LA LETTRE DU 3 AVRIL
Enseignement privé : un pognon de dingue, sans contrôle et sans contrepartie !
Territoires perdus de la République, les établissements privés vampirisent l’argent public pour inculquer une éducation des moins laïques qui soit à nos têtes blondes. Cocorico !
Le passage d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Éducation nationale fut bref – 28 jours – mais intense. La scolarisation de ses enfants au sein du lycée catholique privé Stanislas, établissement rigoriste pour ne pas dire franchement intégriste, avait déjà fait couler beaucoup d’encre au sujet des « établissements privés sous contrat avec l’État ». La parution d’un rapport parlementaire sur le financement de ces établissements ne devrait rien arranger.
Porté par Paul Vannier (LFI) et Christofer Weissberg (Renaissance), ce rapport nous apprend qu’aucune administration n’est en mesure de fournir un montant consolidé au sujet des dépenses en faveur de l’enseignement privé sous contrat. Un total d’au moins 10 milliards est avancé, mais les deux rapporteurs s’accordent sur le caractère « sous-estimée » de cette somme pourtant déjà bien rondelette.
Beaucoup d’argent mais, pour les contrôles, on s’approche de zéro. Enfin, presque, puisque selon le calcul des rapporteurs, la probabilité qu’un établissement privé subisse un contrôle est « d’une fois tous les 1500 ans ».
Enfin, le document nous apprend que les établissements privés « ne prennent pas toute la part qui devrait être la leur dans la mise en œuvre des politiques publiques de l’éducation ». Jolie formule pour évoquer la sécession scolaire des milieux favorisés.
Guillaume Liégard
VVS chez EELV
Quand ça ne veut pas
Déjà en grande difficultés pour les élections européennes, avec une liste écologiste qui pourrait obtenir, selon les sondages, moitié moins de suffrages en 2024 qu’en 2019, EELV s’est offert un petit psychodrame pascal dont il a le secret avec, au menu, le cas Julien Bayou.
En « retrait » du groupe depuis début mars, suite à la plainte de son ex-compagne pour « violences psychologiques », la décision du groupe parlementaire de ne pas le suspendre, la semaine dernière, a fait beaucoup tousser. Avec, à la clef, une menace de grève militante. Ambiance à deux mois des élections…
Après une enquête interne qui n’avait rien donnée, le parti écologiste venait d’annoncer l’ouverture d’une enquête externe par un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles (les fameuses VSS). L’épilogue provisoire est tombé ce 2 avril. Par une dépêche AFP, l’ex-dirigeant national d’EELV a annoncé qu’il démissionnait du parti et du groupe à l’Assemblée nationale.
Cet épisode vaut pour preuve que la lutte contre les VSS n’est pas une mince affaire en politique. Les écolos se sont dotés d’outils performants pour faire de leur parti une avant-garde en la matière et pourtant, de Baupin à Bayou, la machine patine encore.
Guillaume Liégard
BACKLASH DU JOUR
Les « pro-vies » sont toujours les ennemis des femmes
Inscrire la « liberté » d’avorter dans la Constitution, tout le monde n’y était pas favorable, de la droite sénatoriale à Yaël Braun-Pivet. Mais il est des luttes plus discrètes menées par les anti-IVG. En février dernier, la fondation Jérôme Lejeune a fait suspendre, « via un jugement du Tribunal Administratif de Montreuil, les recherches en cours sur des embryons destinés à être implantés à des femmes en parcours de PMA […] recherches permettant d’améliorer la PMA en évitant d’implanter des embryons pouvant conduire à des fausses couches », apprend-on du site Les Nouvelles News.
Loïc Le Clerc
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