LA LETTRE DU 25 JUIN
Aucun cadeau au RN
Dans l’entre-deux-tours, il n’y aura pas à tortiller. Le devoir ultime, celui qui passera avant toute autre considération, est d’une simplicité absolue : faire barrage à l’extrême droite.
L’apprenti sorcier de l’Élysée nous a placés dans une situation d’une gravité extrême. Pour la première fois depuis l’écrasement des fascismes, une formation politique d’extrême droite peut en France prendre la direction d’un gouvernement.
Une part des élites s’est d’ores et déjà ralliée à cette éventualité – ou s’apprête tranquillement à le faire. D’autres, somnambules irresponsables, feignent encore de croire qu’il n’y a pas qu’un danger pour la République, mais deux, ces deux « extrêmes » dont on finit par se demander si le plus redoutable n’est pas l’autre, celui venu de la gauche. Encore et toujours, sournoise ou explicite, chemine la vieille taupe du « Plutôt Hitler que le Front populaire ».
Il se dit parfois à gauche, au plus haut niveau, que le pire est déjà derrière nous et que, somme toute, le triomphe du couple Bardella-Le Pen ne serait que du Macron aggravé. Quelle que soit la responsabilité écrasante du Président en exercice dans la situation inextricable à laquelle nous sommes parvenus, rien n’est plus calamiteux que l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Ce n’est pas seulement une détérioration de l’existant qu’elle apporterait, mais une rupture dans une histoire démocratique pluriséculaire. Banaliser la gravité de cette rupture c’est, même sans le vouloir, contribuer à dédiaboliser un peu plus le Rassemblement national.
S’il en est à droite qui jouent aujourd’hui à la dénonciation équivalente des « deux dangers », la gauche ne doit en aucun cas leur rendre la pareille. Les 30 juin et 7 juillet, on peut certes vouloir sanctionner celles et ceux qui ont failli, mais le devoir ultime, celui qui passera avant toute autre considération, est d’une simplicité absolue : faire barrage à l’extrême droite.
Le premier tour va avoir pour fonction de dire, dans chaque circonscription, quelle est la candidature la mieux à même de consolider la digue nécessaire. Mais au second, il ne pourra y avoir aucune hésitation, ni du côté gauche, ni du côté droit. La triangulaire est a priori un cadeau fastueux pour un RN qui devrait, hélas, être trop souvent en tête au soir du 30 juin. On ne peut donc accepter le moindre risque d’une candidature qui, au nom d’on ne sait quelle clarification, aboutirait inéluctablement à la promotion de l’inacceptable au tour décisif.
Ce fut la force de la Résistance française que de rassembler, dans l’élan salvateur du Conseil national de la Résistance, celles et ceux qui a priori n’avaient rien à faire ensemble. Il conviendra d’en faire de même, le temps d’un entre-deux-tours. D’ici là, il reste à choisir l’option la plus dynamique pour éviter le pire et pour retrouver cet esprit de confiance et d’espérance sans lesquelles la République est vouée à la ruine.
Roger Martelli
SNIPER DU JOUR
Les tacles par derrière de Chikirou
Sophia Chikirou n’est pas une personnalité qui laisse indifférente. Au royaume de Jean-Luc Mélenchon, son courroux est terrible. Pas un jour sans un tweet, une invective (publique ou privée). Elle est la garante du territoire et des bonnes mœurs insoumises. Ainsi, dans l’entreprise de purge orchestrée à l’occasion de ces législatives anticipées, « So Chick » tire à balles réelles. Et pas dans le dos. De Danielle Simonnet à François Ruffin, en passant par Hendrik Davi, n’importe qui dévie de la parole officielle prend sa bastos. Des messages bien souvent supprimés quelques heures après leur publication. Non par remord. Ceci est une méthode, éprouvée de chacun ayant le malheur de se trouver sur son chemin. Florilèges :
L.L.C.
ON VOUS RECOMMANDE
- Le podcast « Faire campagne et voter, histoires d’élections », sur France Culture. Au cas où ça soit la dernière fois en juillet.
- La chronique du 23 juin de Waly Dia sur les électeurs RN. Au cas où ça soit une de ses dernières avant juillet.
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« D’ici là, il reste à choisir l’option la plus dynamique pour éviter le pire et pour retrouver cet esprit de confiance et d’espérance sans lesquelles la République est vouée à la ruine. »
En effet, pour moi ça consiste à voter la lutte ouvrière au premier tour, sauf si le candidat ps qui est investi pour le nfp là où je vote à une chance réaliste d’arriver au second tour et gagner.
Puis au second tour il suffit de voter contre l’extrême-droite pour le candidat le plus à gauche.
Il faut trouver l’équilibre juste entre Ve république et démocratie.