L’école de Gabriel Attal, c’est le ministre de la Justice qui gère
Pour vanter ses internats pour jeunes « à la dérive », le Premier ministre s’entoure de la Justice et de l’Intérieur, mais où est passé la ministre de l’Éducation nationale ?
Dès sa prise de fonction, le « plus jeune Premier ministre de la 5ème République » tient à le faire savoir : ne confondez pas jeunesse et modernité. « Tu casses, tu répares. » En 100 jours à Matignon, Gabriel Attal a réussi l’exploit de se faire passer pour plus vieux qu’Emmanuel Macron.
L’école semble être une véritable obsession pour l’ancien éphémère ministre de l’Éducation. Comme si sa lutte acharnée contre l’abaya l’avait tout juste échaudé. Alors il persiste. Son école ne sera pas celle de l’émancipation mais celle de l’autorité. Et, pour ce gouvernement, qui dit autorité dit… répression.
Ainsi ce lundi 22 avril, Gabriel Attal est sur le terrain pour défendre sa dernière idée de génie : les internats pour jeunes « à la dérive ». Mais la séquence communication vire au fiasco le plus total.
Jambes écartées comme un toxic boy dans le bus, le Premier ministre s’adressent à des jeunes comme à des extraterrestres – le mépris en plus. On croirait voir Oudéa-Castera découvrant qu’ils portent des baskets en dehors des cours de sport ! Le ton, le vocabulaire, Gabriel Attal transpire la génance.
La forme est aussi désastreuse que le fond. Ces jeunes expliquent qu’ils sont forcés d’être ici, qu’ils détestent déjà l’internat, et le Premier ministre leur donne du « c’est rassurant », « c’est mieux comme ça ». plus tard, un enfant lui enverra un « Il est méchant Macron » qui perturbera nettement Monsieur Autorité.
Et qui accompagne le Premier ministre pour promouvoir ces internats ? Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice et Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté. La présence de Nicole Belloubet, la ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, n’était visiblement pas suffisamment pertinente.
Au moins faut-il reconnaître à Gabriel Attal sa cohérence. Alors que les profs de Seine-Saint-Denis continuent, ce lundi, un mouvement de grève qui dure depuis des semaines, réclamant des moyens, de la reconnaissance et du respect, le Premier ministre préfère imaginer un casier judiciaire/scolaire et des conseils de discipline à l’école élémentaire.
Plutôt que de résoudre les problèmes, on va réprimer – et advienne que pourra.
Oui c’est une honte , ces jeunes garçons sont stigmatisés , méprisés . Le ton paternaliste de Gabriel Attal et la présence d’Eric Dupont-Moretti en disent long sur ce projet complètement inutile . Les jeunes le disent eux mêmes , c’est nul , il n’y a rien ici. Quant on sait que l’éducation nationale a tant de mal à recruter des professeurs , on peut se poser la question : qui encadre ces jeunes dans cet internat ?