Cour pénale internationale : et Netanyahou devint un criminel de guerre

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L’annonce a choqué tous les alliés du gouvernement d’extrême droite israélien, États-Unis en tête : un procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahou.

L’info n’en est pas une. Des jours, des semaines, que le monde attend une réaction de la Cour pénale internationale envers le Premier ministre israélien. 30 000 Palestiniens morts sous les bombes, voilà donc le prix qu’il aura fallu patienter. Benyamin Netanyahou est plus que jamais isolé dans sa folie vengeresse, tant sur le plan national qu’international.

Ce lundi 20 mai, le procureur de la CPI Karim Khan a réclamé officiellement des mandats d’arrêt contre les principaux responsables des massacres en cours : Benyamin Netanyahou et son ministre de la défense, Yoav Gallant, côté israéliens, mais aussi trois hauts dirigeants du Hamas − Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinouar. Après la procédure sud-africaine auprès de la Cour internationale de justice pour génocide, voilà une nouvelle étape que va fortement ternir la réputation de la « seule démocratie du Proche-Orient ».

Les deux chefs de guerre israéliens sont accusés de crimes contre l’humanité, d’extermination, de meurtres, de persécutions et autres actes inhumains, de crimes de guerre, d’atteintes à l’intégrité physique et mentale, de traitements cruels, d’attaques intentionnelles contre des civils et du fait d’affamer volontairement une population.

Le choc n’est pas tant dans l’énumération des accusations que dans la mise en parallèle avec les leaders du Hamas, accusés eux de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, pour extermination, meurtres, prise d’otages, tortures, traitements cruels, atteinte à la dignité de la personne et viols et violences sexuelles contre des personnes en captivité.

La réaction des Israéliens a été celle attendue : la CPI est antisémite ; Karim Khan est un agent pakistanais – sachez que Karim Khan, qui est Écossais, fut un jour le candidat favori d’Israël à la Cour

Et voilà que les États-Unis se déshonorent un peu plus dans l’histoire mondiale en venant, de concert, attaquer la CPI – contrairement à la France. Il faut dire qu’en matière de crimes de guerre, ils s’y connaissent. Rappelons que les Américains n’ont jamais reconnu la jeune cour internationale – créée en 1998-2002 –, tout comme la Russie, l’Inde, le Soudan et Israël.

Or, la CPI joue sa crédibilité aux yeux du monde : la quasi-totalité des accusations/poursuites concernent des personnalités africaines ou… Vladimir Poutine. Il est temps que l’Occident, s’il existe, accepte de jouer avec les règles du jeu qu’il impose au reste de la planète.

« Genocide Joe », comme on surnomme désormais méchamment Joe Biden, risque de perdre la présidentielle américaine pour son soutien indéfectible au gouvernement israélien. Un nouveau Vietnam, avec deux gouvernements sous pression. Et partout, l’extrême droite victorieuse. Cela en vaut-il la peine ?

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7 commentaires

  1. Marc le 21 mai 2024 à 11:50

    Bonjour,
    Je pensais (naïvement ?) Regards un peu plus équilibré entre Israël et le Hamas.
    L’article sur la décision du CPI ne parle pratiquement que du 1er Ministre Israëlien, quasiment pas du Hamas.
    De plus, que je sache, Netanyahu n’a pas encore été jugé donc dire « qu’il est devenu un criminel de guerre », non, c’est parler plus vite que la musique.

    • HLB le 27 mai 2024 à 00:14

      D’accord avec vous: Nétanyahou est un brave homme qui se défend et défend « son » pays ! Toute personne affirmant le contraire est antisémite.
      Et les 35000 morts (chiffre provisoire) de Gaza ont simplement perdu la vie d’une façon accidentelle et inexplicable. En tout cas, pas à cause de Nétanyahou, ni de son armée ou de ses colons !

  2. Carlos le 21 mai 2024 à 13:24

    …Et juste après cette décision de la CPI, la FRANCE (si, si le pays dans lequel on vit actuellement pour la plupart d’entre nous), reçoit ce 21 mai 2024 en grande pompe le ministre des Affaires étrangères Israel Katz, venu à Paris pour rencontrer son homologue français Stéphane Séjourné, !!! Ha ha ha la France de Macron, j’ai honte pour mon pays et je suis desespéré par tant de bêtises (voire plus si je voulais rester poli), mais qui vient aussi pour rencontrer la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, (vous savez, celle qui n’a jamais soutenu sans conditions Israel et sa politique!!), le président du Sénat Gérard Larcher et des dirigeants juifs.
    Je suis desespéré !!!!

  3. Marc le 21 mai 2024 à 15:30

    Il n’y aurait pas un relent d’antisémitisme dans l’avant dernière ligne ?! :
    Un ministre Israëlien qui va rencontrer des « dirigeants juifs » ?.
    Qui sont ces dirigeants ? Il dirigent quoi ? Pourquoi les qualifier de « juifs  » ?
    Si on parle des responsables de la communauté juive, alors c’est différent, mais l’expression est alors très mal à propos.

    • CAMUS le 26 mai 2024 à 18:13

      Bonjour Marc,
      Le nom de ce pays porte il a confusion alors que son gouvernement n’est pas religieux?

      Cordialement JM

  4. lasbleiz le 22 mai 2024 à 13:45

    « Benyamin Netanyahou est plus que jamais isolé dans sa folie vengeresse, tant sur le plan national qu’international. » ce n’est pas tout à fait vrai apparemment. D’après un article de médiapart, l’accusation aurait au contraire en grande partie ressoudé l’opinion israélienne autour de son premier ministre. je suis étonné par ailleurs qu’on taise l’attitude fascisante de l’Allemagne (chasse aux opposants à la guerre, arrestations, interdiction de séjour d’homme politiques…). Ils n’ont visiblement rien appris de leur histoire. Quant à la France, j’ai l’impression qu’il n’ya plus de pilote dans l’avion et que le quai d’Orsay mène une politique quand Macron se réduit à ses rodomondades médiatiques.

  5. Luc le 13 juin 2024 à 10:08

    Benyamin Netanyahou est un criminel et George w. Bush (massacres en Irak) ne l’est pas moins. Les USA sont donc gênés pour accepter la décision de la CPI voire même pour accepter l’idée de CPI. Si on n’est pas criminel quand on tue des milliers d’innocents notamment des enfants, alors quand l’est-on ?
    Quand Israël capture des Palestiniens innocents ce sont des prisonniers, quand le Hamas capture des Israéliens ce sont des otages. Nelson Mandala a dit que les oppresseurs impose le choix des armes aux opprimés. Les opprimés sont les palestiniens, ils ont le droit et même le devoir de se défendre.

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