La bataille du budget : qui aurait pu prédire ?

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Sept ans de politiques macronistes ont conduit le pays au désastre économique. Michel Barnier a fait mine de le découvrir lors de son arrivée à Matignon. Mais les autres, ceux qui savaient, qu’ont-ils fait ?

Le projet de loi de finances pour 2024 a été adopté fin 2023 avec une prévision de déficit de 4,4% du PIB. On est passé successivement en cours d’année à 5,1% malgré un gel par décret de 10 milliards de dépenses, puis à 5,6% pour atterrir finalement à 6,1%.

La dérive est telle qu’elle mérite la commission d’enquête parlementaire obtenue par Éric Coquerel, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Le manquement à la réalité affaiblit la confiance à l’égard des institutions. Pour le député insoumis, il y a là une des raisons qui crée du doute… et des taux d’intérêt plus élevés sur la dette publique.

La bataille se joue sur ce qui a dérapé : les dépenses sociales, écologiques et celles liées à l’immigration ? La bureaucratie ? Ou bien, surtout, les exonérations sociales, les aides sans contreparties et l’absence de fiscalité sur les très riches et très enrichis ?

Dès juillet 2024, la cour des comptes pointait la responsabilité « des baisses d’impôts et de cotisations depuis six ans qui ont contribué à la dégradation du déficit public et modifié la structure des recettes des différentes administrations publiques ». Les baisses ont surtout eu lieu entre 2017 et 2022. En 2023, « l’impact » était évalué à 62 milliards d’euros.

Selon la doxa macronienne, moins de fiscalité devait faire plus de recettes fiscales. C’est l’idéal type du paradis fiscal. Cela s’est un peu vérifié en 2021 et 2022, tant les marges de profits inflationnistes ont été élevées. Mais dès 2023, patatras ! La fin des illusions. Moins de fiscalité fait moins d’impôts. Ce que la cour des comptes appelle « le retournement de l’élasticité des prélèvements fiscaux et sociaux ». Le ver était bien dans le fruit. Illustration avec le graphique ci-dessous, extrait de son rapport.

En 2022 : en rouge, les baisse d’impôts et les exonérations de cotisations en % de PIB (-1,9%) ; en bleu, la « compensation » par les bonnes rentrées (+1,6%), soit, malgré tout

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