Ian Brossat : « Une partie de la gauche est devenue dingue »
La campagne de Fabien Roussel déroute à gauche. Ses positions étonnent et provoquent parfois de vives polémiques à gauche et viennent interroger la stratégie du Parti communiste français. Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel, est l’invité de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur la grève de l’Éducation nationale
« Je suis frappé par la très grosse mobilisation des enseignants. On n’a jamais vu ça depuis le début du quinquennat. »
« Il y a face à cette mobilisation une solidarité très importante des parents d’élèves qui se manifeste très largement. »
« J’espère une prise de conscience du gouvernement. »
« On doit pouvoir maintenir les écoles ouvertes dans de bonnes conditions. »
« Il est trop facile de faire porter la responsabilité aux collectivités locales comme le fait le gouvernement. »
Sur les polémiques suscitées par Fabien Roussel
« Ça n’est pas à moi d’expliquer la dinguerie des autres. »
« Ces polémiques en disent moins sur ce que pense Fabien Roussel que sur ce qui est dans la tête de ceux qui le critique. »
« Ce que dit Fabien Roussel, c’est ce que la gauche a toujours défendu. »
« La question de l’alimentation et de la bonne bouffe ne doit pas être réservée à une infime minorité de privilégiés. »
« Sur la viande, Fabien Roussel dit clairement qu’il faut manger moins de viande mais de meilleure qualité. »
« J’assume, avec Fabien Roussel, de mener une campagne les deux pieds dans la réalité. »
Sur le cap idéologique du PCF
« Il n’y a aucun changement de cap idéologique au Parti communiste français. »
« Il faut se poser une question de fond à gauche : je conteste l’idée selon laquelle le changement climatique doit conduire les classes populaires à changer de mode de vie. »
« Ça n’est pas les classes populaires qui polluent le plus. »
« Le discours qui consiste à culpabiliser les classes populaires est insupportable. »
« Je suis très heureux qu’avec Fabien Roussel on mette les pieds dans le plat. On doit être capable à gauche de débattre sans hurler et sans s’insulter. Fabien Roussel n’insulte personne. »
« C’est pas parce qu’on n’est pas d’extrême gauche qu’on est d’extrême droite. »
« Je n’ai jamais été d’extrême gauche. »
« Une partie de la gauche est devenue dingue. Elle a déraillé. »
« Quand on défend la liberté d’expression on le fait aussi avec des gens qui ne sont pas d’accord avec nous. »
« Il faut cesser de se disqualifier les uns et les autres. »
Sur la hiérarchie des luttes
« Je n’aime pas le terme de hiérarchie des luttes. »
« Un certain nombre de gens à gauche ont abandonné le combat social. »
« Le cœur du combat de la gauche, c’est la lutte contre toutes les formes de domination. »
Sur l’islamophobie
« On a le droit de critiquer l’Islam au même titre que n’importe quelle religion. »
« On n’a pas le droit de stigmatiser, de montrer du doigt ou de susciter la haine des musulmans. »
« Certains parlent de musulmanophobie. »
Sur la gauche républicaine
« Je ne me permettrais pas de dire qu’il y aurait une gauche non républicaine. »
« Nous ne cherchons pas à établir des lignes de démarcation à gauche. Nous traçons notre sillon. »
Sur l’électorat populaire et les jeunes
« Certains disent que ce qui démobilise l’électorat de gauche, c’est la dispersion. Je pense que ce qui démobilise l’électorat de gauche et le pousse à s’abstenir, c’est que la gauche parle un langage très éloigné du vécu des gens. Il est là le problème. »
« Il y a un divorce avec les gens. Il y a un long travail de reconstruction à mener. »
« La question fondamentale, au-delà de la jeunesse, c’est la question du travail : comment on permet aux jeunes d’avoir accès à un travail. »
« Je ne crois pas à une société du chômage et des minima sociaux. Je crois dans une société du travail et du salaire. »
« On n’est pas favorable au revenu universel mais au travail universel. »
Sur l’extrême droite
« Nous avons toujours été très clairs et nous avons pris nos responsabilités face à l’extrême droite – y compris en 2017 quand malheureusement il a fallu voter pour Emmanuel Macron. »
« Il y a une nécessité de reconstruire une gauche populaire dans notre pays. »
Sur la primaire à gauche
« La primaire règle un problème de casting et pas un problème de scénario. »
« Le problème de la gauche, c’est pas le problème du casting mais celui du scénario. »
« Il serait assez malhonnête de se lancer dans un processus de primaire et au final de soutenir un candidat qui dit exactement l’inverse de ce que l’on peut raconter. »
« On ne peut pas passer à côté du rapport de force du premier tour. »
« On verra bien combien il y aura de candidats à gauche. Pour l’instant, certains n’ont que l’intention d’être candidat. »
« Fabien Roussel sera candidat jusqu’au bout. »
« Un candidat unique ne règlerait pas le problème. »
« La gauche s’est considérablement affaiblie ces dernières années. D’abord parce qu’elle a trahi. »
Sur les législatives
« Je souhaite qu’on puisse travailler au rassemblement aux législatives. »
« Ça n’est pas le même mode de scrutin que l’élection présidentielle. Là c’est 577 candidats donc il est plus facile de construire une diversité aux législatives qu’à la présidentielle. »
Sur les parrainages d’élus aux candidats
« C’est compliqué de changer les règles à quelques mois d’un scrutin. »
« Nous avions voté la réforme de 2016 qui fait que les parrains des candidats doivent se déclarer : je suis favorable à la transparence. Je ne suis pas favorable à l’opacité. »
« Il est normal qu’un habitant sache qui son maire a parrainé. »
« J’ai la conviction que Jean-Luc Mélenchon aura ses signatures. Et c’est évidemment souhaitable. »
« Les élus communistes parrainent le candidat communiste, c’est normal. »
Sur l’après échéances électorales à gauche
« Il va nous falloir être capable de rebâtir une gauche populaire. Une gauche qui parle au monde du travail. »
« On a une gauche stratosphérique qui s’enferre dans des polémiques ridicules et très éloignées des problèmes des gens. »
« L’apport du communisme fait que nous vivons dans une société civilisée. »