«Quelle que soit l’issue de la présidentielle, l’unité du mouvement antiraciste sera indispensable»

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Ce soir à partir de 19h, à l’espace Robespierre au pied du métro Mairie d’Ivry sur la ligne 7, se tient un grand meeting antiraciste « Liberté, égalité, antiracisme ». Avec Politis et Mediapart, Regards en est partenaire. Pour en parler, le sociologue Saïd Bouamama est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur la gauche et l’antiracisme
« Trop souvent, l’antiracisme a été mis au second plan de l’agenda politique. »
« L’antiracisme a été l’objet de polémiques qui ont été instrumentalisés par l’extrême droite : ce qui aurait du être un débat conflictuel au bon sens du terme est devenu un élément de division et d’écartèlement du mouvement antiraciste. »
« La gauche antiraciste doit se questionner sur la place qu’elle laisse à l’antiracisme dans l’agenda. »
« Dans une société aussi multiculturelle que la notre, avec une crise de légitimité aussi forte que celle de notre séquence historique, ne pas considérer l’antiracisme comme un élément essentiel dans l’agenda politique, c’est contribuer au développement, de fait, du racisme. »

Sur l’opposition républicain – antirépublicain
« C’est un vieux mécanisme d’invalidation d’un certain nombre de discours politiques de dominés que de les renvoyer à l’extérieur du champ républicain. »
« Le concept de républicain est tellement flou et polysémique que cela permet de créer des clivages là où il n’y en a pas et d’éluder des clivages là où il y en. »
« Il y a une bataille idéologique qui a été menée ces dernières décennies : la bataille pour l’hégémonie culturelle est en train d’être gagnée par l’extrême droite. »
« L’idée de faire basculer d’un débat droite-gauche, c’est-à-dire deux conceptions sociales d’une société, à républicain-antirépublicain, fait partie de l’offensive idéologique de l’extrême droite. Une partie de la gauche a été aveugle à cette offensive idéologique et à ce piège qui avait été tendu. »

Sur l’universalisme, nouvelle ligne de fracture
« Il y a une ligne de fracture qui est propulsée par en haut, travaillée par un certain nombre d’acteurs politiques, relayée par un certain nombre de débats médiatiques et donc ça fait fracture. »
« Si on remplace les enjeux économiques et sociaux par des enjeux autour de la République – sans définir ce qu’est la République – aucune unité de ceux qui devraient être unis ne le seront. »
« Dans un de mes ouvrages, pour résumer ce qui se joue aujourd’hui, il s’agit de diviser ceux qui devraient être unis et d’unir ceux qui devraient être divisés. »

Sur les dissolutions d’associations
« Ces dissolutions, si on les lie avec ce que les thèses d’extrême droite qui passent dans les médias ; si on les lie aux violences policières qui ont touché les gilets jaunes ou les manifestations contre la réforme des retraites ; si on les lie aux propositions racistes des candidats, de Pécresse jusqu’à l’extrême droite ; si on lie tout ça, il y a quelque chose qui s’appelle un processus de fascisation. »
« La classe dominante, en crise de légitimité, pour contrôler la colère sociale n’hésite plus à emprunter des thèses de l’extrême droite et à entrer dans une dynamique autoritaire et répressive. »
« Il y a un deux poids, deux mesures s’agissant les dissolutions d’associations. »

Sur la possible victoire de Le Pen
« Je pense qu’il est trop tard pour se préparer sérieusement. »
« Le véritable enjeu est après les élections quel que soit le résultat. »
« Après les élections, et ça ne sera pas la même chose si c’est Le Pen, Macron ou Mélenchon, il est urgent de dire qu’il faudra nous retrouver : de l’unité du mouvement antiraciste va dépendre du rapport de force après. »

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