La gauche repart comme en 14
Comment bien commencer la semaine ? Par un truc sympa ? On a hésité : allez, va pour la gauche. On vous réserve l’investiture de Donald Trump pour demain.
Le week-end fut celui de l’étalage des tensions au sein de la gauche ; il s’achève avec une élection partielle à Grenoble et une lourde défaite du candidat LFI/NFP. Lyes Louffok perd par 35% contre 65% pour la candidate macroniste qui a fait le plein. La circonscription n’est certes pas un bastion de la gauche ; il y eut longtemps un député socialiste passé à la macronie, Olivier Véran. Mais ce n’est pas non plus une terre de mission. Le député sortant était LFI/NFP, élu dans une triangulaire. Et si on cumule les résultats des listes de gauche aux européennes, la circonscription pointe à la 57eme place pour la gauche.
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Cette défaite n’a pourtant rien d’inattendue. Au soir du premier tour, il était difficile de croire à une victoire. Surement que l’abstention du groupe socialiste lors de la censure a désemparé une partie de l’électorat NFP… mais pas au point d’aller voter LFI. Bien que sympathique, la candidature d’un combattant pour le droit des enfants n’est pas parvenue à mobiliser et l’abstention fut forte -comme souvent lors des partielles. Pour finir, le NFP perd 6% en 6 mois. Dans l’affrontement sans retenue, la gauche désespère. Parce qu’elle est faible politiquement au double sens du terme : on ne sait pas trop ce qu’elle dit ni si elle peut gagner, surtout face à la marée montante de l’extrême droite.
Les socialistes ont justifié leur non-vote de la censure par une étrange formule de leur secrétaire national à la tribune de l’Assemblée « faire la politique du pire c’est faire la pire des politiques, celle qui conduit Marine le Pen au pouvoir ». Cette appréciation sera sans doute la même dans 6 mois, dans un an. Conduira-t-elle à ne jamais censurer le gouvernement, quel que soit sa politique et son budget ? On ne fera pas le reproche aux socialistes d’avoir de l’inquiétude face à ce qui semble chaque jour une menace plus pressante. Il y a une folie à relativiser le risque, à présumer de ses forces face au danger immense.
Mais alors, quand on est un parti qui compte, qui se veut responsable, on se doit d’avoir une stratégie. La procrastination n’en est pas une. La fracturation de la gauche non plus. Et ça vaut aussi pour les Insoumis. Les noms d’oiseaux qui fusent n’ont pour effet – et sans doute pour volonté – que d’inscrire cette division et de légitimer plusieurs candidatures présidentielles. Magnifique les gars !
Les Insoumis disent une chose claire : il faut une autre logique, une rupture sinon on va dans le mur : celui du climat, de la pauvreté, de la mise à mal de la démocratie. D’autres murs se dressent aussi : la guerre, la corruption, le désespoir de la jeunesse. Ils ont un projet et un programme. Ils se préparent à les défendre lors d’une présidentielle qu’ils croient imminente. Ils ne sont pas obligés de chercher à embarquer leurs partenaires dans un désir d’accélération du calendrier. Si Macron doit démissionner il le fera parce que la situation est totalement bloquée et qu’il y sera contraint. Pas parce qu’on l’aura provoqué. En revanche, ils ont raison de se préparer : le rythme des évènements nous échappe. Pourquoi n’adoptent-ils pas une politique rassembleuse ? Pourquoi prétendre que les socialistes sont alliés au RN pour sauver Macron ? C’est un peu rustre comme analyse. En vérité, ces mots heurtent même ceux qui n’ont pas le vote socialiste chevillé au corps (ils ne sont plus si nombreux). Les Insoumis devraient se défaire de leur assurance d’avoir, in fine et au bout du compte, le vote des classes moyennes … A Grenoble cela ne s’est pas produit. Pas du tout même. Ils pourraient même douter que ces invectives sont attendus par le monde populaire.
Quant aux socialistes, ils devraient se convaincre de la faible attractivité de la logique du moindre mal, celle qui veut qu’éviter la suppression de 4000 postes d’enseignants est mieux que leur suppression ; que la non mise en œuvre des jours de carences est mieux que leur mise en œuvre, etc… Ces temps-là sont révolus. Parce que les dangers sont évidemment bien plus grands qu’une dette et qu’une mauvaise note des agences de notation. Parce que les blocages ne se lèveront que par une autre politique. Et que la gauche ne peut laisser au RN le discours de la rupture. Les socialistes semblent y renoncer et se faisant, ils valorisent même à leur corps défendant la solution d’extrême droite.
Il reste quelques semaines pour se ressaisir.
Quelle misère…
Le PS est un parti centriste et pas un parti de gauche. Pourquoi laissé penser le contraire????
Le quinquennat de Hollande aurait dû finir de convaincre les plus « aveugles » normalement!!!!
Cette formation politique vient de faire la preuve qu’elle était juste « un allié de circonstances » qui n’accorde aucune importance aux engagements pris à l’endroit des électeurs du NFP! J’avais voté pour que Macron dégage et qu’une vraie politique de rupture soit engagée.
Résultat:
– le NFP est incapable de faire valoir le résultat des élections législatives parce que « ça sert à rien » d’après certains d’engager une procédure pour destituer le président-monarque absolu Macron qui abuse pourtant de sa fonction (Allons donc jusqu’au bout de la logique et convenons alors que ça sert à rien de voter!)
– le NFP estime qu’il est inutile de s’en tenir à une stratégie commune pour défendre le programme soit-disant « partagé » (j’en ai rien à battre que le NFP accède au pouvoir si c’est pour faire ce que les macronistes et autres réactionnaires de l’Union des droites attendent d’un « parti de gouvernement »… on a déjà vu ce que ça donnait « la gauche de gouvernement ») alors que manifestement les stratégies divergentes affaiblissent clairement l’impact des actions qu’il engage…
De fait, si les partis constituant le NFP, qui semblent avoir respecté leur engagement sur une politique de « rupture », ne prennent aucune mesure d’exclusion contre le PS, dont tout le monde a pu constater qu’il avait acté que le programme était juste un moyen « jetable » de se faire élire à moindre frais avec les voix de la gauche en vue « d’avoir la clé pour 2027 », alors ce sont ceux qui s’y seront opposés en son sein qui auront fini de détruire totalement la confiance que les électeurs de la gauche progressiste et écologiste pouvaient avoir à leur endroit!
« Ne nous trahissez pas! » Il est bon de rappeler ce qui leur avait été lancé à la création du NFP en vue de porter la rupture!
Pour ma part, si le PS reste dans le NFP, je me ferai une raison et je n’aurai plus de temps à perdre à aller mettre un bulletin dans l’urne à l’avenir! A quoi bon puisque de fait, les partis de gauche qui n’ont d' »unie » que le nom, ne s’en servent aucunement pour l’Intérêt Général !!!!!!!!!
Après tout, le RN explose aujourd’hui tous les scores et son accession au pouvoir semble de plus en plus inéluctable car en face, il y a une gauche « molle » dont on a pu constater qu’elle était à minima incapable de défendre la démocratie avec le vol du résultat des élections par Macron avec son exercice autoritaire du pouvoir. Quand le peu de contre-pouvoirs qui restent après le passage de l’Extrême-Centre auront été dézingués par la clique de l’Union des droites, on doute de moins en moins que les oppositions « réformatrices » de gauche iront hurler avec les loups et abandonneront, au nom du médiocre pragmatisme politique, toute volonté de résister (l’opportunisme reste le plus court chemin pour aller à la soupe). L’attirail répressif judiciaire aura alors fini sa mue et tout ce qui restera d’opposants politique du canal historique France Insoumise, et tous ceux qui dans d’autres partis, seront restés fidèles à la « Rupture » finiront embastillés, sous les applaudissements des plus enragés, condamnés pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation »…
Manifestement, si quelque chose doit se passer pour s’opposer FACTUELLEMENT aux idées racistes, homophobes et xénophobes, ce sera alors dans la rue, pas dans les urnes. Aujourd’hui, pour nos compatriotes, les temps sont durs… Le sang et les larmes ont déjà coulé pour une partie d’entre eux. Avec le RN, il y en aura juste un peu plus (et je sais déjà que j’en ferai partie avec ma famille)…
Ce qui est clair est que le PS a accordé sa confiance à un gouvernement piloté par Borne Valls Retailleau , Darmanin.
Ce quatuor représente tout ce qu’une gauche digne de ce nom refuse et combat.
Quelle confiance accorder à un parti qui penche vers un soutien à l’alliance LR -Macroniens ?
Il est bien loin le temps où le PS exigeait la nomination de Lucie Castet à Matignon !
Ce qui est particulièrement inquiétant est que François Hollande semble reprendre les rènes du PS , un désastre..
titrer la »gauche » avec la photo de Hollande est une insulte envers la gauche !!!
Cet acharnement de la gauche a se faire du mal est terrifiante au moment même où l’internationale complotiste et réactionnaire est réunie autour de Trump. Si les socialistes pensent que la retraite à 64 ans, symbole le la politique macroniste, sera abrogée ou amendée par le conclave des partenaires sociaux, ils se trompent lourdement. Au mieux, ce sera quelques miettes sur la pénibilité, et encore. Si les insoumis poursuivent dans leur aveuglement de considérer leur leader comme un futur président, ils se trompent tout aussi lourdement, l’élection partielle de Grenoble est là, pour sonner l’alarme.
La seule solution est le rassemblement sur un programme de gouvernement clair
que les socialistes n’ont pas, et sur une équipe qui ne clive pas tous les quatre matins. La fureur et le chaos éloignent les électrices et les électeurs, c’est un constat.
Bonjour,
Oui, la gauche repart comme en 14 : LFI qui qui s’oppose au reste de la gauche dans une municipale partielle à Villeneuve St Georges.
Quelqu’un de LFI peut il m’expliquer ? Merci
Résultat logique, à Grenoble. J’y ai vécu, dans cette circonscription précisément, pendant 9 ans. Entre les bobos PS/macronistes, la mafia LR, héritière de Carignon, et la mafia tout court, comparable à celle de Marseille, la FI n’avait AUCUNE chance de l’emporter. C’était déjà inespéré d’avoir pu bénéficier d’une triangulaire en 2022, et de s’être retrouvé au 2ème tour cette fois ci ! Si cet imbécile d’Hugo Prévost, par ses méfaits impardonnables, n’avait pas savonné la planche à la FI, on aurait pu parler de miracle !
Erratum: la triangulaire victorieuse, c’était en juin/juillet 2024….avant que Hugo Prévost ne gâche tout !
Bonjour
Comme à ses habitudes, sous le prétexte d’efficacité le PS retourne s’accoquiner avec la droite.
Les sociaux démocrates relèvent la tête et espère recommencer à être le cheval de Troie de la gestion capitaliste.
J’ai lu et apprécié la tribune de François Ruffin. Son analyse pertinente éclaire bien la dérive classique de la social démocratie. Il serait temps que les socialiste qui sont vraiment de gauche. éjectent les sociaux démocrates du PS.
La social démocratie n’est pas une pensée de gauche. Regardez le nb de responsables du PS qui se sont jeté dans les bras de Macron!!!
La tribune de F Ruffin: https://francoisruffin.fr/chers-camarades-socialistes/
Salutation d’un vieux soixanthuitard toujours marxiste.
Cordialement
GP
Catherine Tricot, compte les ponts et distribue les bons et mauvais !!!
Cela ne sert à rien mais doit la rassurer ??
En quoi la gauche repart comme en 14 ?
Une partie des socialistes repartent à droit comme en 2012/2017.
Mélenchon reste aussi autocrate qu’avant et donc ne repart pas !
Merci pour ces éditos qui ressemblent aux commentateurices de la presse mainstream !
Dans cette lettre importante publiée par BLAST des rappels importants sur Hollande.
C’est consternant de voir la place qu’il reprend au PS , naufrage garanti.
https://www.blast-info.fr/articles/2025/cher-francois-hollande-boxing-day-17-JRQFY2wIQTKNCsF5xnEESg