Au PS, toujours cette envie d’y croire encore…

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En retombant dans le piège tendu par le pouvoir, le PS fragilise l’unité de la gauche. Au risque d’apparaître comme l’alibi de la Macronie…

C’est un scénario déjà vu. Et pourtant, le Parti socialiste veut y croire. Pour la deuxième fois en dix mois, la direction du PS accorde sa confiance aux promesses du premier ministre. Après François Bayrou, qui leur avait promis le retour devant le Parlement de la réforme des retraites, les socialistes créditent Sébastien Lecornu de les avoir entendus. On ne sait si hier il y eut duperie ou blocage. Et qu’en sera-t-il demain ?


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Manifestement, le PS croit encore aux paroles d’un pouvoir revenu à la raison démocratique quand depuis huit ans il n’a cessé de mépriser le Parlement, d’ignorer la démocratie sociale et de détruire les partis. On oublie trop souvent que ceux qui se veulent le centre ont besoin pour exister de la zizanie. Après le refus de la confiance au gouvernement Bayrou, la nomination du même gouvernement piloté par Lecornu I qui Lecornu II pouvait constituer un motif de censure. Une gifle démocratique.

Mais le plus pervers est ailleurs. Le pouvoir inclurait la suspension de la réforme des retraites dans le PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Redoutable : pour faire reculer le gouvernement sur les retraites, les députés socialistes devront voter un texte qu’ils jugent eux-mêmes « plein d’horreurs ».

Pour peser, le PS devrait avaler ce qu’il entend combattre. Pour faire reculer le gouvernement sur les retraites, les députés socialistes devront voter un texte qu’ils jugent eux-mêmes « plein d’horreurs ».

Pour peser, le PS devrait avaler ce qu’il entend combattre. Dans ce vote du budget, qui sépare la majorité de l’opposition, le PS risque de se retrouver, de facto, dans la majorité présidentielle. Pour quelle justification ? Une idée aussi naïve que vaniteuse : selon la direction du PS, les débats budgétaires permettraient de « révéler le vrai visage du RN » par le jeu des amendements et des prises de parole. Comme si les électeurs votaient RN à l’insu de leur plein gré. Le « pédagogisme parlementaire » ne fera pas barrage à l’extrême droite.

Le seul barrage, c’est l’alternative de gauche, crédible. Et en politique, la crédibilité, c’est la force de rassembler sur un projet global ancré dans les luttes sociales et écologiques. L’alternative au macronisme ne se reconstruira pas sur le dialogue… avec le macronisme.

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2 commentaires

  1. Michel Davesnes le 19 octobre 2025 à 06:27

    « On ne sait si hier il y eut duperie ou blocage ».
    Vous pouvez préciser ? Duperie de Lecornu vis à vis du PS ? Ou duperie du parti prétendument socialiste vis à vis du mouvement social ?
    À Regards vous êtes de ceux qui ont donné des billes au PS. Vous l’avez encouragé dans ses reniements en tapant sur LFI, trop radical à vos yeux et accusé de briser l’union de la gauche parce qu’il restait fidèle à ses engagements électoraux. Le PS n’a besoin de personne pour retrouver sa pente naturelle..

  2. Lucien Matron le 21 octobre 2025 à 07:55

    La ligne de fracture idéologique repose sur l’acceptation ou le refus de voir le champ politique dominé par la finance. Soit une société développée dans laquelle le politique fait les choix démocratiques, sociaux, éducatifs , émancipateurs, égalitaires soit une société dominée par la finance qui exclut l’intérêt général. Dans le premier cas, c’est une politique de gauche, dans le second cas c’est une politique de droite ou d’extrême droite. Le PS n’a jamais rompu avec la finance, on peut dire le capital, en quelque sorte, c’est son péché originel. Seul l’échelon politique local permet encore de s’émanciper de cette ligne , c’est la raison pour laquelle les listes municipales d’union de gauche restent encore possible, mais je crains que soit de moins en moins vrai.

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