences du Conseil d’Etat.

    • Frédéric Normand le 17 mars 2024 à 10:29

      Je ne remets pas en cause les compétences du Conseil d’Etat, vieille institution fondée par Bonaparte et qui a montré sa solidité et son utilité à travers maints régimes. Ce n’est donc pas spécialement en tant que respectueux de celui-ci que je reconnais ses compétences, quoi que vous aimiez penser ou dire. Le régime parlementaire français actuel mérite des critiques certes mais il est excessif de le marquer du sceau de l’infamie. Je ne le fais pas, ce qui me range dans le camp des modérés. Cela à la fois me distingue des extrémistes, leur exact contraire, et me rapproche de vous, puisque vous ne vous rangez pas, dites-vous, parmi ceux-ci. Encore que… mais quoi qu’il en soit du positionnement des uns ou des autres, la première chose que je modère, c’est mon langage, d’où mon souci d’utiliser les termes exacts.

      On remarque au passage que personne ne se déclare de lui-même extrémiste. Le terme, exact ou non, est l’objet de controverses. Le Conseil d’Etat a pour mission justement de les arbitrer quand elles débouchent sur des litiges entre les citoyens. Jordan Bardella a fait un recours devant lui à propos de l’utilisation de ce terme par le ministère de l’intérieur pour les élections sénatoriales prévues en septembre. Il a été débouté. C’est le bon sens même : il n’y a rien de plus à droite que le RN, il est donc placé à l’extrême de ce bord de l’arc parlementaire. Cela n’en dit pas plus, ne préjuge pas des contenus. Même chose de l’autre côté, même si l’usage de l’expression ‘extrême-gauche’ est de fait plus restreint. Mais on pourrait appliquer la même logique aux partis de ce bord, qui a lui aussi une extrémité. Pourquoi deux poids deux mesures ?

  10. Lucien Matron le 17 mars 2024 à 13:12

    En fait, de qui vous gêne, c’est que ni LFI, ni le PCF, ne soient classés à l’extrême gauche. C’est tellement facile, comme le font à longueur d’articles et d’émissions, la presse écrite et les médias dominants ( Bolloré et compagnie), d’insinuer que les extrêmes se rejoignent. Eh bien non !…

    • Frédéric Normand le 17 mars 2024 à 18:26

      Gêner est un bien grand mot. Les gens de ma génération ont connu un PCF à 20 %, soutenu par l’URSS, les missiles SS20. Aujourd’hui le PCF est à 2 ou 3 %. Alors la gêne est très relative. Mais votre remarque est intéressante. Faut-il entériner les pratiques langagières au seul motif qu’elles sont répandues ? Il n’y a pas de raison, si on classe le RN à l’extrême-droite de ne pas classer le PCF à l’extrême-gauche. Même si l’expression est peu répandue, elle n’est pas injustifée. Personnellement je l’utilise au besoin, sans égard pour ceux qui viendraient me chicaner de le faire. Je n’en ai cure.

      Personne ne parle le français parfait. Ni vous ni moi nous ne sommes des références indiscutables en la matière. Parlez votre langage, moi le mien. J’essaie de commettre le moins possible de barbarismes, de solécismes et d’impropriétés. C’est déjà ça. Je ne dirais pas que j’y parviens mais je fais un effort en ce sens.

      Voius considérez que l’extrême-gauche n’existe pas au sein du parlement, où il n’y aurait que l’extrême-droite. Je pense qu’il y a les deux. A votre tour d’être gêné et de crier au fascisme pour évacuer votre malaise. Rester perpétuellement dans l’opposition est débilitant.

      Utilisez votre sens de l’observation. Le PCF est un parti révolutionnaire. Un communiste se fâche lorsque vous lui dites que son parti ne l’est pas, ou plus. Or une révolution est par définition un processus au terme duquel les extrémistes prennent le pouvoir au détriment des modérés. Il faut vraiment le répéter, surtout ici, et inviter les gens à ne pas recourir à la langue de bois pour affirmer le contraire. Pour le coup je pourrais être gêné par leur aversion pour le bon usage. C’est ça le plus détestable avec le PCF, LFI et autres formations d’extrême-gauche : la langue de bois. Mais il est vrai qu’elles n’en ont pas le monopole.

      • Mackno le 18 mars 2024 à 09:13

        Que de mots… Pour répéter inlassablement les même choses.

        Sachant que monsieur Frédéric/Glycere est du côté de ceux qui disent : « plutôt Hitler que le front populaire ».

        Étrange pour un défenseur de la démocratie…

  11. Lucien Matron le 21 mars 2024 à 05:05

    Que de mots effectivement chez Frédéric/Gkycere pour exprimer toujours les mêmes idées. Mais qu’il le veuille ou non, selon le Conseil d’Etat, et le ministère de l’intérieur, l’extrême gauche n’existe pas au parlement, alors que l’extrême droite oui. En bon « démocrate » , Frédéric/Glycère devrait l’admettre. Tout le reste n’est que salmigondis, « impropriétés, solécismes, barbarismes » et en définitive instrumentalisation intellectuelle ou « fake news » . Non seulement étrange mais pas glorieux du tout pour un pseudo-démocrate.

    • Frédéric Normand le 21 mars 2024 à 08:53

      C’est vous qui décidez qui est démocrate et qui ne l’est pas ? Présomptueux, déplacé et inquiétant. Il vaut mieux que les gens de votre acabit ne soient jamais au pouvoir.

      Pour achever votre fatuité, vous n’avez pas compris le sens de la décision du Conseil d’Etat : il a débouté Jordan Bardella qui voulait que le ministère de l’intérieur ne le range pas dans l’extrême-droite sur les documents officiels pour les élections sénatoriales de septembre prochain. Juste décision, je l’ai dit ici. Mais il n’a jamais statué sur le bon usage de la langue française. Ce n’est pas sa mission. Il n’a jamais interdit de ranger dans l’extrême-gauche des partis siégeant au parlement. Le salmigondis est de votre côté, avec l’arrogance.

  12. Lucien Matron le 22 mars 2024 à 15:00

    Quelle honte cette manipulation des mots et du bon usage de la langue française ! Les mots ont un sens et assurément, vous n’êtes ici, et c’est bien dommage pour « Regards », que le haut-parleur amplificateur des voix de vos maîtres d’extrême droite.

    • Frédéric Normand le 23 mars 2024 à 17:59

      Les mots ont un sens qui n’est pas disponible. Pour le reste apprenez que je ne suis le porte-voix que de moi-même. Mais vous vous entêtez à vouloir me coller un sac qui n’est pas le mien. Vous ne changerez pas d’avis, vous êtes buté, ce qui fait que dialoguer avec vous n’est pas possible. Remarquez au passage que je fais encore ici un effort en ce sens, mais sans y croire, comme un sage pratique la vertu.

      • Mackno le 31 mars 2024 à 09:59

        Glycere, vous ne voulez pas discuter.
        Vous répétez juste en boucle les même obsessions.
        Et vous même avez écrit ici qu’en cas de duel lfi/RN aux législatives, vous voteriez RN.
        Souffrez qu’on ne vous réponde plus ou qu’on souligne vos manques de cohérences.
        Sans même parler du côté troll bourgeois fan de rhétorique de votre (vos ?) personnage(s) …

        Au fait, pourquoi changer de pseudo ?

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