Jérôme Guedj : « Je trouverais irresponsable de ne pas saisir la main tendue de Mélenchon »

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À l’occasion d’un conseil national du Parti socialiste, Olivier Faure a reçu le mandat de discuter avec l’ensemble de la gauche et des écologistes, insoumis compris, pour trouver un accord aux législatives. Jérôme Guedj, secrétaire national du PS, conseiller régional d’Île-de-France, est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur l’effondrement du Parti socialiste
« On pense que la présidentielle est le thermomètre de la réalité d’une famille politique. »
« Le présidentialisme nous rend tous stupides et ne correspond pas à la culture politique de la gauche. À cette aune là, c’est cataclysmique. On est au plus bas niveau. Pour autant, il y a d’autres formes d’expression pour les socialistes dans les élections locales, départementales ou régionales. »
« Aujourd’hui, des millions de Français continuent de vivre dans des villes, des départements ou des régions qui sont dirigés par des édiles socialistes. »
« On ne peut pas parler d’effacement des socialistes. »
« Après le quinquennat 2012-2017, la parole, la promesse, l’espérance socialiste s’est fracassée sur la perception que nos électeurs et nos sympathisants ont eu de cette période. Il faut regarder cela avec lucidité. »
« C’est la deuxième fois qu’une grande partie de notre électorat considère que l’espérance est du côté de Mélenchon. »
« Jean-Luc Mélenchon a gagné la bataille culturelle à gauche. »
« On peut être un socialiste radical. On peut être un réformiste radical. »
« La période n’est pas aux eaux tièdes. »
« Je crois dans cette gauche qui peut se rassembler et qui peut produire du compromis mais nos électeurs ont considéré que le centre de gravité, pour faire ça, s’était déplacé du Parti socialiste, de la social-écologie vers la France insoumise. »
« C’est aux élections législatives que se jouent davantage l’avenir de la gauche et des partis politiques. »

Sur les oppositions au sein du PS
« Il y a ceux qui considèrent que le repli identitaire sur la social-démocratie – ce qu’incarnait Hidalgo avec son style, son talent et son opiniâtreté – serait la solution pour le PS mais je crois que cette position ne tire pas les enseignements de ce que nos électeurs nous ont dit (…). Ce repli identitaire est une posture de déni. C’est aussi une sorte de repli territorial où ils estiment que dans les villes, les départements ou les régions ont contribuent à changer la vie (…). Il y a donc cette tentation et puis de l’autre côté, il y a une forme de pragmatisme ou de réalisme. »
« Il y a quelqu’un à qui a été confiée la responsabilité d’organiser le dialogue à gauche. Regarder si c’est possible ne fait pas de nous des Insoumis. »

Sur les accords aux législatives
« On va devoir faire dans un temps ramassé cette confrontation programmatique à laquelle en réalité personne ne s’est livré. »
« La marge de manœuvre est extrêmement faible parce qu’il y a une réalité : quand on rentre dans une négociation, il y a un rapport de force qui est celui du premier tour de l’élection présidentielle. »
« Il y a un bouger intéressant de la France insoumise par rapport à 2017. »
« Mélenchon nous propose un rassemblement, pas une soumission. »
« Si l’objectif est de gagner et de jouer le troisième tour – ce que je crois possible -, la marge de manœuvre sera de regarder dans quelle mesure on peut construire un programme de gouvernement partagé, un contrat de législature. »
« J’ai grandi avec le principe de l’unité sans exclusive. »
« Il y a la place pour la sensibilité des socialistes [dans la proposition de Mélenchon] mais simplement il faut qu’elle ait l’humilité et la lucidité de voir la place qui peut être la sienne. Dire aujourd’hui qu’elle peut avoir une place centrale, ne correspond pas à la réalité. »
« Le piège serait de tomber dans une tambouille politicienne avec des calculs électoraux. »
« L’événement politique au lendemain de cette élection présidentielle c’est que la gauche est capable de présenter des candidatures communes. »
« On devrait déjà être enfermés tous ensemble pendant 72h pour travailler sur la partie programmatique d’un accord. Sur ce point, je ne minore pas mes différences, parfois divergences, voire mes désaccords mais je considère qu’il n’y a pas de ligne rouge infranchissable. »
« On doit être capable de faire vivre les cinquante nuances de gauche. »
« On joue le jeu de la démarche de rassemblement de la gauche. »
« Si le PS se fracture sur un sujet de rassemblement de la gauche et démarche unitaire, on marche sur la tête parce que c’est le contraire de notre ADN. »

Sur Mélenchon premier ministre
« Quand on commence une élection, mieux vaut dire qu’on joue la gagne. »
« L’événement, c’est si la gauche est capable de construire un programme de gouvernement et si ça ne devait pas être le cas, de construire une opposition. »
« La retraite à 65 ans ne sera pas la même chose si Macron a une majorité avec 350 députés ou s’il n’a pas de majorité ou une majorité relative. »
« Le message de Mélenchon est clair : c’est la manière la plus simple de dire aux Français que c’est le troisième tour de l’élection présidentielle. »
« Si la coalition de gauche gagne les législatives, Mélenchon nous indique qu’il est disponible pour être le Premier ministre. »
« De la même manière que je préfère Macron à Le Pen, je préfère Mélenchon Premier ministre ou Jordan Bardella et Sébastien Chenu ou Christine Lagarde et Elisabeth Borne. »
« Je préférerais Jean-Luc Mélenchon premier ministre parce que ça signifierait que la gauche a gagné sur la base d’un rassemblement et d’un compromis politique. »
« Je trouverais irresponsable de ne pas saisir la perche de Mélenchon. »

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