La gauche ne peut pas continuer ainsi
Roger Martelli analyse les récents résultats électoraux, les difficultés et points aveugles de la gauche. Il les inscrit dans une perspective historique longue. Il réaffirme le besoin d’une gauche radicale, non sectaire, moderne et populaire. Contribuer à cet objectif est la raison d’être de Regards.
Loin d’être éclairci, le paysage politique s’est embrumé. La gauche rassemblée dans un Nouveau front populaire a profité d’une conjonction, celle d’une mobilisation citoyenne exceptionnelle et d’un « front républicain » inattendu. À la surprise générale, elle est arrivée en tête en nombre de sièges. La tradition républicaine voudrait donc qu’elle assume à son tour les responsabilités gouvernementales. Le Président en exercice s’y résoudra-t-il ? A cette heure, on en doute, sans qu’on sache d’ailleurs ce qu’il adviendra d’une unité à gauche bien fragile. Dans tous les cas, la gauche devra prendre la mesure de la réalité, dans toutes ses dimensions.
L’état des lieux global
1. Le second tour législatif a montré ce que l’on avait presque fini par oublier : la « dédiabolisation » du Rassemblement national est réelle, mais sa force de répulsion n’a pas complètement disparu. L’Élysée et une grande partie de la droite ont joué la carte des « deux dangers », stigmatisés à parts égales. Au bout du compte, une grande partie des électorats de droite ont considéré qu’il n’y avait pas équivalence des risques et ils ont repoussé la vieille tentation du « Plutôt Hitler que le Front populaire ». Dans une Europe qui cède de plus en plus à l’aventure de l’extrême-droite, l’électorat français a donné une majorité relative des sièges à la gauche pour conjurer le spectre d’un Rassemblement national au pouvoir. Ce n’est pas rien.
Mais le second tour n’a effacé ni le résultat des élections européennes, ni les chiffres inquiétants du premier tour législatif. L’extrême droite est passée de 15,7% à 24% entre 2017 et 2022 ; deux ans plus tard, elle passe de 24% à 34,4%. La gauche, elle, était tombée à 26,8% en 2017 ; en 2022, elle est remontée à 30.5% ; en 2024, elle plafonne à 30,9%. Le résultat est ainsi sans appel : la gauche reste dans ses basses eaux. C’est donc l’extrême droite qui bénéficie du désarroi populaire et du discrédit qui en résulte pour la droite classique, dans toutes ses composantes, de la Macronie jusqu’aux Républicains. La droite est malade, mais la gauche n’en profite pas.
2. Le Rassemblement national a poursuivi la densification de son implantation, confortant ses positions là où il était déjà fort et progressant là où il l’était moins jusqu’alors. Il est désormais au-dessus de 40% dans 21 départements et près de 18 000 communes. Il a conforté ses positions dans ses zones de prédilection (Hauts-de-France, Grand-Est, littoral méditerranéen) et progressé dans des territoires jusqu’alors répulsifs, même dans les métropoles qui restent pourtant rebelles à son emprise. De la même manière, il a confirmé son influence dans les catégories populaires qui votent, mais a étendu son périmètre vers les couches moyennes et supérieures, donnant à son électorat un profil de plus en plus proche de celui de la France elle-même. Le peuple citoyen se disperse entre la gauche et l’extrême droite, avec un net avantage à cette dernière dans les catégories les plus modestes et les plus à l’écart des centres métropolitains.
3. La gauche a progressé à peu près autant que l’extrême droite en sièges (+47 pour le bloc de gauche contre +53 pour le bloc d’extrême droite), mais sensiblement moins en voix (une progression d’un peu moins de 3 millions contre 5,5 millions pour l’extrême droite). Ses territoires sont plus resserrés, avec une forte présence de la région parisienne. Elle est bien implantée chez les jeunes, les cadres et les professions intermédiaires, les formations longues, mais aussi les catégories les plus pauvres. Le temps est loin où l’on pouvait se réjouir, au début des années 1980, de ce que la majorité sociale et la majorité politique se rejoignaient en faveur de la gauche.
4. Au classement des élus, trois forces progressent, le Rassemblement national (37 élus supplémentaires, auxquels s’ajoutent les 16 « ciottistes »), le Parti socialiste (35 en plus) et les Verts et associés (+15). À la baisse, le record est pour le parti du Président (-71), suivi de ses alliés du Modem et de ce qui reste des Républicains (-15 pour les deux groupes parlementaires). Le présidentialisme régalien à la française a cessé d’être le gage d’une simplification majoritaire de la mécanique parlementaire.
Regards sur la gauche
En dehors du fait qu’elle constitue le groupe le plus nombreux à l’Assemblée, la situation de la gauche a peu changé globalement. Mais ses équilibres internes ne sont plus les mêmes.
1. Les élections européennes avaient donné un signal. La France insoumise a certes amélioré son score précédent de 3,6% en frôlant les 10%, mais le grand gagnant a été le couple du Parti socialiste et de Place publique, qui arrive en troisième position avec 13,8% des exprimés et une progression de 7,6% sur 2019. Les Verts reculent de 8 points et frôlent l’éviction du Parlement de Strasbourg, tandis que le PCF reste encalminé un peu au-dessus de 2%, à un centième de point à peine de l’Alliance rurale…
2. Aux législatives, la reconduction de l’alliance à gauche a donc permis la progression des gauches en sièges. Dans l’ensemble, cette alliance a fonctionné au premier tour, où les composantes du Nouveau front populaire ont enregistré des résultats très proches ceux de 2022, les variations s’expliquant moins par l’étiquette partisane de la candidature que par la configuration différente des territoires.
Répartition des députés par groupe au 18 juillet 2024 | |||
2022 | 2024 | Écart | |
Gauche démocrate et républicaine | 22 | 17 | -5 |
La France insoumise – NFP | 75 | 72 | -3 |
Socialistes et apparentés | 31 | 66 | 35 |
Écologiste et social | 23 | 38 | 15 |
Ensemble pour la République | 170 | 99 | -71 |
Les Démocrates | 51 | 36 | -15 |
Horizons & Indépendants | 30 | 31 | 1 |
La Droite républicaine | 62 | 47 | -15 |
Rassemblement national | 89 | 126 | 37 |
À Droite | 16 | 16 | |
Libertés, indépendants, outre-mer et territoires | 20 | 21 | 1 |
Députés non-inscrits | 4 | 8 | 4 |
577 | 577 | 0 |
Mais, à l’arrivée, la hiérarchie des sièges est bousculée. Le PCF recule numériquement et la France insoumise se tasse. Le grand bénéficiaire de l’opération est le PS, qui fait presque jeu égal avec LFI en nombre de sièges. Quant aux Verts, ils compensent en partie leur échec cuisant aux européennes en renforçant leur groupe à l’Assemblée. Il est vrai qu’ils ont reçu le renfort de cinq frondeurs « insoumis » et de cinq autres députés de Générations. A la veille du scrutin, la FI et le PC totalisaient 97 sièges contre 54 pour le PS et les Verts. Aujourd’hui, les anciens comparses du Front de gauche cumulent 89 sièges contre 104 pour le total du PS et des Verts.
3. De 1945 à 1978, la gauche a été dominée par le Parti communiste, toujours au-dessus des 20% (sauf en novembre 1958). L’écart entre le PC et le PS a été maximal à l’élection présidentielle de 1969, où le communiste Jacques Duclos obtenait 21,3% au premier tour, alors que le socialiste Gaston Defferre atteignait tout juste les 5% des suffrages. Le virage à gauche du PS de François Mitterrand lui a permis de réduire l’écart avec le PC (devenu son allié en 1972), de le rattraper en 1978 et de le distancier en 1981. Commencèrent alors la longue domination du PS sur la gauche, son inflexion vers un socialisme de plus en plus « social-libéralisé » et le déclin quasi ininterrompu du PCF. Dans la polarisation qui structure la gauche en longue durée, c’est son flanc droit – sensible à la nécessité de s’accommoder avec les logiques dominantes – qui l’a emporté sur le flanc gauche – porté davantage vers la rupture systémique.
Ce côté gauche a été structurellement fragilisé par le recul du PCF, concomitant de celui du mouvement ouvrier et salarial. Après 2002, la gauche de gauche s’est toutefois relancée, d’abord autour de la mouvance « antilibérale », particulièrement active dans l’opposition au projet de traité constitutionnel européen en 2005. Mais les « collectifs antilibéraux » de 2006 ne sont pas parvenus à s’unir jusqu’au bout et se sont effondrés à la présidentielle de 2007. À partir de 2008, en rupture de ban avec le PS, Jean-Luc Mélenchon s’est installé comme la figure de proue de la gauche hostile au choix social-libéral désormais assumé par les socialistes.
Les élections présidentielles de 2012 et 2017 se sont ainsi déroulées dans le cadre unitaire du Front de gauche, conclu entre le PC et Mélenchon. La troisième présidentielle, en 2022, s’est pour sa part déployée dans un contexte de division de la gauche. Elle a rappelé 1969 : autour de l’ancien socialiste, la gauche de gauche a laminé l’autre partie de la gauche.
Les scrutins de 2024 doivent-ils être tenus pour conjoncturels, ou annoncent-ils une nouvelle configuration à gauche, voisine de celle qui s’est produite entre 1972 et 1981 ? La gauche est-elle en train de se rééquilibrer, au profit de la gauche réputée plus modérée ?
Quels choix face à l’extrême droite ?
La crise politique n’est pas près de se résorber, autour d’une Chambre sans majorité, au sein d’un système institutionnel manifestement à bout de souffle. Que peut-il se passer ? L’incertitude est totale. À ce jour, on ne sait même pas si la gauche pourra s’accorder sur une proposition pour la direction d’un gouvernement. Et rien ne dit que l’éventuelle candidature sera acceptée par un Président jouant cyniquement sur l’absence de majorité parlementaire qu’il a lui-même aggravée.
Faut-il seulement vouloir gouverner dans une situation si confuse ? On optera ici pour une réponse positive : après tant de coups reçus, l’attente d’un changement de cap est grande du côté de l’électorat de gauche. Encore faut-il dire ce pour quoi on veut gouverner, dans une situation aussi précaire. Il se dit, du côté de la France insoumise notamment, que la gauche gouvernera pour appliquer son programme. Mais il en est de ce programme comme de tous les autres : à proprement parler, il a été approuvé au premier tour par un peu moins de 30% des exprimés. Il n’a pas été récusé au second, mais l’assentiment qu’il a recueilli est loin de la majorité.
C’est suffisant pour gouverner « à partir de » ce programme. Mais comment, sans majorité stable, mettre en œuvre « le programme, tout le programme, rien que le programme » ? Comme l’a opportunément rappelé Sophie Binet, le peuple de gauche n’a pas besoin d’un « gouvernement de martyrs » qui ferait trois petits tours et s’en irait, qui voudrait seulement montrer par les actes que tous les autres courants ne veulent pas de ce programme et qui, en fait, ferait plutôt la démonstration que la gauche est incapable de faire appliquer ce pour quoi elle s’est engagée.
Sans doute faut-il donc vouloir gouverner, avec trois objectifs réalisables, de difficulté inégale : faire aboutir le plus de mesures positives capables de recueillir des majorités ponctuelles ; sur les points moins consensuels (retraites, fiscalité…) tout faire pour obtenir des accords ; en dernière analyse, si ce n’est pas possible, mettre chacun en face de ses responsabilités devant le peuple souverain.
La crise est profonde : son issue devrait désormais être au centre de la controverse politique. La question n’est plus alors seulement ni même surtout celle du programme, mais de la stratégie qui permettra à un projet de gauche de l’emporter dans la durée. En 2023, nous avons vécu ce que la France n’avait jamais connu depuis des temps immémoriaux : un mouvement de rue d’une puissance inégalée, majoritairement soutenu par l’opinion, et qui au bout du compte n’a trouvé d’issue politique que dans la poussée de l’extrême-droite. Les causes du phénomène ont été décrites en long et en large : l’inquiétude sans l’espérance ; la mise en cause des boucs émissaires plutôt que celle du système global ; l’impression d’être toujours déconsidéré, jamais écouté et toujours trompé ; la colère qui, faute de responsabilité claire, se mue en ressentiment.
Pourquoi ce mécanisme d’apparence inexorable ? Parce que des liens patiemment construits reliaient autrefois l’expérience sociale et les constructions politiques, le mouvement ouvrier et la gauche. Or ces liens se sont distendus. Il y a pourtant de la dynamique « en bas », des mouvements d’une ampleur remarquable, comme on l’a vu contre la réforme des retraites ou pour les mobilisations sur les enjeux climatiques et comme on l’a encore enregistré dans les quelques semaines de campagne législative. Mais cette dynamique venue de la société elle-même n’a pas trouvé une perspective politique rassembleuse à la hauteur, même si la constitution hâtive d’un Nouveau front populaire commençait enfin à aller en ce sens.
Tout se passe comme si, à gauche, on trouvait des bouts de réponse, sans trouver ce qui peut, à partir des fragments dispersés d’un peuple insatisfait, forger un tout capable de faire société. Par la bouche de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise a choisi de confirmer son choix, fait pratiquement depuis quelque temps, de s’adresser à la « nouvelle France », celle des populations racisées, des femmes et de la jeunesse. Cela revient à s’engager dans ce que proposait le très controversé think tank Terra Nova en 2011. Cela ne suffit pas à discréditer le projet : au vu des résultats engrangés par LFI, il n’a pas été sans une certaine efficacité dans la série 2024 des européenne et des législatives.
La méthode a permis au NFP de progresser avant tout en Ile-de-France, et plutôt sur les terres longtemps labourées par le PC. Elle a mobilisé les plus convaincus, mais rebuté d’autres segments de l’opinion, qui se sont mis à identifier la radicalité du projet et la violence des attitudes et des mots. Et elle a laissé de côté cette autre France, tout aussi urbaine que rurale, qui se sent délaissée dès l’instant où elle n’est pas au cœur de l’espace métropolitain « connecté ». Cette autre France qui, parce qu’elle se sent abandonnée par la droite comme par la gauche, se laisse volontiers séduire par les solutions « dégagistes » du Rassemblement national… On n’a pas à choisir une France plutôt qu’une autre, privilégier une partie du peuple et en abandonner une autre. C’est le tout qu’il faut rassurer, mobiliser, convaincre de devenir acteur politique jusqu’au bout.
Pour répondre aux attentes populaires et au désir d’égalité, certains mettent l’accent sur la nécessité de la rupture, mais ne disent guère la manière dont il faut s’y prendre pour faire que cette rupture soit majoritairement soutenue et mise en œuvre. D’autres insistent sur la nécessité impérieuse des majorités, mais négligent l’expérience amère qui montre que les majorités s’engluent, dès l’instant où elles se coulent jusqu’à s’y noyer dans les méandres des logiques dominantes.
En réalité, il faut bien sûr choisir entre, d’un côté la priorité donnée au désir de rupture et, de l’autre, le souci de ne pas risquer l’isolement et la déroute qui l’accompagne inexorablement. Il faut choisir, donc tout faire pour donner électoralement un poids plus grand à l’une ou à l’autre des options. Il faut choisir, mais sans jamais oublier que, une fois la préférence sanctionnée dans les urnes, c’est la totalité de la gauche qu’il faut rassembler, a fortiori quand ce sont les ténèbres qui gagnent.
Ce qui manque
Nous sommes devant la possibilité d’un cataclysme démocratique, qui finirait par mettre dans l’ombre des décennies de combats pour l’émancipation. Le spectacle donné par la scène politique, le peuple mis à l’écart, au mieux appelé à la rescousse de telle ou telle formation de tel ou tel choix… Tout cela nous dit qu’il faut changer en profondeur la trame même de la souveraineté populaire, de la vie démocratique et du système politique lui-même.
Dans ce grand œuvre, il y a un point de passage, parmi bien d’autres, mais dont les péripéties actuelles montrent cruellement l’absence. Ce point de passage est celui d’une dynamique qui, en remettant à plat le dispositif politique à gauche, permettrait au peuple de ne pas être convié épisodiquement à soutenir, mais de devenir acteur de son propre destin. Dans la grande restructuration de notre trame démocratique, la question de la force politique émancipatrice ne peut rester au second plan.
Voilà un quart de siècle que Regards a fait le choix de se situer du côté d’une gauche radicale, enracinée dans une histoire populaire et subversive, innovante et rassembleuse. Ce choix garde son actualité, mais il s’accompagne aujourd’hui d’un constat : la force politique capable de stimuler cette gauche n’existe pas, ou n’existe qu’en morceaux.
L’histoire, celle du mouvement ouvrier, du communisme, de la gauche tout entière suggère que les partis, de ce côté de la vie politique, n’ont été vraiment utiles que lorsqu’ils avaient pu s’ancrer dans quatre exigences simultanées : l’immersion dans une expérience populaire concrète, sur le lieu de la résidence comme sur celui du travail ; la jonction entre des champs d’activité que la société déconnectait les uns des autres, le champ politique, le champ syndical, le monde associatif, l’univers intellectuel et symbolique ; le souci de raccorder les attentes, les inquiétudes et les colères à l’espérance concrète d’une société d’émancipation ; la volonté de raccorder toujours la fibre portée à la rupture, et la nécessité de la majorité, sans laquelle il n’y a ni rupture ni avancées partielles.
Le PCF a su occuper cette place pour un temps, mais il s’est enfermé dans la répétition et n’a pas su se refonder quand il le fallait. La FI donne trop souvent l’impression de reproduire ses pires défauts et d’ignorer ce qu’il avait de meilleur. Le PS retrouve les accents de la gauche historique, sans que rien ne dise comment il va éviter de retomber dans ses vieux démons. Les Verts, appuyés sur la pertinence de leur parti pris écologiste, continuent d’hésiter entre rupture et accommodement.
À ce jour, aucune force n’est en état de porter à elle seule ces quatre exigences. Cela manque cruellement à l’espace politique. Nul n’y parviendra en répétant les formules anciennes. Aucun parti, aucune tradition critique ne peut s’affirmer comme « la » réponse, tous les autres étant au mieux des ventres mous, au pire des traîtres contre lesquels on stimule la réprobation populaire. On peut aimer le débat d’idées, se méfier des consensus faciles et ne pas se noyer dans la culture d’exclusion sectaire dans lequel le communisme s’est noyé, à certains moments de son histoire, et dont il a su bien souvent – mais pas toujours – se dégager.
Si cette force pluraliste ne voit pas le jour, si elle ne met pas en adéquation ses visées et ses façons d’être, elle risque de rester engluée, au gouvernement comme dans l’opposition. Cela ne serait pas d’une gravité extrême si, en face, la dynamique n’était pas du côté du pire. Le peuple ne peut pas rester éternellement au second plan de la démocratie. C’est en aidant à ce qu’il soit au cœur d’une refondation démocratique que la gauche retrouvera son lustre, et pas dans les effets de manche, les chamailleries et les conciliabules opaques.
C’est bien « beau » de s’écouter écrire, mais on fait quoi, avec qui, pour quels objectifs « immédiatement » immédiats et autres ? Tout cela n’est en réalité que « commentaire »…
C’est « beau » de s ‘écouter mépriser les autres !
Voici ce que j’ai retenu en réponse à votre question (même si je soupçonne que l’objet de votre commentaire n’était pas de poser une question mais juste de dénigrer).
Comme l’article est bien long, je m’étais fait un petit résumé et je ne résiste pas au plaisir de vous le partager (désolé, Roger Martelli, si c’est bancal).
Première urgence : déterminer une stratégie face à l’extrême droite, en commençant par un diagnostic sans concession du désastre ( je vois dans les analyses descriptives de l’article, un début de ce travail, mais vraiment un début. Il y a plein de choses qui s’écrivent partout, mais on a besoin d’une discussion).
Accepter de gouverner ( là Roger Martelli semble tout de même prudent)
« Sans doute faut-il donc vouloir gouverner, avec trois objectifs… : faire aboutir le plus de mesures positives capables de recueillir des majorités ponctuelles ; sur les points moins consensuels (retraites, fiscalité…) tout faire pour obtenir des accords ; en dernière analyse, si ce n’est pas possible, mettre chacun en face de ses responsabilités devant le peuple souverain. »
Essayer de rompre avec un mouvement qui semble inexorable : « l’inquiétude sans l’espérance ; la mise en cause des boucs émissaires plutôt que celle du système global ; l’impression d’être toujours déconsidéré, jamais écouté et toujours trompé ; la colère qui, faute de responsabilité claire, se mue en ressentiment. »
Cesser de rendre possible une identification de la « radicalité du projet » à « la violence des attitudes et des mots ».
Rassembler la gauche : il faut certes choisir entre « désir de rupture » et refus de « l’isolement », « mais sans jamais oublier que, une fois la préférence sanctionnée dans les urnes, c’est la totalité de la gauche qu’il faut rassembler.»
« Changer en profondeur la trame même de la souveraineté populaire, de la vie démocratique et du système politique lui-même.», ne pas convoquer le peuple que pour les élections, pour soutenir ou faire barrage. ( Voir sous le chapeau « Ce qui manque » )
– l’immersion dans une expérience populaire concrète, sur le lieu de la résidence comme sur celui du travail ;
– la jonction entre les champs politique, syndical, associatif, l’univers intellectuel et symbolique ;
– raccorder les attentes, les inquiétudes et les colères à l’espérance concrète d’une société d’émancipation ;
– raccorder toujours la fibre portée à la rupture et la nécessité de la majorité.
Alors, pour revenir à votre commentaire si constructif, lui:
Ce qu’il faut faire IMMÉDIATEMENT, c’est se mettre au travail pour construire et rassembler et arrêter de mettre des baffes à tout le monde, comme si cette pratique si commune était un certificat de radicalité révolutionnaire.
Une fois de plus, l’analyse de Roger Martelli est pertinente pour ce qui concerne les faits objectifs observés. Pour autant, il me semble que les perspectives sont trop teintées de pessimisme pour la gauche qui nous rassemble : » une gauche radicale, enracinée dans une histoire populaire et subversive, innovante et rassembleuse… » . Cette gauche ne manque pas, elle existe, elle est présente et de demande qu’à se développer. Pour ce faire, les moteurs « organisations ou partis politiques » , aussi nécessaires soient-ils, ne doivent pas se comporter comme les seuls outils d’un changement politique profond. Les aspirations de la population se manifestent dans d’autres formes de mobilisation et d’association que les seuls partis qui restent, pour l’instant, les maîtres du jeu politique institutionnels. On peut le voir, dans la vivacité des collectifs citoyens, éphémères ou p’us durables, sur des thématiques foncièrement politiques . Par exemple, dans mon département, plusieurs collectifs sont nés pendant ou après la pandémie Covid ( dont on sous estime l’impact réel sur le fonctionnement des associations, syndicats ou partis « traditionnels » ) . Pendant la pandémie, un collectif citoyen baptisé » collectif vérités » est né par rapport aux informations scientifiques ou aux fake-news …..Il existe toujours. Dernièrement, juste après les élections européennes et le résultat de l’extrême droite, un autre collectif est né baptisé » collectif contre les idées d’extrême droite » , lors des deux premières réunions, il a réuni plusieurs dizaines de personnes d’origines associatives différentes ou simples citoyens ….Ce sont deux exemples, qui montrent d’une part, qu’il existe une vivacité intellectuelle représentative de cette gauche plurielle et radicale, et d’autre part que la forme » parti » avec ses déceptions, son manque de souplesse et souvent de démocratie interne, n’attire plus celles et ceux qui s’intéressent aux évolutions politiques de la société.
« Le PS retrouve les accents de la gauche historique, sans que rien ne dise comment il va éviter de retomber dans ses vieux démons. »
Le accents du Hollandisme ?
Évidement, on souhaite tous une gauche unie, et force est de constater que les lignes « idéologique » et dans le cas traquenard actuel, stratégique, ce qui n’est pas la même chose, sont confusent.
Le PS cède déjà à ses vieux démons, le PC (ligne Roussel) et les Verts passent de Bello à Tubiana, sans sourciller…c’est grave.
En terme idéologique, c’est à LFI qu’on doit la ligne Radicale du programme, et à laquelle, autant faire que ce peut, il faut s’accrocher, au nom de la gauche.
En terme stratégique, au PS, qui serait comme l’aile « droite » du NFP, et auquel reviendrait la diplomatie, le dialogue et les passerelles à droite (on ose plus dire au « centre » ) et d’aider à trouver les majorités, avec quelques postes clefs, par exemple, pour faire bonne figure dans un éventuel gouvernement.
Mais il ne faudrait surtout pas confondre les deux:
Mettre la stratégie avant l’idéologie, qui tient à la ligne du programme, c’est justement dévier, ou trahir, le dit programme de gauche.
Le rapport de force va donc perdurer…jusqu’au dénouement concernant le choix du PM, sujet en vérité explosif pour le NFP, et qui résume tout le problème.
TOUS se sont mis d’accord sur un programme synonyme de progrès social (minimal) pour les classes populaires lors des législatives MAIS un seul tient réellement à l’appliquer… Il est là le problème!
Le nom du premier ministre n’est devenu important que parce qu’il cristallise cette fracture de fond, celle existant entre une gauche « molle » et une gauche de « rupture »! Et de toute évidence, ceux qui sont à l’origine du problème sont ceux qui entendent trahir l’engagement pourtant répété auprès des électeurs! Merci le PS, le ecolos et le PCF…
Dire c’est TOUT le programme, rien que le programme, actuellement, c’est dire, n’appliquons rien du tout.
C’est facile d’être révolutionnaire finalement : il suffit de lancer des anathèmes ( sentence d’excommunication prononcée par les Églises ) à tous ceux qui ne pensent pas comme nous.
Dire, l’union est un combat, ce n’est pas mettre des baffes à tout le monde tout le temps. Il s’agit de convaincre.
Commentaire à mon avis pertinent car il prend en compte le rapport de force. Mais électoralement la gauche pèse à peine 30 %.
Mais les idées de justice sont largement majoritaires dans le pays. il y a donc une voie pour enclencher une nouvelle dynamique.
Les « vieux démons » sont ceux qui tiennent le PC depuis plus de 20 ans avec les résultats qu’on connait.
La « ligne » Roussel vise à réparer les c0nneries de ces vieux démons.
Bonjour
« Quand les emmerdes arrivent c’est par escadrilles » disait l’autre (je parle de Chirac pour les incultes).
Et une emmerde de plus : alors, qu’elle avait annoncé ce week-end être partante pour devenir 1ere Ministre, Laurence Tubiana vient d’annoncer qu’elle renonçait vu le bordel ( elle ne le dit pas comme ça, mai c’est tout comme) qu’il y a à gauche.
Et dire que les discussions reprennent ce lundi 22 juillet : quand on atteint le fond du ridicule, au lieu de reprendre son élan pour repartir à la surface et essayer de sortir par le haut, si tant est qu’on peut y arriver, on prend une pelle et on creuse.
Le fond du ridicule reste de classer encore le PS à gauche… Tant qu’on en sera encore là, rien n’avancera. Pire… Tout échouera!
Contribuer a mettre en place « une gauche radicale,non sectaire, moderne et populaire » serait donc l’objectif de Regards. Mais elle existe cette gauche Camarade Martelli ! Imparfaite sans doute, encore un peu jeune, pas assez structurée à la base à mon goût, dans les quartiers, dans les villages, mais à coup sûr radicale, populaire,efficace, intransigeante sur les principes et les vraies valeurs de gauche. Moderne aussi : la Révolution Citoyenne, c’est le changement radical, pour le peuple, par le peuple. N’est-ce pas « Moderne » ???
Le monde du fric ne s’y est pas trompé dont les médias s’emploient en permanence à diaboliser la FI et JLM. Pas besoin d’être expert en politique pour comprendre leurs raisons !
Par contre hélas, force est de constater que Regards s’engage incontestablement et massivement en faveur de ceux qui ont choisi de trahir et de tenter de diviser !
Militant FI j’aurais mauvaise conscience aujourd’hui de contribuer même indirectement au travail de sape, de division, de duperie entrepris par Regards; en conséquence j’ai décidé de mettre fin à mon abonnement.
Non sectaire, la LFI ? MDR
Il suffit de lire votre commentaire ! et ceux de beaucoup d’autres trolls de la LFI. Tout ceux et celles qui ne sont pas soumis au chef sont condamnés comme traîtres, ennemis qu’il faut combattre, des hollandistes, des macronistes, des droitiers. Et des racistes, selon Quaternens, Chikirou et même (tristesse !) Rima Hassan.
Radicale la LFI ? ce ne serait pas l’avis du NPA par exemple qui trouve le programme tiède et certainement pas anticapitaliste.
Confondre la radicalité et le bruit et la fureur, c’est à pleurer.
Avoir rendu possible que le combat pro palestinien soit radicalement entaché d’antisémistisme est une faute impardonnable.
Votre critique de la FI est tellement caricatural…
On se demande dans quel camp se situe le sectarisme quand on vous lit.
La ligne de rupture se situe sur le plan idéologique entre ceux qui croient que l’économie de marché est en capacité de répondre aux enjeux fondamentaux de la société et ceux qui pensent que l’économie doit être régulée par le politique. Sur le constat, presque tout le monde s’accorde pour dire que l’économie de marché par ses excès en tout genre : surconsommation, surexploitation des ressources de la planète, surexploitation des ressources humaines, suraccumulation du capital ne peut pas être la solution. Sur les remèdes et les pistes possibles, sur la responsabilité politique des prises de pouvoir et de régulation, les divergences sont nombreuses. Tant que la question du modèle économique, social, environnemental et démocratique ne sera pas véritablement réglée, les divisions persisteront.
« Par la bouche de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise a choisi de confirmer son choix, fait pratiquement depuis quelque temps, de s’adresser à la « nouvelle France », celle des populations racisées, des femmes et de la jeunesse. Cela revient à s’engager dans ce que proposait le très controversé think tank Terra Nova en 2011. »
La stratégie de LFI serait donc celle de Terra Nova ! Rien de plus grotesque mais rien d’étonnant non plus, on est sur Regards
C’est d’autant plus grotesque que Rogers oublie deux catégories citées de la bouche de Jean Luc Mélenchon pas plus tard que le vendredi 14 juillet dans sa conférence « Le moment politique », conférence accessible sur You Tube et dont je conseille le visionnage à tous : la « nouvelle France », celle des populations racisées, des femmes et de la jeunesse, celle des abstentionnistes et des plus pauvres.
L’inverse de Terra nova !
Il suffit d’une discussion de 15 minutes avec un abstentionniste pour arriver à la conclusion que c’est préférable qu’il s’abstienne. Si vous ne me croyez pas c’est que vous n’avez jamais essayé.
Et si finalement, tout allait bien car la popotte continuait ? Cependant, il faut que la mixture prenne et dure ! Seul souci de leur démocratie d’initiée à l’ancienne.
Bonjour Regards, Il me semble que l’analyse de Roger Martelli omet de prendre en compte la démarche salutaire de Clémentine Autain et François Ruffin qui n’hésitent pas à sortir du carcan de la bien-pensance pour tracer un chemin d’espoir et d’émancipation. Le temps n’est-il pas venu de créer une stratégie autour de ces deux personnalités de la gauche démocratique ?
Arrêtez de reprendre les discours de la gaugauche accommodante (Ruffin et les socialos en peau de lapin, ceux qui ont engendré Macron). C’est complètement faux le discours selon lequel LFI a repris à son compte la théorie de Terra Nova et abandonné les ouvriers pour s’adresser aux banlieues. La meilleure preuve en est que LFI est de toutes les luttes sociales, sur les piquets de grève, avec les salariés en lutte, bien plus que les socialistes ou les Verts. Par ailleurs, c’est débile d’opposer les catégories populaires entre elles. Il y a des salariés en banlieue.
Pardon, mais Ruffin ne fait pas partie de la gaugauche accommodante ! C’est un homme qui ne transige pas sur ses fortes convictions qui l’honorent. Il n’a jamais du mal en public à propos des gens de gauche.
Il faut être clair entre forces et électeurs de gauche : aucune organisation politique ou parti ne peut arriver, seule et isolée, au pouvoir pour gouverner et changer de politique. Je dis bien : aucune ! Autrement dit, la seule voie politique possible pour prendre le pouvoir et gouverner à gauche, est la voie du rassemblement et de l’union populaire. Il y a des différences voire des divergences : c’est normal sinon il n’y aurait qu’un seul parti. Il est donc parfaitement stérile d’attiser les différences plutôt que de renforcer les idées forces communes. Renvoyer les uns et les autres à leur différence, voire à leurs divergences est un signe de faiblesse exploité par les pires adversaires de l’union populaire , en définitive c’est faire le jeu de Macron, de Wauquiez, de Ciotti, de Bardella et de Le Pen.
Partons de ce qui fait accord, et il y a pas mal d’éléments dans le programme du NFP, pour renforcer ce qui ne fait pas accord. C’est comme une équipe de sport collectif olympique : évitons de marquer des buts contre son propre camp. En sommes nous capables ?
L’avenir n’est pas au socialisme, il est à la démocratie. Quelle que soit le choix que fera la gauche pour tracer son avenir, il ne sortira pas du cadre qu’elle lui assignera. Idem pour la droite, qui réfléchit de son côté au sien. Les deux resteront en concurrence, sans qu’il soit possible d’accorder à l’une ou à l’autre une hégémonie définitive, un label de vertu imprenable. Ceux qui caressaient ce rêve, le rêve socialiste, doivent se réveiller : le capitalisme ne disparaîtra pas.
Ils dormaient depuis longtemps. Depuis le début de la révolution industrielle. D’autres se donnaient pour l’avant-garde, éveillée donc. Pour juger de son apport, Roger Martelli nous invite à explorer l’histoire du communisme, lequel focalisa un temps leur optique. Contrairement à ce qu’il laisse entendre, il n’y a là rien qui permette de voir une émancipation, mais seulement servitude et crime. Le communisme est la honte du mouvement ouvrier.
Son legs le plus persistant est la langue de bois. Il transparait, avec son code sémantique si partculier, dans le propos de Roger Martelli, pour qui il n’y a pas d’extrême-gauche : puisque le mot est écarté, cela suffit à établir que la chose n’existe pas. Ce qui existe c’est la gauche radicale, qui n’a que des différences de degré avec la gauche modérée. Les deux peuvent donc s’unir naturellement, sans obstacle de fond.
On pourrait appliquer le même code à la droite, et parler de droite radicale plutôt que d’extrême-droite, avec les mêmes conséquences sur le plan de l’union. Celle-ci n’est pas faite, ce n’est pas peu dire. Mais, artifices de langage ou pas, elle se fera : la droite ne peut pas continuer ainsi.
Il me semble que pour donner de la chair aux analyses de Roger Martelli il est de la première importance de souligner la démarche non opportuniste et non narcissique de François Ruffin qui est un homme qui peut devenir un guide plein de tendresse et de poésie pour les forces de gauche qui recherchent l’apaisement et des avancées festives.
J’ose me permettre d’ajouter que François Ruffin ne se met jamais en avant, ne se met jamais en scène et fait preuve de timidité face aux médias. Son profil humble et non polémique ne fait pas de lui une tête de gondole mais un individu auquel les gens peuvent s’identifier.
En vous lisant, j’ai un doute…
Est ce que votre commentaire est un trollage ?
Ou est ce qu’il est sincère et dans ce cas, il ne faudra jamais plus se moquer des fans de JLM qui l’encense en permanence ?
Revenons au sujet : » la gauche ne peut pas continuer ainsi » . En proposant Lucie Castets au poste de première ministre, non par un vote, mais « au consensus », on voit bien que la gauche est en capacité d’évoluer pour satisfaire l’intérêt général. Ce matin, il n’y a pas un seul média national pour justifier l’attentisme et l’arrogance du président Macron qui considère que tout ce qui ne vient pas de lui n’est pas recevable. Il y a même un billet sur une média national qui affirme : » attention, si un type décide de tout à lui seul, nous ne sommes plus en démocratie ».
Laissons les obsessions anti-gauche, radicale ou modérée, communiste ou écologiste, socialiste ou insoumise, à celles et ceux qui ne veulent rien changer pour conserver leur pouvoir, leur poste, et en définitive pratiquer des politiques servant les intérêts de quelques nantis. Poursuivons le rassemblement et la mobilisation pour la réussite du nouveau Front Populaire.
Malgré des qualités personnelles tout à fait estimables, Lucie Castets est une candidate superflue. Le NFP ne peut pas gouverner. Le statut de bloc victorieux qu’il revendique est une construction sans base solide. Continuer à s’y accrocher n’effacera pas le rejet que suscite LFI parmi les politiciens et plus encore dans l’opinion. Près de 80 % des Français lui sont hostiles. L’équation (NFP – LFI) + Ensemble pour faire une majorité relève du calcul d’alchimiste. Y ajouter une touche intermittente de LR le saupoudre de fantaisie. Le moins déraisonnable est qu’un gouvernement transitoire gère les affaires courantes jusqu’à la prochaine dissolution.
C’est au pied du mur qu’on voit le maçon.
Vous qui faites des messages longs comme le bras sur la défense de la démocratie, vous qui vous posez en militant du parlementarisme… Vous proposez de mettre tout cela entre parenthèse pendant un an.
Quel crédibilité !
C’est vrai quoi, pourquoi la coalition arrivée en tête des élections aurait le droit de gouverner ?
Ce ne serait pas raisonnable, hein ?
Laissons plutôt la gestion des choses à un groupe de gens non élus qui pourront continuer le programme d’un président battu deux fois de suite dans les urnes.
Ca serait tellement plus démocratique !
Jolie cascade intellectuelle.
Attention à la blessure.
Ce n’est pas une jolie cascade : c’est un aveu ! Celui de la malhonnêteté intellectuelle . Démocrate avec tout le monde , sauf avec la gauche . Nous l’avons compris depuis longtemps. Laissons dire ou plutôt écrire et poursuivons le combat pour renforcer le nouveau Front Populaire.
Vous n’y êtes décidément pas, Lucien Matron. Je suis démocrate avec tout le monde figurez-vous, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche. Par exemple je réprouve ces députés qui ont refusé de serrer la main du benjamin de l’assemblée au moment des votes pour le bureau de l’Assemblée. Et vous ? Tous les élus du peuple sont respectables. Cela vaut aussi pour vos concitoyens.
Que le NFP dispose de la minorité la plus forte, c’est indéniable, soit. Mais le point n’est pas là. Rappelez-vous : LFI ne cessait de faire un procès en illégitimité à Renaissance, lors de la précédente législature, au motif que ce groupe n’avait qu’une majorité relative. Elle était pourtant plus forte que celle du NFP aujourd’hui. Il devrait s’en souvenir. LFI déposait une motion de censure à chaque recours au 49.3 : aucune ne fut votée. Là est la différence avec la situation actuelle : si un gouvernement NFP affrontait une motion de censure, elle serait votée et il tomberait. C’est pour cela que je dis que le NFP ne peut pas gouverner. Il a une majorité contre lui.
Bon vent pour votre combat. Au passage, demandez-vous pourquoi LFI est si répulsive aux yeux de l’opinion publique.
« la France insoumise a choisi de confirmer son choix, fait pratiquement depuis quelque temps, de s’adresser à la « nouvelle France », celle des populations racisées, des femmes et de la jeunesse. Cela revient à s’engager dans ce que proposait le très controversé think tank Terra Nova en 2011. »
Roger Martellli n’a visiblement pas lu (ou il a oublié) le rapport de Terra Nova sur la stratégie à adopter pour 2012. Lorsqu’il est question des classes moyennes, il était écrit: « Sur la fiscalité par exemple : les classes moyennes, par rapport aux classes populaires, se caractérisent notamment par l’accumulation d’une petite épargne sur le cycle de vie, qu’elles veulent protéger et transmettre. » Donc, il ne faut pas leur faire peur avec la fiscalité. Et est ajoutée la précision suivante : la gauche doit « faire oublier ses convictions culturelles, notamment sur l’immigration et l’islam » pour attirer le vote des classes moyennes.
Or, LFI met au cœur de son programme une refonte fiscale qui, certes, ne vise pas les classes moyennes, mais qui est utilisée par la droite politique et médiatique pour faire peur. Rien à voir donc avec la mise en avant du « petit patrimoine » à transmettre à ses enfants. Est-il nécessaire de préciser que LFI, non seulement ne fait pas oublier ses convictions culturelles, mais au contraire les met en avant avec la notion de créolisation?
Enfin, je cite le passage consacrée aux employées: « Il y a surtout les employées. Il s’agit à l’inverse d’un contingent électoral très important (77% des employés sont des femmes, soit 5.8 millions d’électeurs). Elles votent anormalement à droite : +7 points par rapport aux employés hommes en 2007. C’est un angle mort du discours politique de gauche, ouvriériste, dont l’imaginaire est associé au travailleur homme à l’usine. Les employées sont pourtant sensibles aux orientations de la gauche : travaillant à temps partiel subi, souvent pauvres, éprouvant des conditions de travail pénibles en l’absence de couverture syndicale forte, en détresse du fait de situations personnelles souvent difficiles (célibataires avec enfants à charge), ces salariées précarisées ont beaucoup de points communs avec les « outsiders » exclus du marché du travail, qui sont au cœur de l’électorat de gauche ». Chacun reconnaîtra aisément l’un des chevaux de bataille de François Ruffin. Et de La France Insoumise.
Bref, il serait préférable de vérifier avant de postuler les rengaines médiatiques destinées à discréditer la dynamique de gauche au sein de ce qui est nommé la gauche. Voir https://tnova.fr/democratie/politique-institutions/gauche-quelle-majorite-electorale-pour-2012/
Comme le disait François Mitterrand au soir de sa vie, l’enjeu est « le rassemblement à gauche de toute la gauche ». Seul un programme de rupture est en capacité de le mettre en œuvre.
La rupture nécessaire pour un changement de cap politique à gauche ( les électeurs ont clairement rejeté l’extrême droite avec le front républicain et demandé une autre politique que celle des gouvernements nommés par Macron) ne passera pas par des compromis avec le centre, le centre droit ou la droite sociale. Lucie Castets l’a parfaitement expliqué ces derniers jours, les divergences étant fondamentales sur une majorité d’orientation.
Par ailleurs, le président Macron, qui agit comme un roi républicain ( il veut décider tout seul) sera inévitablement un obstacle à un gouvernement issu du nouveau Front Populaire dont il n’accepte pas le programme. La situation ne peut évoluer que vers un nouveau clash politique : nouvelle dissolution un an après la précédente ou démission du président. En attendant, la macronie essaie de verrouiller l’appareil d’Etat par des nominations de hauts fonctionnaires.
A lire tous ces commentaires, il y a en effet de quoi être pessimiste sur l’avenir de la gauche, tant le sectarisme et les leçons données de haut semblent partagés de tout côté…La seule raison d’espérer, c’est la sagesse des électeurs-trices du 7 juillet, qui eux-elles ne se sont pas arrêtés aux imperfections des candidat-es et de leur parti mais ont choisi de faire barrage au RN. Une leçon vite oubliée par certains (je remarque que ce sont généralement des mecs). Pour le reste, l’analyse de Roger Martelli me semble très pertinente. Il reste à trouver les formes d’un engagement unitaire non sectarisé…
L’opinion en France n’a pas basculé à gauche. Elle est à droite et si elle souhaite un changement de gouvernement ce n’est pas pour qu’il fasse une politique de gauche.
La situation n’est pas du tout la même que lors de la précédente législature : le boc autour de Renaissance disposait d’une majorité relative, mais il était suffisamment fort pour ne pas avoir de majorité contre lui. Ainsi l’exécutif pouvait gouverner grâce au 49.3. Ce n’est plus possible aujourd’hui, pour aucun des trois blocs constitués : chacun d’eux a une majorité relative mais, tel quel, il aurait une majorité contre lui, formée par les deux autres. Gouverner avec le 49.3 n’est plus possible, la motion de censure serait votée. Cela vaut aussi pour le bloc le plus nombreux.
Il n’y a pas de solution durable hormis de nouvelles élections. Elles seules peuvent apporter la clarification, qui n’est pas encore advenue. Elle reste souhaitable.
L’es révélations récentes sur l’extrême droite et sur les dizaines de candidats et d’élus du RN mis en examen voire condamnés pour des faits, des actes ou des propos racistes voire fascistes situent définitivement ce parti dans le camp des non-démocrates. Les réactions de ce parti et de ses élus par rapport à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques confirment ce constat. Les électrices et les électeurs ont confirmé à près de 70% qu’ils rejetaient un gouvernement Le Pen- Bardella – Ciotti.
Reste que le bloc de gauche n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée Nationale, mais représente le bloc comprenant le plus de députés . Que va faire Macron ? Quelle premier ministre va t’il nommer ? Un premier ministre issu ou proche du RN, c’est impossible ! Un premier ministre issu ou proche du bloc macroniste et centriste, il va tenter cette option, elle sera inévitablement rejetée par l’opinion publique et la censure sera votée dès la premiére déclaration du premier ministre, ne pouvant pas dissoudre une seconde fois, comment gouvernera t’il ? Reste l’option de nommer un ou une première ministre issu.e iu proche du bloc le plus important donc du NFP. Macron n’en a pas envie du tout. Mais rien ne prouve que certaines décisions seraient rejetées .
Par exemple , l’abrogation de la loi sur les retraites dont certains députés du centre et de la droite ne voulaient pas, peut faire une majorité.
Deuxième exemple, l’augmentation généralisée des salaires dont le SMIC peut se décider par décret , pas besoin de loi pour ça. Ce sont deux exemples qui peuvent s’appliquer à d’autres thématiques.
Il existe donc des marges de manœuvre pour avancer . Cele ne règle en rien la question de la majorité à l’Assemblée… mais pourrait préparer un changement de majorité lors des prochaines élections. C’est bien ce que redoute la droite et le centre…
« Les « collectifs antilibéraux » de 2006 ne sont pas parvenus à s’unir jusqu’au bout » ???
Non ! Ils ont été activement sabotés par les activistes de la LCR, ceci dès le 1er jour, et jusqu’au coup de grâce final porté par Besancenot. Coup monté dès le départ.
Ce n’est pas une nouveauté : LFI qui n’est pas un parti organisé comme les autres du point de vue de sa structure et de son organisation interne est infiltrée depuis quelques années par des mouvances d’obédience trostskyste, libertaire, activiste voire anarchiste. A vouloir trop » innover » dans la forme, on perd le fond et la cohésion idéologique, c’est une évidence.
Il n’y a aucun espoir viable du côté des partis – quels qu’ils soient !!!
Toutes les péripéties auxquelles on a assisté depuis la campagne des présidentielles de 2022, avec la DIVISION comme maître mot (malgré 400 000 participants à la Primaire populaire qui ont été complètement ignorés et méprisés !) et stratégie partagée, alors qu’en 15 jours, ils nous ont sorti la NUPES (totalement insincère, on l’a vu pendant deux ans… mais seul moyen de nous faire voter à gauche pour sauver et même gagner des députés… surtout LFI) et maintenant en deux jours, le NFP (après s’être crépé le chignon pendant deux ans !), qui, Ô miracle, a propulsé la gauche en première position… mais pourquoi faire (cf les péripéties pitoyables pour trouver un candidat premier ministre, seule satisfaction, c’est une femme !). Alors basta de ce côté !
Par contre, il existe un peuple de gauche en France, qui s’exprime dans les urnes (environ 30 % des exprimés), mais qui existe aussi au-delà, abstentionnistes certes, mais parfois aussi actifs, dans le mouvement associatif ou syndical (n’en déplaise à Lordon !), en tous cas, des citoyens qui se sont réveillés en nombre devant le péril du 7 juillet dernier (cf la réunion du collectif de citoyens de la 5eme circonscription du Gard à Anduze il y a deux semaines – cf La Marseillaise Hebdo du Gard).
Il n’y a pas que dans les Cévennes que la prise de conscience du danger a eu lieu (n’en déplaise à Mélenchon, le midi a été rouge, comme le pays minier du Nord de la France, on a même compté 5 députés communistes sur 5 dans le Gard en 1973 ou 1978 et maintenant c’est 6 sur 6 pour le RN !).
C’est sur cette prise de conscience de l’urgence de faire barrage au pire (qui nous menace dans un an ou dans trois ans, c’est donc particulièrement urgent), sur les millions de citoyens qui peuvent se mobiliser, à la base surtout, avec des collectifs, des forums, des rencontres, qui seront spontanées ou non (les candidats et candidates aux législatives peuvent lancer ce type d’initiative comme ce qui se passe dans le Gard ou l’Hérault).
En tous cas, il faut des rassemblements et des collectifs ouverts et vivants (cf les forums que l’on a connu avec « Nuit debout » et les « Gilets jaunes »), décentralisés aussi, qui aident les moins motivés à rentrer dans un mouvement qui doit viser à devenir majoritaire et citoyen.
Les partis de gauche peuvent aider aussi (s’ils veulent bien laisser de côté leurs chamailleries et leurs visées tactiques – pour devenir hégémoniques dans une minorité !? – Merde au « trou de souris » et aux scenarii du même aloi), sans parler de l’intersyndicale en laquelle je crois plus car elle a fait la preuve de sa détermination et de son sens unitaire (bien que Lordon en ait fait le pire ennemi – il faudrait qu’il se calme… – qui croit en une grève générale décrétée par un état major syndical ?! On n’a pas besoin de ces chimères là !).
L’impératif c’est de « GROUPIR » : unir toutes les bonnes volontés, tous ceux qui croient aux luttes émancipatrices, et qui ne veulent pas que notre pays tombe dans les bras des Le Pen, Bardella, Ciotti, Zemmour et consorts.
Il faudra innover sans doute pour que la mayonnaise prenne : il y a les réseaux sociaux (cf leur rôle pour les GJ qui a été déterminant pour déclencher le mouvement), aux intellectuels aussi de faire des propositions innovantes, de quoi nous faire rêver aussi, en vivant, ensemble, un DEJA LA (comme dirait Friot) de fraternité et de solidarité.
Hors de cette voie, je crois que c’est foutu !
NB : et surtout, passons-nous des « leaders » et « porte-paroles » institutionnels. Qu’ils la ferment TOUS une bonne fois. Nous serons toujours assez grands pour désigner nos députés et nos minsitres, même s’il le faut, par tirage au sort !!!
Suite aux premières consultations entre le Président Macron et le NFP, nous apprenons que certains , au centre, comme à droite, voteraient immédiatement une motion de censure, si un gouvernement constitué par le NFP comprenait des ministres LFI. Mais où se croient-ils ? Dans quelle république bananière veulent ils conduire le pays ? Que diraient ils, si dans un gouvernement constitué par une coalition centriste ou de droite , la gauche déposerait une motion de censure au prétexte qu’elle ne veut pas de ministre modem, ou Renaissance, ou Horizon ou Liot ou je ne sais quoi. Retournons leur la théorie du rejet des extrêmes , en affirmant qu’ils sont des extrémistes du Centre. Non seulement, ils ont semé le chaos politique dans le pays ( Macron en tête) , mais en plus, ils ont creusé depuis des année un déficit des finances publiques qui n’en finit pas de s’aggraver, ronger à l’os la totalité des services publics, attiser les divisions sociales et fait monter les idées d’extrême droite. Si une personnalité issue du NFP ou proposé par le NFP, était en charge de la formation d’un gouvernement, je ne vois pas en quoi, une ou plusieurs des formations politiques constituant cette coalition seraient exclues du pouvoir.
La réponse est donnée. : ce ne sont pas des ministres LFI qui seraient ke sujet mais bel et bien le programme du NFP. L’ aveu de la droite et de ses alliés centristes est édifiant, ils ne veulent pas de changement politique dans ce pays. Pire, un député LR a avoué qu’il ne » voulait même pas de député LFI à l’Assemblée… » . En battant le record historique de la durée de » gouvernement de gestion des affaires courantes », Macron-Attal et les ministres issus de la droite comme Darmanin et Le Maire font la démonstration de leur peu de considération pour la démocratie et vont plonger le pays dans une situation chaotique…
Interesting!