Marine Le Pen inéligible : serait-ce une bonne chose ?

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Dans l’affaire des assistants du RN, le parti d’extrême droite est accusé d’avoir détourné plusieurs millions d’euros des fonds européens. Et sa championne risque gros, très gros.

Les auditions des prévenus du procès des assistants parlementaires européens du RN se suivent et se ressemblent. La défense paraît faible et folklorique. Marine Le Pen, avocate elle-même, est revenue ce mardi 5 novembre à la barre. Une heure et demi de déclaration liminaire, où l’ex-présidente du parti n’a pas manqué de talent pour tenter de faire face aux accusations qu’elle juge injustes et infondées. Elle tente la stratégie de rupture en politisant sa défense…


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L’objectif est clair : impressionner l’audience, préparer l’opinion à un scandale politique. Une posture que la présidente du tribunal a bien saisie, comme le rapporte Mediapart : « Merci madame pour ces explications qui sont très intéressantes et nous aident à comprendre le contexte politique et administratif, mais le tribunal va rester dans un registre juridique et judiciaire ». « J’ai eu l’impression, à maintes reprises, que votre opinion était déjà faite », ose Marine Le Pen.

Le RN semble se préparer à une sanction qui a déjà valu des peines d’inéligibilité à d’autres accusés d’autres partis pour le même sujet. C’est bien cela que Marine Le Pen redoute, en plus d’une amende, voire d’une peine de prison : être empêchée de concourir à la prochaine présidentielle. Si tel devait être le cas, ce serait un séisme. Cela rebattrait les cartes politiques tant Marine Le Pen semble aujourd’hui une des rares au RN a pouvoir tenir ensemble extrême droite et populaire. Jordan Bardella ne sera pas président de la République par son succès sur TikTok.

L’effacement, même provisoire, de Marine Le Pen de l’espace politique et de l’Assemblée – en cas d’inéligibilité, elle doit quitter tous ces mandats – laisserait un RN en grande panade, comme le révèle le tangage actuel au sein de l’hémicycle. Mais pour combien de temps ? Espérer que la justice puisse régler le problème politique que pose l’extrême droite en France serait un leurre. Une Marine Le Pen condamnée pourrait alors se poser en victime d’un système prêt à tout pour se sauver. Une sorte de lawfare pervers dont les conséquences sont imperceptibles : bâton dans les roues ou propulseur ? Verdict fin novembre.

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2 commentaires

  1. Berthelot Jacques le 12 novembre 2024 à 12:52

    Ce titre laisse à désirer.
    Si le délit est constaté , par quelle magie elle échapperait à une condamnation ?
    Laisser entendre que sa condamnation ne serait pas une bonne chose, révèle une singulière conception de la justice.
    selon qui vous ètes , vous risquez plus ou moins une condamnation.
    Etonnant de lire cela sur un site de gauche.

    • HLB le 12 novembre 2024 à 13:41

      C’est vrai, le titre de l’article peut paraitre maladroit. A mon avis, Loïc Le Clerc ne se place pas sur le plan de la justice et de l’équité, mais du bénéfice politique qu’une éventuelle condamnation de Marine Le Pen impliquerait. Et, comme souvent, elle et son parti ont des chances de tirer les marrons du feu, quelle que soit la décision de justice.
      En cas d’acquittement, ce sera la reconnaissance de la « blanche colombe », qu’on a sournoisement tenté de salir. Si elle est condamnée, ce sera le résultat d’une cabale politico-judiciaire, menée par les « juges rouges », pour l’empêcher de sauver le Peuple, en 2027.
      Usé jusqu’à la trame, mais toujours efficace sur une partie de l’électorat….

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