Michel Barnier annonce la couleur

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Des larmes et de la sueur sont au programme du nouveau Premier ministre. Rigueur budgétaire, travail, mais surtout… immigration.

On ne va pas se mentir, la nomination de Michel Barnier à Matignon n’augure rien de bon. Outre les circonvolutions démocratiques qu’il a fallu à Emmanuel Macron pour en arriver là – on rappelle que le nouveau Premier ministre est issu d’un parti qui a obtenu 6% des voix au premier tour des élections législatives –, le veto présidentiel opposé à la gauche met le gouvernement entre les mains de l’extrême droite. Marine Le Pen est la faiseuse de rois et ce qu’elle fait, elle peut le défaire quand bon lui semble.


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C’est avec cet a priori politique que Michel Barnier, déjà classé bien à droite, doit gouverner. Le Premier ministre commence doucement à distiller ses ambitions. Que l’on pourrait résumer en trois mots : austérité, rigueur et poigne.

Lors de sa première interview en tant que locataire de Matignon, le 6 septembre sur TF1, Michel Barnier a logiquement été interrogé sur cette dépendance vis-à-vis du Rassemblement national. Et l’on est loin de la ligne rouge chiraquienne : il n’a, dit-il, « rien en commun ou pas grand-chose de commun avec les thèses ou les idéologies » du parti d’extrême droite. L’histoire nous montrera s’il penche du côté du « rien » ou du « pas grand-chose ».

Comme un air de poker menteur à droite : Gérard Larcher, le président du Sénat, se réjouit de voir que « le Premier ministre semble avoir fait siennes » les propositions de LR ; Marine Le Pen a, elle, jugé que Michel Barnier « semble avoir le même constat » que le RN sur l’immigration.

Côté programme, si l’on peut dire, Michel Barnier a évoqué un « débat sur l’amélioration de la réforme des retraites ». S’il plaide pour une « amélioration » en faveur des personnes « les plus fragiles », il faudra garder l’œil ouvert sur ce réformateur qui fut partisan d’un report de l’âge légal à 65 ans. Sur le plan économique, ça sent la rigueur à plein nez. Le Premier ministre en a « marre de faire des chèques en blanc sur les générations futures, à propos de l’écologie comme à propos des finances publiques ». Et il l’a dit, dans une séquence assez ubuesque, face à des soignants lors de son premier déplacement public à l’hôpital Necker, à Paris : « On ne va pas faire de miracle. Je ne suis pas là pour raconter des histoires aux gens ».

Mais l’une de ses priorités, on l’a déjà compris tant elle revient dans sa bouche, ce n’est pas la dette ou le travail, c’est avant tout chose l’immigration. Tant et si bien que l’idée d’un ministère de l’Immigration commence déjà à circuler dans la presse. Matignon s’est empressé de démentir. Plaire au RN, c’est une chose, mais perdre une partie des macronistes, c’en est une autre. Michel Barnier veut « traiter avec sérieux le sujet » et mise sur la « maîtrise des flux migratoires ».

Il flotte comme un air de poker menteur à droite : Gérard Larcher, le président LR du Sénat, se réjouit de voir que « le Premier ministre semble avoir fait siennes » les propositions de son parti – qui est aussi le parti de Michel Barnier, c’est fou ! – ; Marine Le Pen a, elle, jugé que Michel Barnier « semble avoir le même constat » que le RN sur l’immigration.

Et la gauche ? Elle s’indigne, que peut-elle de plus ?

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