Elle est où la réindustrialisation ?
Le graphique de l’évolution de la production industrielle calculé par l’Insee, mis en ligne vendredi 6 septembre, est une illustration supplémentaire de l’échec de la politique pro-business d’Emmanuel Macron. Celle que Michel Barnier va s’efforcer de poursuivre, quoiqu’il en coûte à la démocratie.
Ce graphique retrace l’évolution mensuelle de la production industrielle. La courbe totale est la courbe en gris. Les autres courbes correspondent aux biens d’équipement (en bleu), aux industries agro-alimentaire (en jaune), aux matériels de transport (en rouge) et aux autres industries (en vert).
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En clair, en juillet 2024 la production industrielle est en baisse dans presque toutes les branches. Sur un an, la production industrielle recule de 3%. Elle est en nette baisse dans la fabrication de biens d’équipement (‑6,8%) et la fabrication de matériels de transport (‑7,1%) et notamment dans l’industrie automobile (‑17,8%). Le graphique montre aussi que la production industrielle est en fait globalement au même niveau qu’au début de 2021. La situation est encore plus dégradée dans les secteurs industriels à forte consommation d’énergie (produits chimiques, pâte à papier, verre, sidérurgie…) comme le montre cet autre graphique publié par l’Insee. Beau succès de la politique de protection contre le choc énergétique !
En fait, la production industrielle actuelle reste inférieure à celle de 2017. Le discours officiel de la Macronie continue de clamer que la politique pro-business (celle qui baisse les impôts sur les entreprises et les « coûts » salariaux et qui rend le territoire national « attractif » aux investissements d’Elon Musk et de ses camarades de classe), ça marche. Parions qu’il ne changera pas avec Michel Barnier et les droites anti-républicaines.
Comme l’explique l’économiste Nicole Lavratto, une réindustrialisation au rabais, au seul profit des entreprises est vouée à l’échec : « Si renouveau de l’industrie il doit y avoir, et les discours unanimes en France comme en Europe laissent à penser que c’est nécessaire, celui-ci ne pourra se faire qu’au prix de l’élaboration d’un imaginaire capable d’aligner les objectifs, les attentes et les besoins des différentes composantes de la société […] Sans emplois de qualité correctement rémunérés, une amélioration du cadre de vie, de nouveaux débouchés pour les jeunes et une protection sociale consolidée, le projet industriel accouchera seulement de cadeaux supplémentaires aux entreprises du CAC 40. »