Le Front populaire a besoin d’un·e Premier·ère ministre : le gros enjeu

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Qui sera Premier ministre si la gauche l’emporte aux prochaines élections législatives ? Cette question risque d’empoisonner la campagne si elle n’est pas rapidement soldée.

Les journalistes, imaginant trouver dans cette question la cristallisation des désaccords à gauche, ne lâcheront pas tant qu’ils n’auront pas de réponse claire. Et cela pourrait obérer ce qui devrait pourtant faire la force de cette campagne : son unité, son collectif, son programme partagé, son ambition pour le pays.

Comme l’extrême droite a Marine Le Pen – et dans une moindre mesure Jordan Bardella –, la droite a Emmanuel Macron – et dans une moindre mesure Gabriel Attal –, la gauche ne peut pas se priver d’avoir sa locomotive, son incarnation. Le refus de répondre exprime bien un problème à ce jour non résolu qui porte un nom : où est le centre de gravité de la gauche ? Chacun s’accorde sur le fait que le Premier ministre sera issus du premier groupe de gauche. Comme un train peut en cacher un autre… cette question du nom du Premier ministre rebondit sur la répartition des circonscriptions gagnables. Les arguments pour contourner la difficulté ne manquent pas de consistance : « faire de la politique autrement », « la jouer collectif ». Seulement, peut-on se détourner des propositions qui intéressent nos concitoyens pour se perdre dans des débats absurdes sur le nom du Premier ministre : il reste à peine deux semaines.

La question qui se pose est donc la suivante : qui ? Pour les législatives de 1986 qui avaient vu advenir une cohabitation de la droite avec le président Mitterrand, Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas et Valéry Giscard d’Estaing s’étaient départagés une fois les rapports de forces entre leurs partis établis par les urnes. Mais le Front populaire n’a pas le luxe de la droite, en forte dynamique en 1986. Il lui faut activer tous ses leviers pour arracher la victoire. Alors, si les Insoumis sont le premier groupe, qui ? Mélenchon le taulier, le plus connu, le plus clivant, même à gauche ? Ou Ruffin, plus consensuel, plus nouveau, moins aguerri aussi ? Et une femme ? Non, toujours pas ? Clémentine Autain est une confluence de toutes les gauches. 

Pour l’instant, Mélenchon et Ruffin se sont déclarés « capables ». Le premier inquiète. Le second rassemble davantage mais il doit encore gagner son élection dans une circonscription où l’extrême droite fait des scores faramineux. Ruffin, Autain, Mélenchon, tous trois sont issus de ce qui sera probablement le premier groupe de la gauche. On rappelle aussi qu’Emmanuel Macron désigne qui il veut, si celui-ci ou celle-ci est accepté·e par le groupe majoritaire. La gauche a des atouts pour rassembler, dynamiser sans cliver. Alors go, pas de chichi et c’est parti.

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21 commentaires

  1. Marc le 13 juin 2024 à 12:04

    Bonjour,
    Cet article pose une très bonne question : moi, perso, ok pour l’union de la gauche, mais, ça me ferait royalement ch…de voter pour un candidat unique socialiste ou LFI et encore plus ch…de me taper un 1er Ministre LFI ou socialiste.
    Non à Melenchon et non à Glucksmann.
    Quelqu’un d’autre !

    • elsa le 13 juin 2024 à 12:22

      bonjour, on ne vote pas pour une personne mais pour les idées qui mettront du baume au coeur à tous les français.
      Pensez-y avant d’émettre des sous entendus. Si Monsieur MELENCHON déplaît posez la question du pourquoi. Il dérange, car il ne joue pas les arrangements avec les uns et les autres et son programme, bien sûr revu pour formé le front populaire est clair. Pour le peuple et rien que le peuple.
      Heureusement que sa voix porte, qu’elle plaise ou pas, mais il dit tout haut ce que les autres déguisent. Evidemment il ne peut pas plaire.
      Exemple : -lorsqu’il disait que les riches devaient mettre à la poche il a été hué, aujourd’hui tous le disent quelque soit leur parti, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres
      Il a été visionnaire, car il a bien vu vers quoi nous allions. Alors un peu de reconnaissance pour un homme qui nous défend. Je préfère une personne qui a de la gouille, plutôt qu’une personne lisse sans conviction profonde ou mensongère.
      Bien vous

      • Soizic le 15 juin 2024 à 11:11

        Bonjour
        Melenchon a vraiment un trouble de la personnalité, un ego sur dimensionné ;en témoigne l’ eviction de Garrido et Corbiere.
        Il n’ a pas compris que Quattanens etait clivant à Lille
        Pourquoi ne se retire t il pas pour laisser la place aux jeunes
        Bien à vous

        • carlos le 17 juin 2024 à 14:50

          J’ai eu beau chercher, j’ai pas trouvé Mélenchon sur la liste des candidats alors qu’on l’attendait sur la 5ème à Marseille…. Autopurgé? 😉
          Maintenant que Quatennens s’est lui aussi autpurgé, ça va être compliqué de polémiquer me semble-t’il….
          Par contre, j’ai trouvé Ruffin et Poutou…
          Sinon, vous en dites quoi de la candidature de François Hollande supportée par le PS? Vous savez, l’instigateur de la loi travail et la nounou du futur MACRON… Pas de quoi la commenter j’imagine, non?



    • Jean dominique FILIPPI -CODACCIONI le 16 juin 2024 à 09:20

      Ce qui importe c’est de battre l’extrême-droite. Bien sur que les cadres du PS sont des opportunistes sans convictions et meme si les. LFI sont un peu sectaires c’est toujours mieux que les fachos 😳

      • carlos le 17 juin 2024 à 15:46

        +1

  2. carlos le 13 juin 2024 à 14:16

    Ce qui est sûr, c’est que ce sont les « jeunes » qui ont constamment, quelle que fut l’épreuve, militer pour le rassemblement de la gauche…
    Il serait de fait plus sûr de leur faire confiance pour maintenir coûte que coûte, malgré les aléas du pouvoir, l’homogénéité d’un tel appareil!
    Considérant leur capacité à participer et respecter les décisions collectives, plutôt que de choisir un « vieux » ou une « vieille », c’est dans la jeunesse qu’il faudrait aller chercher LE ou LA première ministre…
    Au choix:
    Camille Hachez Co-secrétaire nationale des Jeunes Écologistes
    Clovis Daguerre Co-secrétaire national des Jeunes Écologistes
    Emma Fourreau Co-animatrice des Jeunes Insoumis·es
    Aurélien Le Coq Co-animateur des Jeunes Insoumis·es
    Emma Rafowicz Présidente des Jeunes Socialistes
    Mathilde Heriaud Co-coordinatrice nationale des Jeunes Génération·s
    Julien Layan Co-coordinateur national des Jeunes Génération·s

  3. Frédéric Normand le 13 juin 2024 à 14:36

    Vous mettez la charrue avant les bœufs. C’est le Chef de l’Etat qui nomme le Premier ministre après l’élection de l’Assemblée nationale et après que l’actuel lui aura remis sa démission. L’usage est qu’il le choisisse au sein du groupe parlementaire le plus nombreux. Vous ne pouvez ni préempter le résultat des élections, ni forcer la main de Macron. Le jeu est très ouvert : l’extrême-gauche a Mélenchon, la gauche Faure ou Gluckman, la droite Larcher ou Bellamy, l’extrême-droite Bardella. Liste non exhaustive. Quel parti l’emportera sur ses partenaires formant avec lui une majorité ? C’est aux français de le dire, non aux états-majors politiques.

    • carlos le 13 juin 2024 à 15:24

      Le titre de l’article pose l’hypothèse d’une victoire de la gauche rassemblée (et non d’un parti de gauche spécifique) et renvoie à la question du choix du premier ministre dans ces circonstances. C’est un exercice qui ne relève d’aucune certitude, juste d’une éventualité!
      Et j’avoue que si celui-ci m’apparait intéressant, personne ne vous oblige à y jouer… Après tout, tout le monde est à peu près d’accord avec vous sur le fait que c’est bien aux français de décider de la couleur de l’hémicycle et non, comme vous le rappelez si bien, aux états majors politiques. Ce n’est d’ailleurs pas cette question qui est posée ici..
      Par contre, si aucune obligation n’est faite à Macron de changer de premier ministre, on comprendrait mal qu’ayant choisi de dissoudre l’Assemblée Nationale, il préfère nommer (ou conserver) un premier ministre qui n’aurait de fait aucune latitude pour gouverner: Le président aurait alors à assumer la responsabilité directe d’avoir rendue ingouvernable la France sans pouvoir se défausser sur quiconque! Macron étant plutôt du genre à ne rien assumer comme en atteste cette dissolution qu’il justifie par le fait que c’est pour permettre au Peuple de trancher en dernière instance, il deviendrait intenable pour lui d’aller contre ce qu »il présentait 3 semaines plus tôt comme une décision des français auquel il accordait toute sa confiance disait-il !
      Pour autant, les électeurs ne désigneront à cette occasion que des députés… et certainement pas le premier ministre! L’hypothèse retenue dans l’article étant celle d’un vote de gauche majoritaire on comprendrait que ce serait alors le candidat soutenu par le Front Populaire uni des forces de gauche qui devrait être choisi par le président pour endosser la fonction de premier ministre… Imaginons que Macron, fort du fait que personne ne pourrait lui forcer la main, choisisse Gluksmann ou Ruffin, contre toute attente, pour devenir premier ministre alors qu’un autre aurait été choisi par le Front Populaire, pensez-vous que l’Opposition de Gauche Unie se rangerait sans rien dire derrière le choix du président? Ou pensez-vous qu’elle interpréterait cela comme une énième tentative de Macron pour saborder le pouvoir du Parlement (et donc des députés de la Nation) ? Imaginez vous une seconde à la place de Gluksmann ou Ruffin, devenu pour l’occasion le poulain de Macron… Vous sentiriez vous dans une position tenable? Il y a fort à parier qu’un premier ministre d’une majorité adverse désigné par la seule volonté du président lui présenterait sa démission dans la foulée. Du moins, j’ose croire qu’il s’agit de l’issue la plus vraisemblable d’une telle aventure! Que ferait Macron ensuite? Dissoudre à nouveau l’Assemblée? Ben non, il lui faudrait attendre 1 an… et sans gouvernement, c’est long 1 an!

  4. Magnus le 13 juin 2024 à 15:22

    Ça commence à devenir fatiguant. Toujours mêmes éléments de langage…

    Hier c’était Catherine qui disait plus ou moins que LFI ne va pas au-delà des 10% dans des législatives (sur la base des européennes où LFI a pourtant progressé !) car trop intransigeante et idéaliste, pas suffisamment dans la corruption et l’adhésion à l’ordre mondial injuste et raciste qui nourrit l’extrême droite.

    Aujourd’hui on a Pablo qui tient absolument à ce qu’un premier ministre soit désigné aujourd’hui.

    Sincèrement : si Ruffin soit désigné premier ministre comme ça en avance, qui est suffisamment con pour croire que des gens qui ont voté pour LFI dans les européennes ne vont pas s’abstenir dans les législatives ?

    C’est vraiment sous-estimer les gens, voir certains gens. Pour rappel, Catherine dit que les intellectuels ne votent pas pour LFI. On voit bien l’approche élitiste de Regards…

    D’après ce que je vois Regards nous dit : « Go, on va se faire entuber par un nouveau Mitterand, Jospin ou Hollande », ce qui rappelle Marx : L’histoire se répète la première fois comme tragédie, la deuxième fois comme farce. Go pour la farce alors.

    Puis :

    L’Histoire nous dit le suivant : ça ne sert à rien pour moi de voter pour ce « nouveau front populaire » si on n’apprend pas de l’histoire. C’est à dire : il faut faire en sorte que des personnes comme Delga ont le moins d’influence possible. Cela ne peut passer que par un gouvernement qui créé des canaux avec le peuple, nous les gens. En faisant en sorte que le peuple soit consulté au maximum, en trouvant et élaborant ce genre de moyens, cela diminue considérablement l’espace pour de la corruption et des intrigues. Avec un gouvernement qui s’ouvre au maximum au peuple, des personnes dans des dynamiques négatives dans leur partis auront bien moins d’influence. Cela serait un cercle positif : ainsi, plus de personnes vont vouloir s’engager dans la politique et cette politique à l’ancienne avec ces intrigues et conneries que quasiment tout le monde déteste aurait de moins en moins de poids.

    Est-ce que j’ai l’impression que c’est cela qui va voir le jour ? Non. Pas en lisant Regards en tout cas. Après j’espère être positivement surpris les jours qui viennent.

    Mais soyons honnêtes : même si on parle de la nécessité de s’ouvrir au-delà des appareils, engager un maximum de personnes, ce qu’on voit en ce moment est des accords entre appareils politiques, et il ne paraît pas très probable que le genre de contre-poids que j’ai dessiné va pouvoir trouver son chemin.

    J’espère me tromper bien sûr. Mais si on reste avec ce genre d’alliance soutenu par Delga et autres personnes qui ont montré à quel point elles vivent dans une bulle politique destructrice à l’ancienne sans le contrepoids qui réduit au maximum l’influence des intrigues etc. que le paysage médiatique où une logique commerciale et capitaliste règne adore (contrairement au peuple) – ben dans ce cas ça va mal finir. Parce que c’est illusoire de croire qu’il suffit de mener la lutte dans la rue pour éviter les conneries de la vie politique que quasiment tout le monde déteste. Il FAUT aussi des mécanismes une fois au gouvernement qui facilitent le contrôle du gouvernement par la rue, par le peuple.

    Sinon on va juste répéter les mêmes erreurs, encore…

    On sait que Regards est porté par la nostalgie romantique et faussée du passé (Mitterand, Jospin, …), donc pas grand chose à espérer ce côté-là.

    Mais peut-on vraiment espérer grand chose de mieux par cette constellation douteuse qui va peut-être se mettre en place ? Ça m’étonnerait.

    Déjà, s’il s’agit d’imposer un premier ministre d’avance, on est déjà certain qu’il n’y aura pas de majorité.

    Donc dans ce cas je vote uniquement si je peux voter pour LFI, ou alors pour le NPA. Ou faudrait peut-être que je vote pour la lutte ouvrière si LFI et le NPA tous les deux se compromettent trop prochainement.

    Mais en lisant Regards je me dis : on va vers la fin de quelque chose. L’histoire montre que ça passe souvent par le pire dans nos société. Ben, tant pis. La façon à l’ancienne de Regards est au mieux divertissant dans sa farce.

    • carlos le 13 juin 2024 à 15:54

      La jeunesse a tendance à être moins résignée que les « vieux »… c’est aussi valable au niveau des appareils.
      C’est la jeunesse qui a milité sans relâche depuis le début de la NUPES pour l’unité! c’est la jeunesse, quelque fut son étiquette qui a maintenu les liens tissés entre les forces de gauche pendant que les directions finissaient par cultiver la dissension! J’avoue avoir très peu confiance dans la classe politique « mature », que son étiquette soit LFI (dont je me sens le plus proche) ou PS (que je maudissais encore il y a peu) mais je pense que nous sommes à un tournant, avec cette injonction au rassemblement de la Gauche (du fait des circonstances) qui semble avoir été entendu par les principaux intéressés, alors que la Droite traditionnelle (et donc le Centre) s’effondre et que le monstre d’extrême droite sort de l’ombre. Car Si en 3 semaines rien ne change, ce sont ces deux forces littéralement opposées qui s’affronteront lors des législatives et on peut dire que c’est bien là le moment d’inverser le cours de l’Histoire qui s’annonce fort sombre! A commencer par tous nos concitoyens faisant partie d’une « minorité » visible, qui souffriront dès les premiers jours, très probablement dans leurs chairs, de l’effet délétère d’une victoire de l’extrême droite dans les esprits des frustrés les plus violents de nos concitoyens!
      En effet, on peut se dire, comme vous semblez le faire, qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs et qu’il faut bien qu’une partie du Peuple disparaisse sous le joug des néofascistes pour que l’autre se réveille et combatte la bête… Mais on peut aussi se battre dès maintenant pour que ça n’arrive jamais! Pensez y s’il vous plait…

      • Magnus le 13 juin 2024 à 20:55

        « on peut se dire, comme vous semblez le faire, qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs et qu’il faut bien qu’une partie du Peuple disparaisse sous le joug des néofascistes pour que l’autre se réveille et combatte la bête… »

        Je ne dis pas ça. Je dis que pour éviter l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir :

        1) on ne désigne pas un candidat premier ministre d’avance, car cela fera forcément voter moins de monde

        2) on ne créé pas le genre de soupe qui ne fait que nourrir l’extrême-droite

        « on peut aussi se battre dès maintenant pour que ça n’arrive jamais! »

        Voilà ce que j’essaie de faire, sans me faire trop d’illusions.

        Encore une fois :

        « si on reste avec ce genre d’alliance soutenu par Delga et autres personnes qui ont montré à quel point elles vivent dans une bulle politique destructrice à l’ancienne sans le contrepoids qui réduit au maximum l’influence des intrigues etc. que le paysage médiatique où une logique commerciale et capitaliste règne adore (contrairement au peuple) – ben dans ce cas ça va mal finir. Parce que c’est illusoire de croire qu’il suffit de mener la lutte dans la rue pour éviter les conneries de la vie politique que quasiment tout le monde déteste. Il FAUT aussi des mécanismes une fois au gouvernement qui facilitent le contrôle du gouvernement par la rue, par le peuple. »

        Puis citations d’un article sur lvsl https://lvsl.fr/front-populaire-lavenir-dune-victoire/ :
        « Porter les espoirs ne suffit plus : il s’agit désormais de porter l’histoire. »
        « construire ce nouveau Front populaire nécessite la mobilisation de toutes et tous, au-delà des accords entre partis. »

        Je vous encourage à lire l’article pour comprendre. Car voilà : il paraît déjà clair que ce genre de mouvement de grève est irréaliste aujourd’hui. DONC : il faut trouver des canaux pour encourager le peuple à contrôler, mettre de pression sur le gouvernement. MAIS POUR LE MOMENT CELA N’EST PAS LE CAS.

        Encore une fois : « Porter les espoirs ne suffit plus : il s’agit désormais de porter l’histoire. »

        • Carlos le 13 juin 2024 à 22:32

          Ce qui est positif dans la situation actuelle c’est qu’il y a un fort consensus chez les acteurs de la société civile: Si les syndicats notamment ce sont mis d’accord pour désigner le RN comme un danger, la CGT a même été jusqu’à soutenir clairement le Front Populaire! Front Populaire dont il est bon de rappeler que le NPA fait partie, au même titre qu’une cinquantaine d’acteurs de la société civile (associations)!
          D’autre part, nous ne sommes pas devant une tentative de « tambouille » politicienne qui n’engage à rien d’autre qu’un accord d’appareil dont je conçois que cela ferait un bon engrais pour le RN, mais devant une discussion pour lister des mesures claires et prioritaires a faire passer pour soulager la condition des français (et celle des minorités en danger)… Et l’air de rien, de planifier, par le menu, au cas où, les 100 premiers jours d’un gouvernement de gauche, ce qui relativise grandement l’importance du nom de celui ou celle qui serait désigné.e pour assumer le rôle de 1er ministre: en effet, de fait, son rôle reviendrait à conduire une politique décidée à l’avance collectivement par le front populaire, alliance plus large que celles des partis de gauche, dont j’espère bien qu’il perdurera au-delà des élections! Bien entendu, il y aura évidemment des décisions prises uniquement par le/la 1er.e ministre mais j’ose croire que cela se fera à la marge. Pour ma part, je souhaite voir un nouveau nom, plutôt qu’une tête connue (ce sera plus certainement le contraire), arrivé en son temps… Mais je ne souhaite pas que sa désignation soit improvisée, mal pensée! Autant y réfléchir dès maintenant et arriver à un consensus au plus tôt pour éviter des contestations délétères au vu du risque de voir l’extrême-droite arrivée au pouvoir!



        • Magnus le 13 juin 2024 à 23:14

          C’est vrai que c’est encourageant que ça s’est élargi au NPA et autres. Toutefois, ça ne peut être qu’un début. Le grand problème, c’est obtenir une majorité et le gouvernement, puis se dire « ben voilà, c’est fait », puis gouverner dans une bulle. Parce que c’est bien les 100 premiers jours, mais c’est encore mieux mettre en avant des solutions, des canaux, pour permettre aux citoyens d’alimenter, mettre de la pression sur, l’action gouvernementale.

          Parce que sinon on risque les mêmes erreurs que par le passé : éloignement du peuple – et le risque de n’avoir que repoussé l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir (à vrai dire, avec Macron et même avant – Valls, Sarkozy, …, on a connu une « extrême-droite molle »).

          Parce qu’on ne peut pas se contenter de repousser l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir, il faut faire en sorte d’enterrer l’extrême-droite.

          Et du coup, gagner une majorité et le gouvernement maintenant, puis aussi la présidentielle, ce n’est pas pour que l’extrême-droite arrive au pouvoir 2032 ou 2037.

          Et pour ça, faut faire en sorte d’engager les citoyens au maximum HORS période électorale aussi, faire en sorte de revitaliser la société, faire en sorte que le gouvernement ne puisse pas devenir proie aux intrigues politiciennes.

          Ce que j’espère voir c’est des nouvelles choses, nouveaux outils, pour permettre cela.

          Le manque de contact avec la société chez les « représentants » – c’est très important de trouver des moyens pour faire en sorte d’empêcher les élus de vivre dans une bulle. Ajouter des choses, histoire que ce qui s’est passé avec la reforme de retraite passée en force ne peut pas se reproduire et – plus généralement – qu’on bouge vers une société de moins en moins élitiste, de plus en plus inclusive.

          Rompre avec la façon de faire Mitterand, Jospin et Hollande. Même la façon de faire de Blum, parce qu’aujourd’hui Blum n’aurait pas été poussé comme à l’époque de faire certaines choses. Puis, après Blum est venu la pluie – il faut qu’on apprend de l’histoire à un moment, qu’on ne laisse plus d’espace à l’extrême(-droite).



        • Carlos le 14 juin 2024 à 08:38

          Vos craintes sont je le pense justifier… C’est pour cela que j’indiquais mon espoir que le Front Populaire continue d’exister après les élections en tant que plateforme nutritive pour préparer TOUS les esprits dans les partis de gauche à aller vers un système politique bien plus démocratique (certains diront qu’on n’est pas encore en démocratie). De fait, pour ma part, j’adhère a l’idée portée par LFI d’une assemblée constituante comme institution subversive à même de repenser le rôle, la nature et la fonction de tous les organes politiques de la République, à mettre à bas l’ordre établi aujourd’hui manifestement totalement inique… Et j’espère, dois je m’empresser de rajouter, que ces nouveaux organes politiques cristalliseront dans les faits le triptyque « liberté, égalité, fraternité »!
          Pour l’heure, compte tenu du constat de l’enracinement d’une ambiance raciste et xénophobe dans les rapports sociaux en France, j’ai tendance à pressentir que la victoire du RN aux législatives aurait pour conséquence une déferlante qui aboutirait à une insécurité encore plus dangereuse pour tous nos concitoyens des minorités visibles et particulièrement ceux « supposés » d’obédience musulmane!
          Beaucoup de frustrés vont s’imaginer pouvoir bénéficier de l’impunité réservée jusqu’ici à la police lorsqu’elle applique sans broncher la peine de mort à quiconque lui tient tête.
          Commençons par ne pas laisser la situation encore plus dégénérer, ça nous donnera assez d’élan ensuite pour changer tout ça!



        • Magnus le 14 juin 2024 à 14:55

          Suis d’accord, Carlos, il faut voter pour ce front dans les deux tours. Viens d’écouter à la radio, et dans l’ensemble je me dis que ça peut être un premier pas à gauche vers ce qu’il faut. Reste que cela a été décidé de façon élitiste. J’aurais préféré laisser aux référendums des désaccords importants (rapport à l’UE, aux États-Unis et l’ordre mondial injuste et raciste, la politique énergétique, …). Ce serait bien d’avoir des référendums sur ces sujets régulièrement je trouve, une vraie démocratie suppose qu’on ne réserve pas les plus importantes décisions à une toute petite minorité. Ce qui est positif, c’est la déclaration de vouloir en finir avec l’exploitation de l’Afrique.

          Maintenant il faut faire en sorte que ce front obtient une majorité, puis ne pas lâcher, mettre la pression sans cesse pour que ce pas peut être le début d’un véritable changement, pour des décisions radicales futures. On a le dos contre le mur, tout l’Occident a besoin d’un changement radical, à la France – pas l’élite, nous les citoyens – de montrer l’exemple et être suivie par d’autres dans les manières qui les conviennent à eux.



    • Magnus le 13 juin 2024 à 16:41

      « Déjà, s’il s’agit d’imposer un premier ministre d’avance, on est déjà certain qu’il n’y aura pas de majorité. »

      Et Regards le sait bien sûr… Donc Regards ne souhaite pas de majorité pour « nouveau front populaire », non Regards pense à l’après-jeu, tout comme les pires cyniques du PS et les macronistes.

      Et on le sait bien : Regards souhaite la création de quelque chose d’ici 2027 qui met de côté Mélenchon et ceux qui sont plus ou moins sur sa ligne, en faveur d’une impasse (car l’histoire montre que le truc à l’ancien qui se prête à un jeu politique malsain dont Regards prône ne fait que favoriser l’extrême(-droite)).

      Je ne prétends pas que Mélenchon représente une façon de faire hyper-novatrice, mais au moins il a une conscience politique, une profondeur d’analyse, qui manque cruellement chez Ruffin, Autain, … Il faut une conscience suffisamment approfondie pour se rendre compte de l’impératif de rompre avec l’ordre mondial actuel.

      Le monde n’est pas la France. La France n’est pas le monde.

      C’est pourquoi je me porte plutôt vers le NPA, Mélenchon et ceux qui sont plus ou moins sur la ligne dans LFI, …

      A défaut de mieux.

  5. Marc le 13 juin 2024 à 16:02

    Ré bonjour,
    Dans le cas d’une majorité relative du RN et que le deuxième groupe soit le Front populaire, si le 1er ministre RN est rejeté par l’assemblée nationale et si le Président tente un 1er ministre Front populaire, la personne de Clémentine Autain pourrait être proposée.
    Ça, ça aurait de la gueule !

    • Magnus le 13 juin 2024 à 16:44

      Ah bon ? Et après ?

  6. Jean SALAVERT le 17 juin 2024 à 16:17

    C’est pas un cadeau, premier ministre dans ces conditions ! Je préfère laisser la place à d’autres… mais y’a peu de chance que l’on me sollicite.
    Glucksmann serait peut-être le plus Macron/compatible, ou comme il l’a suggéré un syndicaliste extérieur au cercle NFP, car faut pas rêver, ce n’est pas en cohabitation que le programme du NFP sera facilement appliqué.

    • carlos le 18 juin 2024 à 07:53

      Compte tenue de la présence des archéo-soce-dem dans le NFP, le programme sera de toute façon difficile à appliquer quelque fut le président!!!!
      Un parfum de calcul politique le plus nauséabond remonte déjà aux narines de ceux qui observent le jeu du PS, des écologistes et des communistes et de la garde Ruffin/Autain qui tentent, la peinture à peine fraîche, un coup de force contre LFI en s’appuyant sur ses candidats-dissidents LFI… Et personne n’est dupe!
      De fait, LFI avec tous ses défauts, a été longtemps seule à défendre les valeurs de gauche! Une fois complètement démolie, je n’ai littéralement aucune confiance en ceux qui ont préféré se détacher plutot que de faire bloc lorsque des attaques iniques ont été portées pour écraser le message fondamentalement humain pourtant véhiculé…
      Tout le monde regarde… et titrera les conclusions qui s’imposent…

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