La dure vie de Président, c’est quand même plus simple quand on filtre les gens dans les bains de foule… Car face à des « vrais Français », on retrouve vite le « vrai Macron ».
Le Salon de l’agriculture, ce n’est pas exactement la même chose, pour un président de la République, qu’une opération de com’ millimétrée à Rungis…
Mais à quel moment on se dit "je vais faire un selfie avec le type qui est en plein effort de destruction de mon outil de travail et qui, par dessus ça, m'oblige à trimer 2 ans de ma vie de plus !" ???
Et surtout pourquoi ??! pic.twitter.com/ZVdo1wMdtb— Michel VdB (@lignairolles) February 21, 2023
Ainsi, lors de sa déambulation champêtre, Emmanuel Macron a été pris à partie à plusieurs reprises, par des agriculteurs, évidemment, mais aussi sur des questions de climat ou de réforme des retraites. Déstabilisé, il a eu grand mal à se cacher derrière des phrases alambiquées et de fausses pudeurs de gazelle.
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Il y a notamment eu ce vif échange entre le chef de l’État et un militant du collectif Dernière rénovation. Ce dernier, portant un t-shirt avec l’inscription « À quoi tu sers ? », met Emmanuel Macron face à ses nombreux manquements politiques au sujet du climat, l’invectivant passionnément avec des « Je ne suis pas venu là pour débattre » et des « On ne peut plus demander gentiment Monsieur ». Et pour cause, cela fait des décennies que les scientifiques alertent les politiques sur le dérèglement climatique, et la France, en 2023, se contente du minimum syndical, se faisant condamner pour inaction encore et encore. Le temps serait encore au débat ?
« Calmez-vous », tente de placer Emmanuel Macron – ce qui n’est pas sans rappeler un certain Gérald Darmanin. Puis « Vous n’êtes pas respectueux ». Parce que cette jeune personne est venue pour parler au Président, lui demander d’agir, mais non pas pour l’écouter déblatérer un discours usé jusqu’à à la corde, le crime de lèse-majesté est prononcé. Et Emmanuel Macron, incarnation de la loi solaire, de marteler : « Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique ». Mais le militant ne se laisse pas impressionner et rappelle au président de la République que malgré tout ce qui a été mis en œuvre pour le pousser à agir, comme la convention citoyenne pour le climat, rien n’y fait. Et comme une vérité en cache souvent une autre, Emmanuel Macron, démasqué publiquement, sort sa carte joker « Le roi, c’est moi » : « Je suis élu par le peuple français, vous êtes élu par qui ? Partez, si ce n’est pas un débat ! […] vous n’avez pas le courage et la cohérence d’écouter une réponse. [« On les connaît vos réponses », lance le militant.] Ça vous ressemble, et ça, ça ne sert à rien ! »
Une autre scène a tourné en boucle ce week-end. On y voit un homme crier « Le plan de rénovation thermique », avant qu’un policier du GSPR, très proche du Président aux dires du journaliste de TF1 Paul Larrouturou, l’attrape violemment par les cheveux et lui fasse une prise de strangulation. Commentaire d’Emmanuel Macron : « Moi, je crois au dialogue. Je désapprouve toute forme de violence. »
Un policier du GSPR, très proche de Macron,a tiré les cheveux et fait une prise de strangulation sur un homme qui criait « le plan de rénovation thermique ». Vidéo violente devenue virale.
Voici la réponse du chef de l’Etat, interrogé par @LCI @TF1Info
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— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) February 25, 2023
Cet homme, lui aussi militant de Dernière rénovation, a déposé plainte contre X, nous apprend TF1-LCI. Il témoigne : « Je n’ai proféré aucune insulte, je n’ai exercé aucune menace. J’ai crié : « À quoi tu sers ? » qui est notre slogan de Dernière rénovation sur nos t-shirts puis « Plan de rénovation thermique et 2200 morts par an à cause de la précarité énergétique » […] Un membre en particulier de la sécurité m’a attrapé par le cou en m’étranglant, en me tirant par les cheveux pour me mettre au sol. Lorsque j’étais au sol et n’opposais aucune résistance, car immobilisé par le service de sécurité, l’individu m’a frappé à plusieurs reprises sur l’arrière du crâne ainsi qu’un coup de poing au niveau de la joue sans savoir d’où il provenait. J’ai crié pour qu’il arrête ses actions, j’ai des traces et marques de violences sur le cou et le haut de la poitrine, des contusions à l’œil gauche ainsi que deux bosses sur le crâne. J’ai tout de suite été porté dans une salle à l’écart pour un contrôle d’identité par les forces de police ».
La retraite, quoi qu’il en coûte
Impossible d’y échapper, Emmanuel Macron a également dû justifier sa réforme des retraites. Une nouvelle fois, la séquence est autant fantastique que terrifiante :
« On supprime les régimes spéciaux, ce qui est un élément de justice. »
N’oublions jamais de rappeler que les parlementaires, supprimant les régimes spéciaux, conservent le leur… Et ça continue :
« Quand vous parlez à un éleveur qui ne sait pas ce que c’est qu’un jour férié, qu’un samedi ou un dimanche où il peut se reposer, il trouve ça juste. C’est une réforme de justice aussi pour ça. […] Ça ne fait plaisir à personne de travailler un peu plus longtemps. C’est un chemin qui rapproche les situation et c’est ce qu’il faut pour le pays. »
Emmanuel Macron sur la réforme des retraites : «Quand vous parlez à un éleveur qui ne sait pas ce que c’est qu’un jour férié, qu’un samedi ou un dimanche où il peut se reposer, il trouve ça juste. C’est ce qu’il faut pour le pays» dans #MidiNewsWE pic.twitter.com/6aR1OtfGKo
— CNEWS (@CNEWS) February 25, 2023
Voilà donc la France du 21ème siècle voulue par le Président : que les plus mal lotis, en l’occurrence les agriculteurs, voient les « privilèges » des autres (mais pas tous) abolis, plutôt que de veiller à améliorer leurs situations. Le nivellement par le bas. Le modèle de société d’Emmanuel Macron, c’est donc la France du 19ème siècle. Pour rappel, il y a deux suicides d’agriculteurs chaque jour. Parce que c’est notre projet !
« Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique », qu’il disait.