Et pendant ce temps-là, Israël arrête à nouveau Salah Hamouri
Lundi 7 mars, à l’aube, les forces d’occupation israéliennes font irruption au domicile de l’avocat Salah Hamouri et l’arrêtent. Un acharnement judiciaire, politique, qui dure depuis vingt ans.
« Depuis son arrestation, on n’a pas beaucoup de nouvelles de Salah Hamouri, pas même le Consul de France. Mais comme Israël doit statuer sur son sort dans les 48h, on va être assez vite fixé sur son sort : soit la prison, soit l’expulsion. » La députée communiste Elsa Faucillon ne cache pas son inquiétude.
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Vingt ans que ça dure. Vingt ans que Salah Hamouri, Franco-palestinien résidant à Jérusalem, subit l’acharnement des forces d’occupation israéliennes, entre les arrestations, les détentions administratives reprolongées et les procès à charge, sans enquête, reposant simplement sur de la suspicion – lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé avait admis que le « dossier d’accusation était vide ».
En octobre 2021, le ministre de l’Intérieur israélien a retiré à Salah Hamouri sa carte de résident de Jérusalem, violant de fait bon nombre de textes internationaux. Mais le gouvernement n’est plus à ça près. « En compliquant sa liberté de circuler et, par conséquent, son activité d’avocat, Israël recherche l’humiliation de Salah Hamouri, comme il le fait avec le peuple palestinien », déplore la parlementaire.
Membre du Groupe d’études à vocation internationale France-Palestine de l’Assemblée nationale – à défaut d’un « groupe d’amitié » –, Elsa Faucillon en appelle au président de la République : « On a besoin d’une parole forte d’Emmanuel Macron, surtout vu le contexte international. Salah Hamouri est inquiété pour le simple fait d’être un militant des droits humains, qu’Israël considère comme un danger pour son projet de colonisation. »
Il faut dire que rien ne semble venir troubler la quiétude d’Israël sur le dossier Salah Hamouri. Car en France, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron ou de son Premier ministre vont dans le sens de l’impunité envers l’État hébreux. De même lorsque le gouvernement interdit des manifestations de soutien à la Palestine. De même lorsque le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin décide de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra. « Tout ceci laisse tranquille Israël dans sa politique de colonisation et lui permet de continuer de bafouer les droits humains », constate Elsa Faucillon. En février, Amnesty International dénonçait dans un rapport « que les lois, politiques et pratiques mises en place par les autorités israéliennes ont progressivement créé un système d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien dans son ensemble ». Réaction de la députée LREM Aurore Bergé : « Je condamne ceux qui insultent Israël, pays démocratique, ami et allié de la France. Je condamne ceux qui osent dire qu’Israël est un État « apartheid ». »