LA LETTRE DU 3 SEPTEMBRE

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L’hypothèse Beaudet risque de faire long feu

C’est l’histoire d’un mec qui aurait pu être Premier ministre (bis repetita).

Pour Emmanuel Macron (précision importante parce que c’est peut-être seulement pour lui), Thierry Beaudet a tout pour être l’oiseau rare pour Matignon. D’abord parce qu’il est le président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Même si ça ne dit pas grand chose à grand monde, la troisième assemblée constituante de la France est un lieu important de la démocratie sociale où se croisent et délibèrent des représentants des syndicats de salariés et des entreprises, des territoires et de la nature. Or, on se souvient que c’est précisément ce dialogue social qu’Emmanuel Macron est accusé de mettre à mal depuis qu’il est au pouvoir. Une façon pour lui de se racheter en la matière ?

Mieux : Thierry Beaudet a aussi le président de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN), souvent plébiscitée par les professeurs et surtout digne représentante du courant mutualiste, à mi-chemin entre le monde de l’entreprise et celui des syndicats. Au fond, c’était malin de penser à un profil comme celui de Beaudet pour tenter d’empêcher les censures a priori des socialistes ou des communistes.

Seulement, c’est faire peu de cas des dynamiques politiques à l’œuvre : comme le répètent à l’envi les membres du Nouveau Front populaire (de La France insoumise jusqu’aux éléments les moins unionistes du Parti socialiste), il ne peut être envisagé de chef de gouvernement qui ne soit pas en « rupture avec le macronisme ». Autrement dit qui annonce clairement sa volonté de revenir sur la réforme des retraites, dans des modalités qui diffèrent selon les interlocuteurs mais qui ne peut souffrir d’ambiguïté dans sa finalité.

C’est sûrement ce que sous-estime le président de la République : cette réforme non-votée au Parlement est devenue l’emblème de son pouvoir et le puissant mouvement social qu’elle a suscité à son endroit continue de produire des effets politiques. Or, Emmanuel Macron ne semble pas disposer à nommer à Matignon une personnalité qui reviendrait dessus. La cohabitation, comme il l’appelle de ses vœux, oui, mais dans les règles qu’il dicte lui-même… bref, l’impasse dans tous les cas.

Pablo Pillaud-Vivien

MOZART DU JOUR

Le Maire se foire toujours deux fois

Bruno Le Maire annonce un « dérapage » des finances publiques et « préconise » 16 milliards d’euros d’économie. Si l’action du ministre de l’Économie était un programme politique, il serait aux poubelles de l’histoire, depuis sept ans minimum. Sept ans que Bruno Le Maire bénéficie de la « confiance » du président de la République. Pourquoi ? Pour mentir année après année sur ses prévisions de croissance et/ou de déficit sans que jamais ses pronostics foireux ne lui soient reprochés. Pour creuser, année après année, la dette de la France, à grands coups de cartes-cadeaux pour les plus riches et de couperets dans les budgets de l’État (école, santé et tout autre service public). « Derrière chaque menteur, il y a un voleur », dit sa mère à Ray Charles dans son biopic. BLM n’en est qu’un nouvel archétype.

L.L.C.

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