Souviens-toi la loi Travail

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Emmanuel Macron finira bien par entrer dans les livres d’Histoire, à condition qu’il achève son « projet » : détruire l’État social français.

Emmanuel tient à accomplir son grand œuvre. Entamé alors qu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, il veut faire sauter les « rigidités » qui bloquent la création de richesse. Pour le locataire de l’Élysée, les statuts des salariés, les droits et protections qui s’y attachent, sont parmi les premiers obstacles à la compétitivité de la start-up nation. Depuis la première loi Travail en 2016, la liste s’allonge et l’œuvre va toujours dans le sens de l’amoindrissement des protections sociales. Emmanuel Macron n’a même pas tenu ses promesses d’accorder des droits aux auto-entrepreneurs et aux démissionnaires. Tout au contraire.

Ce dernier mois, cette approche macronienne a pu s’épanouir à trois reprises : assurance-chômage, protections des travailleurs détachés et statut de la fonction publique. Après avoir hésité sur l’argument, le Président a sifflé la fin de la « foire à la saucisse » et appelé chaque ministre à justifier la prochaine réforme de l’assurance-chômage pour ce qu’elle est : il ne s’agit pas de remplir les caisses de l’État mais bien d’établir de nouvelles contraintes pour forcer les chômeurs à accepter n’importe quel travail. Jusqu’alors, refuser de perdre en salaire était considéré comme un refus légitime. Cela ne sera plus.

Seule des 27 États-membres de l’UE, la France s’est opposée à la directive européenne reconnaissant la présomption de statut salarié aux travailleurs des plateformes. On sait les liens de Macron avec Uber. Mais l’affaire va plus loin. Il s’agit de permettre l’extension de ce type de travail au-delà des chauffeurs VTC et des livreurs qui ne bénéficie d’aucune couverture sociale. Pourquoi pas une caissière, un homme de ménage, un baby-sitter recruté via une plateforme ? Les emplois plus qualifiés ne sont pas préservés. Une étude thermique, un site Internet pourrait être réalisé par des personnes elles aussi sous ce nouveau type de rémunération.

Enfin, au lendemain même de sa rencontre avec les syndicats, sans l’avoir évoqué avec eux, le ministre de la Fonction publique annonce vouloir remettre en cause le « tabou du licenciement ». Outre que ce tabou n’existe pas – on peut déjà licencié un fonctionnaire –, il s’agit là encore d’introduire l’idée que la perte d’efficacité d’un agent pourrait se résoudre par son licenciement. Rappelons que la fonction publique reste le lieu de plus forte formation et promotion interne, seule véritable solution pour conserver un engagement dans le travail. 

La philosophie générale d’Emmanuel Macron reste celle d’un travail « coûteux » qu’il faut réduire, aucunement celle de travailleurs « ressources ». Ce faisant, au-delà de la dureté sociale, Emmanuel Macron sape les bases de l’attachement à son travail, d’une exigence de travail bien fait et qui a un sens. C’est ce qu’on appelle une démolition générale.

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