Queen Kamala VS Angry Donald : les États-Désunis d’Amérique

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Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine se sont affrontés hier soir dans un premier (et peut-être unique) débat. Les experts donnent la démocrate grande gagnante. Mais est-ce pertinent ?

La presse démocrate américaine et les grands titres occidentaux sont unanimes : Kamala Harris a largement dominé le débat télévisé qui l’opposait à Donald Trump ce mardi 10 septembre. Même Fox News et Elon Musk, pourtant fervents soutiens du candidat républicain, sont obligés de l’admettre à mi-mots. Mais qu’a appris le peuple américain des grands axes du projet des deux débateurs ? Pas grand chose car il n’a pas – ou peu – été question de politique et c’est sûrement là que le bât blesse le plus.


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Mesurée et prudente (c’est peut-être ce dont les Américains ont besoin en ce moment à la Maison Blanche), c’est Harris qui a donné le tempo du débat en s’attaquant de manière frontale à ce qui est sûrement l’un des talons d’Achille les plus évidents de Trump : son égo surdimensionné. Et il est bien sûr tombé dans le piège à pieds joints : s’il a été particulièrement vif et instinctif, il est aussi souvent sorti de ses gonds. Bref, la stratégie de Harris a fait mouche.

Mais le plus saisissant lors de ce débat, ça a été le tourbillon de mimiques de Kamala Harris qui réagissait de façon appuyée à toutes les sorties de Donald Trump. Et que je te donne de la moue, de l’étonnement, de l’éclat de rire moqueur… tout semblait scénarisé. Sûrement dans le but de devenir des « mèmes » TikTok. Et il en allait de même des saillies et colères de l’ancien Président. Au fond, les deux candidats avaient un même objectif : générer des commentaires laudativo-humoristiques pour leurs communautés respectives.

Les électeurs ne semblent pas forcément raccord avec les experts qui ne voient que la supériorité de Kamala Harris. On se souvient du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella : les commentateurs avaient acté la domination du premier quand les sondages avaient montré que les Français avaient conclu le contraire.

Sauf que l’enjeu hier soir, aujourd’hui et durant les semaines à venir, c’est de réussir à faire basculer les fameux États-pivots, c’est-à-dire ceux où le vote pour l’un ou l’autre candidate. Cela n’est garanti ni par les traditions ni par les sondages. Dans ces États (moins d’une dizaine sur 51), il faut réussir à convaincre les indécis (quelques pourcentages peuvent suffire à faire basculer l’élection)… Ces électeurs hésitants sont scrutés par les médias américains, au cœur de stratégies de campagne… et sont à ce stade loin d’être lisibles.

La seule chose que l’on peut affirmer, c’est que ces électeurs ne semblent pas forcément raccord avec les experts qui ne voient que la supériorité de la Californienne. On se souvient du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella : les commentateurs avaient acté la domination du premier quand les sondages avaient montré que les Français avaient conclu le contraire. La route est encore longue pour la Veep et l’ancien POTUS. Espérons bien sûr que la première l’emporte mais elle aura de toutes les façons fort à faire car l’irrespect mutuel de Kamala Harris et de Donald Trump est parfois drôle à voir mais il est d’abord le symptôme d’un pays coupé en deux et qui n’arrive plus à se parler.

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