Finances publiques et protection sociale : gauche, où es-tu ?

ezzef

Le premier ministre annonce une énième cure d’austérité. Mais qu’a à répondre le Nouveau Front populaire ?

L’agenda politique du bloc de gouvernement ne se limite donc pas à la course vers l’extrême droite sur le terrain de l’immigration, de l’islamophobie et de la mise en cause de l’État de droit. Sur BFMTV-RMC, François Bayrou a annoncé qu’il proposera aux Français au début du mois de juillet un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre ans (soit 200 milliards d’euros puisque le déficit actuel des finances publiques tourne autour de 6%). En clair, une austérité de haute intensité et de longue durée, dont une réforme du financement de la protection sociale via un transfert sur la TVA.


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L’argumentaire du premier ministre tient en trois affirmations pilonnées depuis des années :

  1. La situation financière est insoutenable et tend à devenir hors de contrôle. « Une situation dégueulasse qu’on laisse s’accumuler, depuis des années » et qui sera payée par ceux qui travaillent et par leurs enfants et petits-enfants. Pierre Moscovici en rajoute : rapport de la Cour des Comptes à l’appui, il alerte sur un risque de défaut de paiement de la Sécurité sociale dans 2 ans.
  2. La France est un pays où la production nationale est des plus faibles et où, contrairement aux autres pays, la production nationale par personne ne progresse plus.
  3. Le financement de la protection sociale repose trop sur le travail.

Conclusion toute thatchérienne : « Nous ne pouvons pas échapper » à « un rééquilibrage des dépenses publiques et des dépenses sociales ». On appréciera le tour de bonneteau linguistique : pas question d’augmenter les recettes. Il faut s’attaquer aux dépenses, rien qu’aux dépenses, ajouter de nouvelles exonérations de cotisations sociales et transférer sur l’impôt de consommation.

La préconisation est claire : il faut poursuivre et amplifier la politique de l’offre, menée depuis plusieurs décennies, et qui a mené dans le mur financier dont nous nous approchons gravement selon le premier ministre.

Malgré les dires du gouvernement, de la droite et de l’extrême droite, du patronat et des médias dominants, espérons que les Français feront le diagnostic de l’absurdité de persister dans cette stratégie désastreuse.

Mais cela ne suffira pas.

Il est temps, il est grand temps que la gauche revienne dans le débat. Face au budget Barnier, la gauche politique et d’importantes forces sociales, intellectuelles et citoyennes avaient ensemble marqué des points. Mais depuis, quelle débâcle ! Il faut que cela cesse. Il y a urgence. Sinon c’est le désastre assuré avant même 2027.

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