Au meeting de Macron, on se serait cru à un apéro du Printemps républicain

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Les marcheurs – Emmanuel Macron en tête – ont radicalement changé de discours vis-à-vis de la gauche, de l’entre-deux-tours de la présidentielle à la campagne des législatives.

Tout commence en avril, à l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, où un phénomène rare comme une comète s’est produit : les macronistes draguaient la gauche. Mieux, ils lui ont envoyé des fleurs, des chocolats et des lettres d’amour. Une manière de demander pardon pour tout le mal causé ces cinq années durant ? Voyez par vous-même.

  • Marlène Schiappa, le 12 avril : « Sur les droits des femmes, le droit d’asile, les droits humains, tout nous oppose à l’extrême droite ! Aux électeurs de gauche qui se sont exprimés dans les urnes : je suis convaincue que malgré des désaccords nous nous retrouvons sur ces grandes valeurs avec Emmanuel Macron. »
  • Olivier Véran, le 11 avril : « Je leur dis [aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, ndlr] de regarder l’ensemble du programme. […] Emmanuel Macron n’a jamais perdu sa jambe gauche. »
  • Richard Ferrand, le 10 avril : « Nous avons des idées différentes mais des valeurs communes. »

 

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Emmanuel Macron ne s’était pas trompé non plus. Le 11 avril, soit le lendemain du premier tour de la présidentielle, le Président sortant se disait prêt à enrichir son projet, « notamment sur l’écologie », mais aussi à « ouvrir la porte » et à « bâtir un consensus » à propos de son projet de réforme des retraites – véritable épouvantail pour l’électorat de gauche. Ainsi parlait Emmanuel Macron : « Je suis prêt à discuter du rythme et des bornes […] On ne peut pas dire le dimanche soir « Je veux rassembler » et quand on va écouter les gens dire « Je ne bouge pas » ». Et de citer Jaurès !

Puis Emmanuel Macron a battu Marine Le Pen. 42% de son « électorat » n’a glissé son nom dans l’urne que pour faire barrage à l’extrême droite, un « front républicain » que le chef de l’État n’a jamais reconnu.

From nice guy to bad guy real quick

Puis il y a eu l’union de la gauche, pour les élections législatives. Soudainement, l’ennemi numéro 1 ne s’appelle plus « extrême droite »…

  • Patrick Vignal, député LREM : « Mélenchon brutalise et clive la société, précisément au moment où le pays a besoin d’apaisement. »
  • Stanislas Guerini, délégué général de LREM, le 6 mai : « [Jean-Luc Mélenchon] reste un candidat d’extrême gauche car il a un projet révolutionnaire et a théorisé la conflictualisation comme un mode opératoire, avec des appels à l’insurrection populaire. »
  • Richard Ferrand, le 8 mai, au sujet de la NUPES : « C’est une véritable pétaudière. Vous avez bien vu qu’au sein du Parti socialiste Madame Delga et d’autres ne veulent pas en entendre parler. C’est aussi ce que j’appellerais une sorte de salmigondis idéologique. […] Ils ne sont d’accord sur rien. »
  • Emmanuel Macron, le 10 mai : « Regardez ce que vous aurez face à vous dans toutes vos circonscriptions : un projet d’exclusion, à l’extrême droite de l’échiquier, qui explique que le problème de ce pays c’est une partie de celui-ci, et de l’autre côté un projet qui a choisi le communautarisme. Soyons clairs. »

Le président de la République renchérit, insistant sur cette « extrême gauche […] qui a choisi le communautarisme plutôt que l’universalisme ». On se croirait presque à un apéro du Printemps républicain. Le 11 mai, dans Le Canard enchaîné, Emmanuel Macron va jusqu’à qualifier Jean-Luc Mélenchon de « sauvage ».

Que disait-il déjà avant le second tour de la présidentielle ? Ah oui ! Qu’il voulait « rassembler » ? Lol.

Plus c’est gros, plus ça passe. Ça fait cinq ans que ça dure, difficile de faire semblant de découvrir la poudre alors que s’ouvre un nouveau quinquennat !

 

Loïc Le Clerc

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