Les valeurs, le budget et la politique sont dans un bateau…

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Les valeurs tombent à l’eau, que reste-t-il ? L’extrême droite.

Dans son interview à LCI, le premier ministre François Bayrou a affirmé sa conviction que « les apports étrangers sont positifs pour un peuple à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion ». Dans la foulée, il a parlé de « submersion migratoire » reprenant à son compte une expression immonde venu d’un fantasme d’extrême droite. Elle valide les propos et les actes du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, notamment sa circulaire aux préfets qui durcit les conditions de vie et d’intégration des personnes étrangères. Darmanin n’est pas en reste, qui félicite sur Europe 1 le premier ministre pour son apprentissage rapide du réel. Il faut donc s’attendre à encore pire dans les semaines qui viennent.


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Le Parti socialiste est gêné aux entournures, lui qui était en négociation avec le gouvernement pour voter le budget. Peut-on dès lors les rendre comptables de toute la politique gouvernementale ? Mais comment continuer de négocier avec les tenants d’une telle politique ? Qu’accepter, en termes d’avancées et de progrès « remarquables », de la part d’un gouvernement qui mène une politique de stigmatisation violente à l’égard de certains groupes de la population ? Autrement et plus crûment dit : si François Bayrou décide de multiplier par deux les effectifs et le budget de l’Education nationale, cela compense-t-il la guerre aux étrangers ?

N’en déplaise aux tenants du pragmatisme ou à ceux qui pensent que l’on peut résumer une société à des tableaux chiffrés, les valeurs et même la morale, ça compte. Les dynamiques, notamment venues de l’extrême droite, qui voudraient nous faire croire l’inverse, sont profondément délétères : les valeurs humanistes, les luttes pour l’égalité et la liberté, l’intelligence collective à pouvoir vivre ensemble ne peuvent être renvoyés strictement à la gauche – ou pis, aux supposés wokistes. Ils ont été les combats de nations toutes entières, portés par de nombreux pans de nos sociétés organisées. Et c’est cela que veulent mettre à terre, dans une rupture violente, Javier Milei et Donald Trump. Comment nous positionnons-nous face à ce qui devient clairement une attaque globale contre les Lumières et l’humanisme ?

Les vents mauvais soufflent et on sent que la droite y est sensible au nom d’un rapport privilégié à « la réalité ». Ce n’est pas parce que la gauche a trahi dans la mise en adéquation de son action et de ses valeurs que ces dernières doivent être jetées dans les poubelles de l’histoire. Au contraire, elles doivent continuer d’être le ferment et l’esprit de ce qui l’anime. Se résoudre, pour s’assurer le soutien de la majorité des sondés, à vouer aux gémonies une minorité, est une forfaiture qui ne permet pas de retour en arrière. Comme l’écrivait René Char, nous tombons et ces lignes sont écrites en cours de chute. Mais nous nous devons de tomber droit. Ou peut-être n’en sommes-nous pas encore là… car si 11 millions de Français, comme l’extrême droite le répète à l’envi, ont voté RN au premier tour des dernières législatives, n’oublions pas qu’ils étaient surtout près de 21 millions à avoir voté pour leur faire barrage.

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