Céline Verzeletti : « On demande que la revalorisation du point d’indice soit effective avant les élections »
Le gouvernement a annoncé hier vouloir revaloriser le point d’indice. Sauf qu’il faudra attendre l’après élection. Et il s’est bien gardé de préciser la valeur de cette évolution. Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT et co-secrétaire générale de l’UFSE-CGT, est l’invitée de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur le point d’indice des fonctionnaires
« Enfin ! Cette annonce nous l’attendons depuis le début du quinquennat. Ça fait depuis 2010 qu’il y a un gel quasi permanent du point d’indice. »
« Cette politique de gel du point d’indice a mené la fonction publique dans l’impasse. »
« L’annonce est totalement insatisfaisante. D’abord parce qu’on ne sait pas à quelle hauteur le gouvernement compte augmenter la valeur du point d’indice. »
« On appelle à une forte mobilisation le 17 mars. »
« On demande à Amélie de Montchalin l’ouverture immédiate des négociations de la hauteur de la revalorisation du point d’indice. »
« On demande que la revalorisation du point d’indice soit effective avant les élections. »
« Nous voulons une revalorisation significative. »
Sur le débat parlementaire souhaité par le gouvernement
« Nous pensons qu’il y a d’autres solutions qu’un débat parlementaire. »
« Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10% depuis 2010. L’inflation est déjà là et on n’a pas le temps d’attendre. »
« Pendant la pandémie, le gouvernement a débloqué des fonds publics en urgence avec des sommes colossales. Donc s’ils le veulent, ils le peuvent. »
« Le gouvernement peut débloquer des fonds publics pour revaloriser les salaires de tous les fonctionnaires et contractuels de la fonction publique. »
Sur les revalorisations ciblées et l’action du gouvernement
« Les revalorisations ciblées concernent des discussions, parfois des négociations, par ministère. Certains ont pu aboutir à des accords. »
« Le gouvernement a plutôt décidé de primes ou de revalorisation de grille indiciaire de certains fonctionnaires mais sans jamais toucher le point d’indice de tous les fonctionnaires. »
« Le gouvernement n’a pas répondu à notre demande de revalorisation du pouvoir d’achat des fonctionnaires. »
« L’évolution de l’inflation ne saurait être compensée par quelques primes et autres miettes données aux fonctionnaires. »
Sur la revalorisation de l’indemnité kilométrique
« Ils s’agit uniquement des agents qui disposent d’une voiture de fonction et non pas des fonctionnaires qui utilisent leur voiture pour aller au travail. C’est bien mais pas suffisant. »
Sur la grève du 17 mars
« Il faut créer un vrai rapport de force au sein de la fonction publique. »
« Ceux et celles qui nous disaient qu’on n’obtiendrait rien voient avec les annonces du gouvernement qu’il peut finir par lâcher. »
« Plus le rapport de force sera fort, plus nous serons en position de force pour négocier une vraie revalorisation et l’immédiateté de celle-ci. »
Sur la présidentielle et les discours sur les suppressions de postes
« La pandémie est passée par là et il y a eu de fortes mobilisations sociales, qu’il s’agisse des retraites ou des gilets jaunes. »
« La pandémie a eu un impact important sur le regard que portaient les politiques et les Français sur les fonctionnaires. »
« Emmanuel Macron a reconnu l’utilité sociale des métiers de la fonction publique. Il a même reconnu que les fonctionnaires étaient insuffisamment payés. Les actes n’ont pas suivi les paroles. »
« Il y a une reprise de conscience et même de fierté des agents du service public et en même temps il y a une vraie souffrance parmi eux. »
« Les personnels sont épuisés. »
« Pendant le Covid, des personnes ont perdu la vie et les autres ont dû survivre avec des salaires de misère. »
« Si, à un moment donné, certains avaient le cynisme de dire que les fonctionnaires ne servaient pas à grand chose parce que ce sont tous des feignants et des feignantes, aujourd’hui, c’est très difficile de même le sous-entendre. »
« Que ce soit l’éducation, la culture, la santé ou la justice, on a vu comment ils ont réussi à répondre à la situation de crise liée à la pandémie. »
« A force d’être dévalorisés et méprisés par, notamment ceux qui ont le pouvoir, les fonctionnaires finissent par intégrer que la sécurité de l’emploi ou la protection via le statut sont en trop. Et là, il y a un retour de la fierté. »
« En ce moment, les mobilisations sont difficiles parce qu’il y a un épuisement dans beaucoup de secteurs, notamment dans le médico-social. »
« Les services publics sont un bien commun qui permettent de répondre à des besoins fondamentaux et souvent vitaux. »
Sur la droitisation des agents publics
« La fonction publique a été très malmenée ces dernières années : aujourd’hui, il y a énormément de contractuels, de moins en moins de personnes sous statut et, de facto, une très grande précarité. »
« Dans certains secteurs de la fonction publique, il y beaucoup moins d’emplois et de fonctionnaires : les plus grands ministères, ce sont l’éducation nationale mais aussi le ministère de l’Intérieur. Et dans certaines professions, on sait qu’il peut y avoir des professionnels qui seraient plus portés à voter à l’extrême droite. »
« Ce qui est préoccupant, c’est l’abstention : il y a un discrédit des politiques. Syndicalement, si on arrive, via le rapport de forces, à obtenir dans les négociations, des engagements de la part des gouvernements, il faut que cela se traduise au niveau législatif… »
« Même le gouvernement de gauche sous François Hollande, la fonction publique a été malmenée : gel du point d’indice, restructurations, suppressions d’effectifs… Ça fait dire à un certain nombre que gauche et droite, c’est la même chose. »