La politique se meurt… et revit

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14 heures et 26 minutes : c’est le temps qu’aura tenu le « nouveau » gouvernement de Sébastien Lecornu, emporté par l’absurde feuilleton d’un pouvoir qui ne sait plus ce qu’il fait. Depuis longtemps déjà, Emmanuel Macron confond la politique avec la mise en scène du pouvoir. La France, elle, cherche à renouer avec ce qu’on lui a confisqué : la politique, la vraie.

Le prestidigitateur ne peut pas indéfiniment faire illusion. Cela peut prendre du temps mais les tours de passe-passe finissent par révéler ce qu’ils sont : la dame n’a pas été coupée en morceaux et l’or est resté du plomb. La leçon est rude pour le président qui croyait en son habileté pour tout réussir, tout faire avaler.


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Emmanuel Macron démontre avec constance son inculture politique. Non qu’il n’ait fait Sciences po, comme la plupart de ses camarades de pouvoir. Mais il souffre d’avoir confondu la politique et la technique de la gouvernance. Il s’est cru perspicace en se positionnant pour récupérer le fruit blette du Parti socialiste qui ne savait plus où il habitait entre CICE, politique de l’offre, loi Travail et déchéance de la nationalité. Il a dit oui à tout ça et a proclamé son ouverture « à la gauche et à la droite ». Ce faisant, il a aggravé le trouble chez les Français. Il les a convaincus que la voie du grand mélange était celle de la modernité et de la tempérance. Ils ont suivi le beau jeune homme. Un temps assez court. Dès 2018, les gilets jaunes montraient ce qu’il en était et de sa modernité et de sa tempérance. Sur les ronds-points, ils recommençaient à tisser le fil de l’histoire de France, celle du débat politique. Macron a cherché dans son grand sac des tours de passe-passe : cahiers de doléances et grand débat. Enterrés fissa dans les archives : les affaires peuvent reprendre.

2022 arrive. « Mais vas-y que je t’enfume et que j’enjambe l’élection présidentielle. » Pas de débat, pas de projet. Après le choc traumatique du covid géré comme une guerre avec ses conseils et ses décisions annoncées au journal de 20 heures, c’est à la faveur de la guerre en Ukraine qu’Emmanuel Macron pense s’épargner une triviale élection présidentielle. Il refuse de rendre des comptes et de présenter un projet ; il ne se confronte pas aux autres candidats et gagne face à Marine Le Pen. Mais perd les législatives. Il ne comprend pas la profondeur du rappel à l’ordre et continue comme si de rien n’était : il se croit tellement doué dans l’art de jouer de tous les ressorts de la 5ème République. Avec Macron, on ne cause pas, on tranche : la retraite, ce sera 64 ans.

Arrogant comme toujours, Emmanuel Macron pense se jouer des partis et des Français. Il prend tout son temps et nomme qui il veut, sans rapport avec le vote qui vient d’intervenir. On en est à la troisième version depuis la dissolution.

Ignorant intimement l’histoire de la gauche qu’il n’a fréquentée ni dans les sections ni dans la rue, il croit faire un coup de maître en jetant « une grenade dégoupillée » et en dissolvant l’Assemblée nationale. Inutile de discuter, trois semaines pour voter. Il méconnait les ressorts de l’antifascisme et méprise la politique. Re-claque. Le Nouveau Front populaire déjoue l’assurance d’une victoire du Rassemblement national que le président imaginait comme un mauvais coup à leur faire. N’est pas Machiavel qui veut. Arrogant comme toujours, il pense se jouer des partis et des Français. Il prend tout son temps et nomme qui il veut, sans rapport avec le vote qui vient d’intervenir. On en est à la troisième version depuis la dissolution. Las, le dernier gouvernement n’aura duré que 14 heures et 26 minutes.

La France a besoin de se retrouver, c’est-à-dire de discuter de politique. Toutes ces bêtises, ces tractations nous ennuient tant et tant. Elles alimentent l’info en direct. Mais nous ne sommes pas dupes, le fond est ailleurs : il faut se confronter, que des projets émergent pour le monde nouveau. La France a besoin de politique, de liberté, d’égalité, de fraternité.

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