Affaire Mbappé : l’accusation de viol qui embarrasse la France

Pas touche à Kyky ! Citée dans une plainte en Suède, la superstar française bénéficie d’une présomption d’innocence unique en France.

C’est une séquence qui ne cesse d’empirer. Au début, il y avait « juste » une polémique sur le fait que le capitaine de l’équipe de France, soit disant blessé, jouait quand même avec son club, le Real de Madrid, puis s’offrait un week-end en Suède. Le capitaine qui se la coule douce pendant que son équipe charbonne, ça passe mal.

Mais l’histoire s’emballe. Des médias suédois balancent la bombe : Kylian Mbappé est accusé de viol et d’agression sexuelle dans un hôtel de Stockholm.

La réaction de la superstar est digne du réseau social qu’il utilise, sur X, il tweete : « FAKE NEWS », avec un soupçon de complotiste car, « comme par hasard », il avait rendez-vous à la ligue de football professionnel pour une audience concernant ses litiges financiers avec le PSG.

Les rumeurs et les « signes » venant confirmer le problème se multiplient – on citera par exemple le fait que le Real de Madrid a supprimé Mbappé d’une publicité, tel Staline supprimant Trotski. Son avocate fait la tournée des plateaux de télé et aura même l’honneur du 20h de TF1 ce soir. La gêne est palpable dans tout l’hexagone. Tout le monde en parle avec des pincettes. Rapidement, les « journaux » suédois deviennent des « tabloïds ». Mais tout le monde est unanime : c’est impossible, pas lui, pas Kyky.

Et pour cause : beaucoup de Français portent le joueur de foot dans le coeur. Y compris, voire surtout, des enfants. L’accusation dont il est la cible est donc particulièrement inquiétante pour de nombreuses familles : comment expliquer à un gosse de 5 ans que son héros est soupçonné de viol ? La potentialité d’une déconstruction de celles et ceux que l’on a érigés en symboles, telles des statues que l’on pense indéboulonnables, effraie à juste titre. Car, au fond, nous avons aussi besoin de ce type de personnalités rassembleuses pour se projeter dans un commun, en l’occurrence national.

En attendant, les faits sont les suivants : la justice suédoise confirme le dépôt d’une plainte pour viol et l’ouverture d’une enquête dans laquelle Kylian Mbappé est nommé en tant que « raisonnablement suspect ».

Loïc Le Clerc

CASSE DU JOUR

Doliprane bientôt sous pavillon américain ? C’est presque fait et c’est un scandale.

Pour certains, ce n’est pas si grave parce que le médicament est un vieux truc, bientôt dépassé, dont le rachat par un fond étasunien n’est pas une menace pour notre sécurité sanitaire – mieux : les 15 milliards dégagés permettraient des investissements par Sanofi dans la recherche. Le problème, comme le rappelle le professeur de médecine André Grimaldi, c’est que « Big Pharma n’est motivé que par le profit. Le Doliprane (non généricable) ne les intéresse pas uniquement parce qu’il ne rapporte pas assez à ses actionnaires. En 2022, Sanofi a fait 6 milliards d’euros de profit et en a versé 4 à ses actionnaires alors que le Doliprane ne rapporte que 500 millions par an. » Si on rajoute à cela la potentialité importante d’un plan social dans le cadre d’une restructuration post-rachat, tout semble réuni pour un scandale à la Alstom… Car le gouvernement n’a que des promesses à faire en la matière.

P.P.-V.

ON VOUS RECOMMANDE

« Saint Omer », de la cinéaste-documentariste franco-sénégalaise Alice Diop, actuellement en replay sur Arte. Sorti il y a deux ans, cette fiction, presque entièrement tournée dans le tribunal de Saint Omer où est jugée Laurence Coly, accusée d’avoir tué sa fille de 15 mois en l’abandonnant sur une plage du Nord à la marée montante. Rama, romancière, enseignante à l’université – double évident d’Alice Diop –, est jurée de ce procès. Le film s’ouvre sur une image floue du crime suivi d’images nettes du film « Hiroshima mon amour » montrant la tonte des femmes à la Libération. Les paroles de Marguerite Duras nous déstabilisent. Alice Diop se charge du reste.

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