« Il faut abroger Parcoursup et investir massivement dans l’orientation avec un vrai service public »
Demain, mardi 29 mars, c’est la date butoir pour la formulation des vœux d’étude des lycéens sur la plateforme très controversée de Parcoursup. Quel bilan tirer de cette plateforme ? Quelles conséquences sur les orientations des lycéens ? Colin Champion, président de la Voix lycéenne, est l’invité de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur Parcoursup
« C’est compliqué pour tous les lycéens et ça l’est d’autant plus cette année avec la crise sanitaire. On manque d’un accompagnement. »
« On bataille pour avoir les algorithmes de Parcoursup pour chaque écoles et facs et on a beaucoup de mal à l’obtenir. »
« Le fait qu’on nous demande de faire dix voeux réduit le champ des possibles pour les jeunes. »
« Un élève qui a des résultats un peu faibles et qui pense avoir un dossier insuffisant va s’empêcher de faire certains vœux. »
« Les 10 vœux instaurent une présélection et une forme d’autocensure chez les étudiants. Il faudrait a minima passer de dix à vingt vœux. »
« Il n’y a pas de discussion directe avec Blanquer et les organisations lycéennes. »
« Le ministre n’écoute pas les lycéens. »
« On ne sait pas sur quels critères on est sélectionnés (…). Toutes les écoles et facs ne donnent pas clairement leurs critères de sélection. »
« Il y a eu 90.000 lycéens sans affectation l’an dernier, au début de l’été. »
Sur le tirage au sort
« Le tirage au sort n’était pas la bonne solution pour sélectionner les étudiants. »
« Le principal problème, c’est le manque de place à l’université. Il faut créer des places supplémentaires et évaluer les besoins. »
Sur les filières universitaires et les « besoins » sur le marché de l’emploi
« La mise en place des quotas est ridicule est révèle une faiblesse du service public de l’éducation. »
« Il faut investir massivement dans l’orientation avec un vrai service public. »
« Il faut des moyens humains pour mieux orienter les lycéens. »
« L’université doit permettre de concrétiser son projet et avec ce qu’on y apprend de trouver sa place dans le monde du travail. »
« L’université avant tout est un lieu de savoir. Un lieu de connaissances qui nous permet de trouver ce qui nous plaît dans la perspective de se spécialiser. »
« On ne devrait pas avoir besoin de travailler pour poursuivre ses études. »
Sur les différences entre Paris et la province
« Entre les facs à Paris (La Sorbonne, Assas) et une fac comme celle de Besançon, il y a de grosses différences. »
« Au niveau des lycées, Henri IV à Paris par rapport à mon lycée, Pergaud à Besançon, il y a aussi de grosses différences : la réputation, la valeur du bac que Banquer est en train de transformer avec de plus en plus de contrôle continu… »
« Le lycée d’où l’on vient, malgré les différences de formation qu’il peut y avoir, ne devrait pas être mentionné sur Parcoursup. »
Sur les propositions de la Voix Lycéenne
« A la Voix lycéenne, on demande une allocation d’autonomie pour tous les étudiants. »
« Aucun étudiant, aucun jeune ne doit être sous le seuil de pauvreté. »
« Dans beaucoup de programmes de candidats à la présidentielle, il y a des passages sur la démocratie universitaire et étudiante mais cela manque d’ambition. »
« Nous, on est pour une vraie démocratie lycéenne qui intègre des instances représentatives qui ont leur place. »
« On est capable de mobiliser : le 13 janvier dernier, on a bloqué 150 lycées partout en France, des dizaine de milliers de lycéens ont manifesté et Jean-Michel Blanquer nous a quand même viré de l’audience avec le Premier ministre. »
« On a eu des entretiens avec les équipes de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon. »
« Il faut ramener à la réalité les candidats de droite et d’extrême droite qui nous promettent un projet de société qui détruira notre service public de l’éducation. »
Sur les jeunes et l’écologie
« Les différents mouvements qu’il y a eu depuis 2018, notamment depuis l’appel lancé par Greta Thunberg, ont énormément conscientisé et amené dans la rue des lycéens qui ne l’étaient pas du tout. »
« Chez les lycéens, l’écologie est l’un des sujets qui arrivent en premier dans les inquiétudes, tellement l’écologie rassemble tous les sujets sociétaux. »
« Nous, on voudrait que l’écologie s’inscrive au lycée, de façon concrète : avec des initiatives comme les jardins partagés ou d’un point de vue philosophico-politique, que ça s’inscrive dans nos programmes et qu’on ait des débats autour de ça. »