Ce 11 septembre sort le nouveau livre de François Ruffin Itinéraire. Ma France en entier, pas à moitié ! Nous avions rencontré le député de la Somme, fin juillet, pour revenir, avec lui, sur la période chaotique qui vient de s’écouler.
Regards. 2022/2024 : qu’est-ce qui, selon vous, a conduit à la situation d’une gauche dans les basses eaux électorales – même si elle est la première force à l’Assemblée nationale – et à une extrême droite si haute ? Il y a deux ans, LFI apparaissait comme la première force d’opposition, elle s’est fait ravir assez vite cette fonction par le RN. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
François Ruffin. Je vois d’abord une occasion manquée. En 2022, Jean-Luc Mélenchon venait d’obtenir 22% à la présidentielle et la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, est à 1,7%. Dans la foulée, la Nupes met le PS dans le train, mais dans les wagons, pas la locomotive. Le programme qui rassemble à gauche se fonde autour de L’Avenir en commun. La France insoumise forme un groupe parlementaire important, deux fois plus que les socialistes. Bref, LFI est en situation d’hégémonie, au moins à gauche. Il restait à devenir hégémonique, ou au moins majoritaire, dans le pays. Le duel avec le Rassemblement national pouvait être engagé… Et des sondages montraient que, sur le social, l’économique notamment, nos propositions embrassaient large : 80 à 90% des Français étaient pour la taxation des dividendes, l’indexation des salaires sur l’inflation ou même le référendum d’initiative citoyenne, la police de proximité…
Mais au lieu d’être centrale, La France insoumise s’est cornérisée. Au lieu de s’élargir, elle s’est rétrécie. Au lieu de se faire aimer, elle s’est fait détester.
Pourquoi ? Avec sa ligne « plus-radical-que-moi-tu-meurs », avec son ton du bruit et de la fureur, à la place de se placer au centre de l’échiquier, elle s’est mise dans un coin. Elle est même devenue un repoussoir. Elle a ouvert un espace au centre-gauche et un boulevard à l’extrême droite. Du coup, le PS renait et surtout, pire que tout, Marine Le Pen et ses amis ont pris un très large ascendant sur nous.
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Les élections européennes et législatives ont quand même montré une certaine solidité de l’ancrage de LFI…
LFI a solidifié ses scores électoraux dans les quartiers populaires, dans les DOM-TOM, auprès de la jeunesse diplômée. De quoi atteindre 9,9% et proclamer, comme l’a fait Jean-Luc le 9 juin au soir : « Bravo ! Nous leur avons mis une tannée ! » Mais où il vit ? Le RN, dans le même temps, faisait 35%. Aux législatives, oui, tous les cadres de LFI sont élus au premier tour en banlieue, tant mieux… mais on se fait raser dans des régions entières. Faut-il en être fier ?
Nous avons des faiblesses géographiques, presque partout hors des métropoles, dans les communes de moins de 100 000 habitants. Nous avons une faiblesse sociale, dans le salariat modeste, un peu au-dessus du Smic. Et nous avons une faiblesse démographique, chez les personnes âgées, qui sont de plus en plus nombreuses et qui vont voter. Nous ne serons pas majoritaires sans combler ces lacunes, au moins un peu. La « jeunesse » et les « quartiers populaires » ne suffiront pas.
« Qui veut d’une gauche hargneuse, teigneuse, rageuse ? Non, on la veut joyeuse, généreuse, qui aime et se fait aimer. »
Des particules, et maintenant des bouts entiers, décrochent du bloc central libéral. Mais vers où vont-ils ? Massivement, vers l’extrême droite. Pourquoi ? Parce que ces personnes, jusqu’alors de la classe moyenne, on dira, sont déclassées, craignent de chuter, que le système ne garantit plus leur stabilité. Mais nous, franchement, la gauche, et son mouvement dominant La France insoumise, est-ce qu’on apparait une force de stabilité ? De protection ? Non, tout le contraire. Tandis que, pendant ce temps, l’extrême droite oui.
Est-ce que, selon vous, ces faiblesses résultent de choix stratégiques de LFI ?
Oui. Par deux biais. D’abord, le choix de ne s’adresser qu’aux quartiers populaires. C’est dit, c’est répété, c’est même une doctrine inscrite dans le livret « Qu’est-ce que La France insoumise ? » : « Tous nos efforts doivent être orientés pour obtenir une meilleure participation de la jeunesse et des quartiers populaires ». Voilà la priorité des priorités : se renforcer là où l’on est déjà fort, quitte à s’affaiblir là où l’on est faible. D’où des thèmes mis en avant qui concernent les quartiers, mais moins ou pas du tout le reste du pays. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas s’adresser aux quartiers populaires, je dis que nous devions chercher à additionner, pas à soustraire. On ne l’a pas fait. On a même fait tout l’inverse.
Ensuite, une question de ton. Même après 2022, Jean-Luc a recommandé « la violence de la parole ». Ça ne correspondait plus à la situation politique : notre centralité possible, comme je l’ai expliqué. Mais ça ne correspondait pas non plus à la situation psychologique : après les gilets jaunes, le covid, la guerre en Ukraine, etc., la fatigue s’est installée. Les cris, les polémiques ont lassé. Les Français demandaient à être rassurés.
La gauche doit-elle reformuler des propositions de vivre-ensemble ?
Je ne crois pas au simple « vivre-ensemble ». Comme le disait Saint-Exupéry : « S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction ». Un couple qui se regarde sans projet commun finit par se disputer. Le pays, c’est pareil : si nous restons du « vivre-ensemble », sans objectif commun, les gens se regardent, se comparent et c’est la guerre des petites jalousies. Et notamment du racisme.
Notre devoir est de dire quel est notre horizon commun. Pour moi, c’est le travail comme moyen et la transformation écologique comme fin. Transformer les logements, les déplacements, l’industrie, l’énergie, la culture, l’agriculture… Tout cela réclame une masse de travail, une masse de travail à faire ensemble.
Je pense à ma rencontre avec M. Schneider, un ancien travailleur du bâtiment à Abbeville. Il a commencé par dénigrer les Afghans de son quartier, qui revendent des écrans, je ne sais pas trop quoi. Puis il me raconte sa vie, son travail aux côtés de Polonais, Marocains, Tunisiens, Algériens, Turcs, les tajines et les couscous partagés, « On a construit le pays côte à côte », sans jamais se poser de questions racistes. Parce qu’ils faisaient ensemble.
Maintenant, quand même, sur ce « vivre-ensemble »… Il y a une tonalité à changer : qui veut d’une gauche hargneuse, teigneuse, rageuse ? Non, on la veut joyeuse, généreuse, qui aime et se fait aimer. Nous devons nous faire aimer. Cela signifie tracer les lignes pour la rêverie, être présents dans les clubs de foot, participer au Téléthon, pour rétablir une confiance. Quand le Parti communiste organisait des concours de pêche et de belote, il le faisait parce que c’était de la politique, parce que ça attachait les gens à lui par de l’affection.
Organiser des concours de belote, c’est ça l’horizon de la gauche ?
Que la gauche, d’abord, reprenne en main le travail. Jean-Luc Mélenchon a forgé une théorie, la « Nouvelle France » : « Nous sommes en train de faire naitre la Nouvelle France… La Nouvelle France doit se dresser », etc. Ce sont les Françaises, les Français, « dont les parents sont immigrés », ceux qui sont « rassemblés dans les grands ensembles urbains », « le peuple des villes, des banlieues », « la France des jeunes », « la France des gens qui ne veulent pas être racistes, colonialistes »… Et donc, en creux, ça s’oppose à la « Vieille France », des campagnes, racistes, colonialistes.
Et avec quelle absence ? Rien sur la France… du travail ! Jusqu’alors, depuis Marx et Jaurès, la gauche, notre gauche, rassemblait le peuple sur une base de classe, d’intérêts matériels, les « travailleurs ». Aujourd’hui, lui divise le peuple, sur une base géographique : « Le peuple, il faut aller le chercher là où il est : dans les quartiers populaires », et pas ailleurs. C’est même, je dirais, sur une base ethno-géographique : lui compte qu’il y a « 25% de racisés, qui ont un parent, ou un grand-parent d’origine immigrée ». Dont Jordan Bardella ! Il appartient, malgré lui, à la Nouvelle France !
« Le parti de masse, ça ne se décrète pas, ça se construit, ça se constate. Mais c’est l’objectif. »
C’est du néo-Terra Nova. Qui proposait, pour rappel, d’abandonner la référence à la classe travailleuse, et de forger « une nouvelle coalition : 1. Les diplômés. 2. Les jeunes. 3. Les minorités et les quartiers populaires. 4. Les femmes. » Au fond, ce discours sur la « Nouvelle France », c’est celui que tenaient déjà, dans les années quatre-vingt-dix, avec l’Europe, avec Maastricht, François Mitterrand et les siens. La France « multiculturelle », du « métissage », « ouverte », contre l’autre, « archaïque » et « fermée ». Jean-Luc en revient à ses amours de jeunesse.
Qu’on se bagarre pour que les Français, tous les habitants de notre pays, puissent vivre de leur travail, bien en vivre, et pas seulement en survivre.
Et vous dans tout ça?
Mon rôle, la mission que je me suis assignée dans la durée, c’est que la gauche referme la « parenthèse libérale » ouverte par le PS en 1983. Est-ce que je fais confiance au Parti socialiste pour fermer cette parenthèse ? Non. Comme le disait mon « héros » Maurice Kriegel-Valrimont : « Le Parti socialiste ne sera jamais le moteur de l’histoire », il doit être poussé. Est-ce que je vois une perspective majoritaire devant LFI ? Non, le choix est fait de la minorité, mais aussi, et c’est lié, de ne plus centraliser sur le social et l’économique.
Et pourtant, refermer cette parenthèse, c’est une nécessité pour répondre aux crises et à la première des crises, celle climatique : il nous faut un État chef d’orchestre, qui ne laisse pas toute la place aux marchés. Et c’est une demande profonde, j’en suis convaincu, des Français : sortir de la concurrence, croissance, mondialisation, compétitivité, etc. Cette idéologie est morte et pourtant elle domine encore.
« J’ai mené cent combats aux côtés de ‘racisés’, mais pas parce qu’ils sont ‘racisés’. C’est une donnée que je neutralisais. C’est là où je me trompe. »
Un bloc politique est possible mais il faut une proposition qui lui corresponde. Il y a deux ans, La France insoumise était en passe de pouvoir être majoritaire sur cet objectif et de refermer la « parenthèse de 1983 ». Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on doit tout recommencer et recommencer le match…
Quelle force politique pour mener cette bataille ?
Je suis convaincu qu’il existe une énergie latente. Si tu plantes le bâton au bon endroit, un geyser peut jaillir. Quand au soir de la dissolution j’ai parlé de « Front populaire », ça a provoqué quelque chose. Ce n’était pas grâce à ma puissance, j’ai juste dit quelques mots à la télé, rien d’intelligent, juste une évidence, du bon sens, mais c’était comme de l’acupuncture : l’aiguille a été placée au bon endroit. Le lendemain, 400 000 signataires demandaient aux partis d’être unis, d’arrêter les conneries.
Comment canaliser cette énergie et l’organiser ? C’est une autre question. Et je n’ai pas la recette miracle. Mais je sais que l’on n’a pas le choix.
Imaginez-vous construire un cadre nouveau, un nouveau parti, de masse par exemple ?
Le parti de masse, ça ne se décrète pas, ça se construit, ça se constate. Mais c’est l’objectif. Avec comme impératif : allier démocratie et efficacité.
Chaque organisation est souvent bâtie en réaction à la précédente. LFI, par exemple, est structurée en contrepoint du Parti socialiste, sans courant, sans pluralisme, avec un centralisme non démocratique. L’envie vient, désormais, de construire en contrepoint : que les militants aient une voix, leur mot à dire, puissent voter. Sans que ça devienne Nuit debout avec un modèle d’horizontalité.
J’ai beaucoup de modestie là-dessus. Je n’ai jamais pratiqué, fondé d’organisation, ce serait trop facile de donner des leçons.
Vous venez de rejoindre le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Personne n’a vraiment compris… Quel rapport avec ce dont vous venez de parler, avec vos projets ?
L’ambiance, depuis longtemps, était intenable dans le groupe des insoumis. Chez les communistes – qui, honnêtement, correspondent davantage à mon territoire et à mon histoire –, la porte était fermée, pour d’obscures raisons, par crainte de faire fuir des députés ultramarins. J’ai de nombreux amis au groupe « écologiste », avec qui j’ai travaillé ces deux dernières années. J’apprécie le calme, l’équilibre de sa présidente, Cyrielle Chatelain. Eux comptaient déjà des députés non-Verts avec Générations. Et surtout, je les en remercie : ils nous ont accueillis à bras ouverts. Est-ce que cela changera mon travail parlementaire ? Un peu, je l’espère. Car si je considère, vraiment, et depuis longtemps, que le défi de notre temps, c’est le climat, c’est l’environnement, ça entre peu dans mes combats quotidiens.
Une dernière question : certains vous reprochent de privilégier la question du travail à celle de la lutte contre les discriminations et le racisme. Qu’est-ce que vous avez à proposer sur ce front-là?
D’abord, disons-le : il m’a fallu changer et je ne suis pas au bout de mon chemin. Mon affaire Dreyfus à moi, c’est Hector Loubota : un jeune garçon, Congolais, mort écrasé par un mur sur un chantier d’insertion, à la Citadelle. Pendant quatorze années, avec la famille, je me suis bagarré contre la ville d’Amiens, contre la presse locale, contre la justice aussi. Mais jamais je n’ai pensé : « Je le défends parce qu’il est Noir ». J’ai dénoncé le racisme qu’il subissait, puisque son chef l’appelait « Bamboula », lui disait « Va chercher des bananes » et que le pauvre Hector, lui, faisait semblant d’en rigoler. Mais si je suis honnête : j’ai fait, au maximum, comme si sa couleur de peau n’existait pas. Alors qu’elle existait.
Depuis vingt-cinq ans, j’ai mené cent combats aux côtés de « racisés ». Même aujourd’hui, chez Metex, le leader, c’est Samir Benyahya, Marocain, ou d’origine marocaine, ou Franco-Marocain, je ne sais même pas… Et je viens juste de découvrir, pendant la campagne, en portant ses papiers à la préfecture, que ma suppléante, Hayat Matboua, est Franco-Algérienne. Parce que, pour moi, ce n’est pas ce qui prime. J’ai mené des combats aux côtés des « racisés », mais pas parce qu’ils sont « racisés ». C’est une donnée que je neutralisais. Or, c’est là où je me trompe, où je dois me corriger : si, dans la société, ils ont davantage à se battre, c’est aussi parce qu’ils sont racisés. La République doit assurer l’égalité, qu’importe les origines, qu’importe la religion, qu’importe la couleur de peau, l’égalité devant l’école, l’égalité devant l’emploi, l’égalité devant la police…
Maintenant, si on veut sortir des grandes déclarations, une mesure : la fin des contrôles d’identité quand aucun délit n’est constaté. Parce que, même sans violence, même sans coup, c’est souvent une blessure, sinon au corps, du moins au cœur. La semaine dernière, je recevais des mamans du Quartier Nord à ma permanence : « Mon fils jouait au foot à l’Amiens SC, personne n’avait rien à lui reprocher, mais dans sa Clio, il se faisait sans cesse arrêter. Il allait à l’entrainement, arrêté. Il en revenait, arrêté. À la mosquée, arrêté. En vélo, arrêté. Un soir, j’ai vu ça par la fenêtre, que les policiers l’attendaient, et j’avais peur que ça finisse mal. Je suis descendue. «Ah, vous êtes sa mère ! ils m’ont salué. Mais lui on le connait, votre fils, y’a pas de souci, c’est le footballeur. » « Et vous trouvez normal de l’arrêter sans cesse ?, je leur ai demandé. Ça les a un peu calmés. Mais c’est le quotidien des jeunes. »
Je voudrais raconter ça, mais pas pour le tendre comme un miroir aux quartiers : « Regardez comme vous êtes victime ! » Non, ce reflet, je voudrais le montrer à la société, à Flixecourt et ailleurs : est-ce que vous trouvez ça normal ? Est-ce que vous accepteriez ça pour vos enfants ? Vous voyez, c’est une mère qui a peur, peur pour son fils, peur de la police… Est-ce qu’on est d’accord pour que ça change ?
Sur le fond, François Ruffin a raison : il faut en finir avec les politiques qui laissent le champ libre et sans contrôle au libéralisme. Les politiques de rigueur, d’austérité et de soumission aux diktats du FMI et de la Commission Européenne, « inaugurées » en 1983 par le gouvernement Mauroy, amplifiées par les gouvernements successifs ont abouti aux difficultés actuelles : inégalités croissantes, travailleurs pauvres, précarité, affaiblissement des services publics, dette et déficit….Le NFP n’est pour rien dans cette situation, il n’est pas aux affaires et aspire à un nouveau cap politique. Pour autant, au sein de cette coalition, et notamment au sein du PS, la bataille fait rage entre les partisans d’une nouvelle orientation politique et les partisans d’un accommodement avec la tentation sociale-libérale. Dans un futur proche, il appartiendra au PS de clarifier en son sein , entre ces deux lignes. Pour l’heure, La ligne Olivier Faure est celle de l’unité dans la NFP.
Sur la forme, la position de François Ruffin est plus contestable, dans la mesure où il crée une ligne de faille et donc de possible division au sein du Nouveau Front Populaire. La question n’est pas de savoir, si » le bruit et la fureur » est une bonne ou une mauvaise méthode, la question est de savoir comment populariser le programme du Nouveau Front Populaire et de faire en sorte que la population la plus large possible se l’approprie pour en faire une arme électorale. En s’appuyant sur les forces sociales, les syndicats, les associations, les ONG qui ont un intérêt fondamental à voir le NFP se renforcer et son programme s’appliquer, les prochaines batailles électorales peuvent se gagner.
https://www.lejdd.fr/politique/mais-ruffin-ou-etiez-vous-toutes-ces-annees-sophia-aram-interpelle-le-depute-de-la-somme-apres-sa-charge-contre-les-derives-de-lfi-149392
Sophia Aram et Ruffin se connaissent, ils ont manifesté ensembles durant le génocide de Gaza.
Bonjour,
Comment un social démocrate peut-il « ‘refermer la parenthèse libérale ouverte en 1983 par le PS » ?
On peut m’expliquer ?
Tout simplement, en reconnaissant que ce n’est pas la bonne solution. Mais nous savons tous qu’en politique , de Marchais à Macron, en passant par Mitterrand, Sarkozy, Mélenchon, Le Maire et tant d’autres, il est extrêmement difficile de reconnaître ses torts et ses erreurs.
François Ruffin incarne le courage de la vérité. Il peut ouvrir un chemin.
« D’abord, le choix de ne s’adresser qu’aux quartiers populaires ». Mensonges ! Cette comparaison que fait Ruffin avec la ligne Terra Nova (qui consiste à trouver un électorat de remplacement vu que les ouvriers ne votent plus à gauche) est malhonnête et dégueulasse. Quelle est la formation politique dont les membres se retrouvent sur tous les piquets de grève, comme le démontre Ludivine Bantigny ?
https://x.com/LBantigny/status/1811503094032982443?prefetchTimestamp=1726158324304
Je vais citer un ami, dont je partage à 1000 % les conclusions :
« Ruffin ne défend plus une ligne politique de gauche de rupture. Il veut plaire aux chiens de garde, croyant ainsi avoir leur appui dans l’accomplissement de son destin personnel.
Il est reçu avec bienveillance, y compris dans les médias de Bolloré, tant qu’il apporte sa pierre à la diabolisation de LFI.
Le jour où il sera perçu comme un danger par les neoliberaux qui nous gouvernent ,il aura le même traitement que Melenchon.
Ruffin courbe l’échine, au lieu de combattre.
Triste trajectoire de celui » qui voulait changer le monde, mais que le monde a changé ».
J’ajouterais qu’on pourrait dire la même chose de Regards.
Bonjour,
François Ruffin est un homme cultivé, réaliste et dénué de narcissisme. Il ne se met jamais en avant et joue toujours collectif. Il ne faut pas le diaboliser mais le soutenir dans sa mission titanesque.
On a beaucoup de tendresse pour Ruffin au Figaro : https://www.lefigaro.fr/vox/politique/francois-ruffin-a-raison-d-etriller-melenchon-mais-quand-comprendra-t-il-qu-il-doit-en-finir-avec-la-gauche-20240913
Tout à fait d’accord avec vous
Merci à François Ruffin pour sa lucidité qui nous éclaire et nous mobilise. Ses analyses sont très puissantes et inspirantes pour le futur.
Heu. Vous n’avez pas l’impression d’en faire un peu trop ?
Et dire que lors du mouvement des gilets jaunes , Ruffin voulait prendre l’Élysée d’assaut, il est vrai qu’il n’avait pas encore découvert la « tendresse » et que » s’aimer c’est regarder dans la même direction « ..
» Et à la fin, on va … trahir » !! Pour un social-démocrate c’est naturel…
Plus sérieusement lire la note de blog de Bompard : https://manuelbompard.fr/le-blog/
» Comme le disait Saint-Exupéry : « S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction ». Un couple qui se regarde sans projet commun finit par se disputer. »
» Il y a une tonalité à changer : qui veut d’une gauche hargneuse, teigneuse, rageuse ? Non, on la veut joyeuse, généreuse, qui aime et se fait aimer. Nous devons nous faire aimer. Cela signifie tracer les lignes pour la rêverie »
François Ruffin a raison, il faut une politique de la tendresse !
Il y a une chose que je ne comprends pas : le nouveau bouquin de Ruffin est sous-titré » Ma France en entier, pas à moitié ! » alors que le seul parti dont il est adhérent s’appelle » Picardie debout ! « .
Le temps n’est-il pas venu que François soit cohérent avec Ruffin ?
On peut se demander si François Ruffin n’est pas à la politique ce que Nathalie Heinich est à la la sociologie : après des débuts très radicaux, une évolution vers les conformismes et la promotion de stéréotypes inoffensifs pour l’ordre établi. Une différence entre les deux : Heinich a toujours l’air sincère.
C’est dingue comme les médias dominants parlent en boucle de Ruffin quand il s’en prend à Mélenchon et LFI. Et Ruffin s’imagine que c’est grâce à son talent littéraire qu’il est reçu et commenté par l’éditocratie. Ruffin me rappelle ces anciens communistes qui débutèrent très à gauche et progressivement devinrent des propagandistes du néolibéralisme (Furet, Le Roy Ladurie, July, …).
François Ruffin est soutenu par Le Printemps Républicain : https://x.com/AstridPanosyan/status/1833812585444946341
Bravo camarade !
Il est aussi soutenu par Cnews et toute la presse crapoteuse. C’est d’ailleurs au micro d’Apolline de Malherbe, sur BFM, une chaine proche de l’extrême droite comme Cnews qu’il est allé vendre son bouquin et cracher sur LFI. Apolline de Malherbe ne s’y est pas trompée. D’habitude elle se comporte en chienne de garde hargneuse face à un invité de gauche. Avec Ruffin, elle a été très mesurée. Décidément, non, Ruffin n’est pas un camarade.
Ruffin n’est pas un fasciste, mais comment qualifier un donneur de leçons de morale qui pose avec Mélenchon dans sa cuisine au 1er tour et qui, paniquant à l’idée de perdre, fait un clin d’œil appuyé à la droite et à l’extrême droite en reprenant à son compte leurs vomissures à l’encontre de Mélenchon et des militants de LFI ? Je vous pose la question. J’espère des réponses.
François Ruffin est simplement né pour incarner à la perfection cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=jnxxGlQDFv4
Une fois qu’on sait cela, Ruffin est complètement prévisible.
Deux autres Macron sont possibles : Ruffin et Glucksmann : https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/RIMBERT/59364