Israël et sa piètre considération pour les familles des otages

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Méprisés par le gouvernement, insultés par les députés, arrêtés par la police : les proches des otages peinent à se faire respecter, à défaut d’être entendus.

Du gouvernement à sa police, Israël s’organise pour nier la situation des otages et leurs familles. Plus de sept mois après le 7 octobre, 130 captifs sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Pour rappel, ce ne sont pas moins de 240 personnes, en majorité israéliennes, qui ont été enlevées lors de l’attaque terroriste. Un calvaire pour leurs proches, d’autant plus que les autorités leur font montre d’un mépris et d’une violence sans vergogne.

Le mois qui a suivi l’attaque du Hamas s’est tenu une audition à la Knesset, le parlement israélien, avec, au cœur de celle-ci, le projet de loi visant à établir la peine de mort pour les terroristes. Lorsque les familles des otages se sont insurgées, inquiètes des répercussions que cette loi pourrait avoir sur leurs proches, ils n’ont reçu qu’avanies. « Vous n’avez pas le monopole de la douleur », leur a asséné le député Almog Cohen, affilié au parti d’extrême droite Otzma Yehudit, en coalition dans le gouvernement Netanyahou.

De même, lors de manifestations, le peuple israélien a exhorté son gouvernement à tout faire pour que les otages puissent retrouver leurs familles. Une vidéo où l’on voit des policiers traîner Ila Metzger, la belle-fille de l’otage Yoram Metzger, devant le domicile de Benjamin Netanyahou, a beaucoup circulé sur les réseaux. Plusieurs médias locaux s’accordent à dire que les forces de l’ordre auraient bousculé Ilana Gritzewsky, la compagne de Matan Zangauker également otage du Hamas. Tandis que d’autres proches des captifs témoignent avoir été violentés. L’élue Naama Lazimi, du parti travailliste, présente lors d’un rassemblement pour les otages, a affirmé avoir été molestée par la police, elle, mais aussi d’autres personnes. Et au micro de la station de radio Kann, elle parle d’une escalade de la violence, d’un traitement bien différent qu’au cours des précédentes manifestations. La police accuse, en guise de réponse, les manifestants de violences et de provocations.

Au-delà des bousculades, des coups et des railleries, plusieurs des participants aux marches ont été arrêtés pour avoir tenté de maintenir l’attention de leurs dirigeants sur les otages. Mais c’est une voix vers laquelle le gouvernement israélien refuse de tendre l’oreille.

Une priorité délaissée

Les proches des otages et les opposants au gouvernement initient des marches, dressent des pancartes, s’expriment à travers les réseaux sociaux et des mégaphones, se regroupent en foule.« Rafah peut attendre – pas eux [les otages] », écrivaient les manifestants pendant que leurs dirigeants simulaient des négociations avec le Hamas. Mais visiblement, la priorité du gouvernement n’est pas celle des familles : le ministre des Finances d’Israël, Betsalel Smotrich, a déclaré que « la libération des otages n’est pas la chose primordiale, le plus important est la destruction du Hamas ».

Lors des négociations au Caire, suivies de près par la communauté internationale, le Hamas avait accepté la proposition présentée par les médiateurs. Il était question notamment d’une « trêve graduelle » qui impliquait la libération d’otages contre celle de prisonniers palestiniens. Mais le gouvernement de Netanyahu a balayé cette proposition d’un revers de main, trop occupé à déshumaniser et génocider les civils palestiniens. Les otages ne sont plus qu’un prétexte : ce 15 mai, le ministre israélien Benny Gantz a appelé à encore « accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages ».

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1 commentaire

  1. Xan Ansalas le 17 mai 2024 à 19:09

    Sait-on combien de civils, et combien de militaires parmi les otages israéliens détenus, par quelles organisations ? Connait-on le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée ou la police israéliennes depuis le 7 octobre ? Ne devrions nous pas les considérer également comme des otages ?

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