Parlement de la NUPES : éphémère ou durable ?

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Hier soir avait lieu le lancement du Parlement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Ce Parlement avait été créé pour la campagne de l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon mais il s’étend désormais à ses nouveaux compagnons de route : socialistes, communistes et écologistes. Il est présidé par Aurélie Trouvé qui est entourée de cinq vice-présidentes. Une direction de femmes pour prendre le contre-pied des directions des partis qui forment la NUPES, composées uniquement d’hommes.

 

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Première ambition : un Parlement de 500 membres : 250 issus des rangs des partis de la NUPES et 250 issus de la société civile : intellectuels, artistes, syndicalistes, paysans, militants associatifs. L’objectif immédiat : mener la campagne des législatives, incarner un bloc populaire pour le porter au pouvoir en juin prochain. Mélenchon souhaite que ce Parlement, issu de cette nouvelle coalition continue de vivre quelle que soit l’issue de scrutin des législatives. Il le veut « constructif et insolent ».

Mais hier soir, une question est dans toutes les têtes. Ce Parlement peut-il durer au-delà du seul enjeu électoral de juin ?

Mélenchon pose les pieds dans les plats dès ses premiers mots : « L’idée même de ce Parlement, la pérennité de ce Parlement, n’est pas acquise », assume-t-il. Et ses mots de conclusion posent à nouveau l’enjeu : « Nous aurons à décider si le Parlement continue ou pas ? ». Ou, quand, comment, par qui cette décision de la pérennité du Parlement pourrait-elle être prise ? Nous n’en saurions rien. On aurait voulu entendre Fabien Roussel du PCF sur le sujet mais il n’est pas là. Absent une nouvelle fois. On aurait aussi voulu entendre Julien Bayou et Olivier Faure s’exprimer sur le sujet mais, bien que présents au premier rang, ils ne sont pas invités à prendre la parole. Mélenchon veut la diversité des sensibilités de la gauche au sein d’un même Parlement – au rôle et contour assez flous – mais si elle se voit, Bayou et Faure jouent le jeu, elle peine à se faire entendre. Au risque de donner raison aux détracteurs de la NUPES : une union populaire derrière Mélenchon. Une union qui aspire plus qu’elle n’agrège.

Ou, quand, comment, par qui cette décision de la pérennité du Parlement pourrait-elle être prise, disais-je ? Se peut-il que la réponse dépende de la réussite ou de l’échec de la NUPES aux législatives ? Autrement dit, si la NUPES perd en juin, l’aventure collective continuera-t-elle ou bien chacun retournera-t-il à ses chapelles et à ses querelles de chapelles ? Ce Parlement est-il un objet politique de circonstance ou bien va-t-il structurer durablement la vie politique de la gauche dans les mois et les années à venir ? C’est sans doute tout l’enjeu et le pari de Jean-Luc Mélenchon.

Hier soir, Mélenchon a posé deux hypothèses. La première, la NUPES perd les législatives mais prédit une crise politique majeure avec un camp présidentiel fragilisé. La seconde, la NUPES gagne. Et dans ce cas, « Nous sommes prêts à gouverner », a-t-il affirmé. Il a même osé un « ça sent bon », croyant plus que jamais dans ses chances de victoire. « Une autre époque commence pour la gauche », a-t-il ajouté. Si l’histoire lui donne raison, alors on pourra dire longue vie à la NUPES, comme l’a souhaité l’historienne Laurence De Cock dès l’ouverture de la soirée.

 

Pierre Jacquemain

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