Municipales : de Paris à Marseille, la percée LFI

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Deux sondages concernant les municipales viennent de sortir. Ils portent sur les deux premières villes françaises, Paris et Marseille. Et au jeu de la division généralisée, ce sont les insoumis qui tirent leur épingle.

Dans les deux cas, la droite, moins divisée que la gauche, serait en tête. De peu à Marseille où la droite et les macronistes sont unis derrière la présidente LR de la métropole, Martine Vassal (28%). Plus confortablement encore à Paris où Rachida Dati bénéficierait aussi du soutien des macronistes (autour de 30%). Le candidat Horizons (le parti d’Édouard Philippe), Pierre-Yves Bournazel, empocherait lui autour de 7%.


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À Marseille, l’extrême droite pâtit de ses divisions. Elle totaliserait bien 25% mais répartis en deux : Allisio (RN, 15%) ; Stéphane Ravier (Reconquête, 10%). À Paris, l’extrême droite fait traditionnellement un petit score. Elle semble progresser cependant (autour de 12%), là encore divisée en deux.

Malgré cela, dans les deux grandes villes, la gauche maintient globalement ses positions. Le maire sortant de la cité phocéenne, Benoit Payan, talonne Martine Vassal avec 27%. À Paris, où Anne Hidalgo ne repart pas, l’actuelle coalition dépasse les 35%, mais avec un match écologistes/PS. On saura ce week-end qui portera les couleurs roses : Emmanuel Grégoire ou Rémi Féraud. Ce dernier, candidat officiel de la maire sortante, semble faire un peu moins bien que le député NFP.

LFI s’articule au local

Mais le coup de tonnerre est venu du score crédité aux deux candidats de La France insoumise, pas les moins connus et pas non plus les plus consensuels : Sébastien Delogu à Marseille et Sophia Chikirou à Paris. Le premier est crédité de 20% tandis que la redoutée seconde est, elle, jaugée entre 14 et 17%.

On le sait, à un an de l’élection présidentielle, La France insoumise a décidé cette fois de s’engager pleinement dans les élections municipales. Elle a produit un document national qui réunit une approche et des propositions déclinables partout. Cette « boîte à outils » se présente en quatre grands chapitres – la révolution citoyenne, la planification écologique, l’entraide et la nouvelle France – qui révèlent un travail programmatique local en résonance avec les thèmes nationaux de LFI. Une bataille nourrit l’autre.

Les élections municipales sont toujours une alchimie entre des traditions locales, des personnalités, des propositions… et un contexte politique global. À ce titre, ces sondages confirment que la gauche résiste plutôt bien dans les grandes villes.

À noter qu’ils redéfinissent les sujets les plus classiques liées aux élections municipales. Ainsi, sur les questions du logement et de l’aménagement des espaces publics par exemple, LFI axe ses propositions sur « une propriété non spéculative » et un « droit à la nuit, au silence et à un espace libéré du consumérisme ». Dans ce programme, il est également question de cantines bio, de transports publics comme alternative à la voiture ou de condition animale. Un programme des grandes métropoles, en quelque sorte, ce qui n’a rien d’étonnant de la part d’un parti qui cartonne auprès de l’électorat urbain et écolo.

Les élections municipales sont toujours une alchimie entre des traditions locales, des personnalités, des propositions… et un contexte politique global. À ce titre, ces sondages confirment que la gauche résiste plutôt bien dans les grandes villes. Ils sont aussi une sévère alerte pour le Parti socialiste qui a su maintenir ses positions électives alors même qu’il s’affaiblissait grandement au plan national. Cet écart ne peut continuer éternellement. Le resserrement des courbes n’est pas automatique mais il se fait tôt ou tard. Ainsi les écologistes et leur tête de liste, le maire adjoint sortant David Belliard, devancent même les socialistes à Paris.

Les électeurs insoumis semblent se tenir loin des polémiques autour de la stratégie du clash et maintiennent leur soutien au parti de rupture que LFI entend être. Si cela se confirme, le très probable candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon y verrait un encouragement. Et des forces supplémentaires.

  • Sondage Elabe Paris

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