Ras-le-bol des tractations secrètes !

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La nomination d’un nouveau premier ministre est vouée à l’échec. Mais toute élection précipitée serait une violence qui ne résoudrait pas la crise. Il faut le retour aux urnes et du temps au débat démocratique.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron nommera – probablement – un nouveau premier ministre. Auparavant, il aura commis une nouvelle vilénie : inviter toutes les forces politiques… sauf le RN et LFI. Comme Sébastien Lecornu parlant mercredi soir des « forces de gauche républicaines », le président apporte sa contribution à l’opprobre contre LFI. Mesure-t-il seulement que cet ostracisme est aussi un brevet accordé à ces deux forces ?


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Il semble peiner à mesurer le niveau d’exaspération et la honte des Français devant le spectacle lamentable des tractations secrètes. Nous ne sommes pas habitués à être tenus à l’écart des grands débats qui nous engagent. Au 19ème siècle, on a mis fin à la diplomatie secrète avec ses clauses entre États, inconnues de tous. Et voilà qu’on inventerait la politique secrète ! La démocratie ne le permet pas.

Les causes de la grave crise politique sont multiples. Le président et sa gestion autoritaire en prennent leur part. La division du pays et celle de l’Assemblée ne sont pas anecdotiques et leurs désaccords ne relèvent pas de l’irresponsabilité.

Depuis 2017, nous n’avons pas eu de grand débat politique. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et nous avons été privés de ce débat national. En 2022, le président a construit son élection sur le refus de Marine Le Pen : ça ne suffit pas pour définir la politique de la France. En 2024, il a provoqué des élections législatives en seulement 20 jours.

Une élection présidentielle anticipée à la suite d’une démission du président doit intervenir dans les 30 jours. Absurde. Il faut une élection présidentielle qui ait la force d’un projet clair. Il faut donc du temps pour l’organiser, rassembler les 500 signatures, tenir les meetings, écrire et imprimer les tracts qui iront dans les boîtes-aux-lettres et sur les marchés.

Oui, il faut du temps politique, celui du débat global suivi d’un vote, faute de quoi nous ne nous en sortirons pas. La menace du décrochage collectif et individuel est immense ; le risque de voir l’extrême droite avec un partie des LR sous tutelle prendre le pouvoir est avéré. Pour redonner confiance et allant au pays, il faut trancher tous les enjeux : économiques, de justice, de transformation du travail, de menaces de guerre, de dérèglement climatique…

Ce matin, Jean-Luc Mélenchon, qui défend le retour aux urnes, les résume en choix binaire : oui ou non ? Oui ou non à la justice fiscale, oui ou non au militarisme, oui ou non à la lutte contre le réchauffement climatique ? Les insoumis disent, avec Manuel Bompard, que les débats ont déjà eu lieu et que l’heure est aux arbitrages. Il n’en est rien. Tout le monde ne suit pas LCP et la retransmission des débats au parlement. Il faut un débat devant la nation et qui s’adresse à tous les citoyens. Nous ne pouvons nous placer dans un système plébiscitaire, celui du « oui ou non ».

Il faut une élection présidentielle qui ait la force d’un projet clair. Il faut donc du temps pour l’organiser, rassembler les 500 signatures, tenir les meetings, écrire et imprimer les tracts qui iront dans les boîtes-aux-lettres et sur les marchés. Et il faut du temps pour le porte-à-porte et pour les débats à la télé. La France insoumise est prête. Tant mieux. Les autres doivent pouvoir se préparer et participer.

Une élection présidentielle anticipée à la suite d’une démission du président doit intervenir dans les 30 jours. Absurde : cela ne réglerait pas la crise si on l’identifie bien comme un besoin d’un retour à la politique et à la démocratie. Il faut permettre aux élections municipales de se tenir normalement ; il faut une loi spéciale pour prolonger le budget. Et, en mai, une présidentielle anticipée… et annoncée dès maintenant. Toute élection précipitée ne serait qu’un nouveau mauvais coup à la démocratie et à la politique.

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