Européennes 2024 : le maelstrom électoral

anachoretique_dark_blue_map_of_the_european_union_with_barbed_w_6f797ec5-09d5-49d0-b4cc-2b3e628722a3

Les élections en France n’ont produit aucune heureuse surprise. Elles ont confirmé ce qui était attendu chez nous et qui s’est produit à l’échelle de l’Union : l’air du temps est à droite. Analyse de Roger Martelli, en co-publication avec Politis.

À Strasbourg, le curseur s’est comme prévu déplacé vers la droite. Le Parti populaire européen et les Socialistes et démocrates conservent certes leur statut prééminent, regroupant à eux seuls près de 45% des sièges. Mais le recul sévère du groupe réputé centriste de Renew – celui des macronistes –  et celui des Verts européens, joints à la stagnation de la Gauche unitaire européenne, laissent le champ libre à une consolidation de l’extrême droite.

Composition probable du Parlement européen
GroupeSortantsEvolution% des sièges
Parti populaire européen184825.6 %
Socialistes et démocrates139019.3 %
Renew80-2211.1 %
Conservateurs et réformistes73410.1 %
Identité et démocratie5898.1 %
Verts52-197.2 %
GUE/NL36-15.0 %
Non alignés983613.6 %

Cette extrême droite est pour l’instant divisée, mais elle compte pour près d’un quart de l’Assemblée qui vient d’être élue. Elle dispose ainsi d’une solide minorité de blocage, que la gauche « radicale » européenne ne peut plus guère assumer à elle seule, malgré des scores remarqués du Parti du travail en Wallonie et à Bruxelles.

En France, pour la troisième fois, le parti de Marine Le Pen arrive en tête du scrutin européen. Mais, à la différence des consultations précédentes, il surclasse ses concurrents, de droite comme de gauche. Les résultats définitifs sont sans appel.

Résultats définitifs en France
ListesVoix% Inscrits% Exprimés
Rassemblement national7 765 79515,731,37
Renaissance3 614 5587,3114,6
Parti socialiste3 423 8896,9213,83
La France insoumise2 448 7184,959,89
Les Républicains1 794 0333,637,25
Les Écologistes1 362 0012,755,5
Reconquête1 353 0862,745,47
PCF584 0201,182,36
Alliance rurale582 8761,182,35
Parti animaliste495 89512
Ecologie au centre316 0990,641,28
Asselineau-Frexit253 0230,511,02
AUTRES759 6621,553,07

Pour la première fois dans l’histoire démocratique de la France, l’extrême droite devient la première force du pays. Si l’on s’en tient aux seuls scrutins européens, on constate qu’elle attire aujourd’hui près de quatre votants sur dix.

Élections européennes depuis 1979
 19791984198919931999
EX-GAU+PC+LFI23,614,910,212,312,0
PS-EELV-PRG27,924,134,233,132,7
TOTAL GAUCHE51,539,044,445,444,6
DROITE47,246,242,542,546,0
EXT. DROITE1,311,711,910,59,0
TOTAL DROITE48,557,954,453,054,9
 20042009201420192024
EX-GAU+PC+LFI8,612,27,99,612,9
PS-EELV-PRG37,733,226,122,919,6
TOTAL GAUCHE46,245,434,032,532,6
DROITE39,243,136,733,429,7
EXT. DROITE10,16,924,929,238,8
TOTAL DROITE49,349,961,662,668,5

La grande revanche des extrêmes droites

Le RN à lui seul est en tête dans la quasi-totalité des départements, atteint la majorité absolue dans l’Aisne et dépasse les 40% dans une vingtaine d’autres, situés pour la plupart dans le Grand Est, les Hauts-de-France et le littoral méditerranéen. Les européennes ont conforté le profil connu depuis quelque temps. La propension au vote RN est en général plus forte dans les milieux modestes, qui cumulent les statuts subordonnés, les formations les plus courtes et les bas revenus.

Mais ces élections ont aussi poussé un peu plus loin le constat que, si le vote RN est nettement plus populaire que les autres groupements électoraux, Marine Le Pen a étendu son attraction à l’ensemble des milieux, ce qui lui donne un profil sociologique de plus en plus proche de celui de la société française tout entière.

SOCIOLOGIE DES ÉLECTORATS (selon Ipsos)
 AubryGlucksmannBardella
Ensemble8,71431,5
Âge   
18-24 ans31526
25-34 ans181330
35-49 ans91334
50-59 ans61539
60-69 ans51634
70 ans et plus31625
Profession du répondant   
Cadre102020
Profession intermédiaire91529
Employé151240
Ouvrier7754
Retraité31629
dont… Retraité CSP+41921
dont… Retraités CSP-31336
Selon le statut du répondant   
Salarié101436
dont… salarié du privé101237
dont… salarié du public111734
À son compte91226
Au chômage161033
Selon le dernier diplôme obtenu   
Inférieur au bac31046
Baccalauréat71238
Bac +2101329
Bac +3 et plus131817
Selon le niveau de revenus mensuels du foyer   
Moins de 1 250 €161232
De 1 250 à 2 000 €111435
De 2 000 à 3 000 €81331
Plus de 3000 €71630

La gauche : un petit mieux, mais…

Entre la première élection européenne au suffrage universel et le début de la décennie 2010, la droite classique n’était jamais descendue au-dessous des 40% des suffrages. Depuis cette date, elle ne cesse de reculer. En ce sens, les déboires du macronisme n’ont fait que prolonger un déclin déjà bien engagé. Mais, comme cela a été le cas lors des précédentes élections, présidentielles et législatives, la gauche n’en a profité que bien modestement et, au total, c’est une droite largement « droitisée » qui s’est installée dans le paysage politique français.

 Écart 2019-2024
EX-GAU+PC+LFI3,3
PS-EELV-PRG-3,4
TOTAL GAUCHE0,1
DROITE-3,7
EXT. DROITE9,6
TOTAL DROITE5,9

En 2019, les Verts avaient créé la surprise, profitant d’une conjoncture où le défi climatique était tenu pour le plus urgent. La France insoumise et le PS regroupé autour de Glucksmann avaient petitement fait jeu égal. En 2024, les socialistes décident – comme les Verts et le PC – d’aller une nouvelle fois chercher le soutien des électeurs de gauche, visant celles et ceux qui ne pouvaient se reconnaître dans une alliance trop dominée par la France insoumise et le « système Mélenchon ». Un temps largement distancée par Glucksmann, la FI a donc décidé de faire un double pari : « présidentialiser » le scrutin européen pour mettre en orbite la probable candidature de Mélenchon en 2027 ; attirer la jeunesse (son public de prédilection) et la population racisée des « quartiers » en mettant l’accent sur le soutien nécessaire à la cause palestinienne.

Le résultat a deux visages. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a fait un remarquable come-back dans la dernière ligne droite, longtemps rivé du côté des 7% et frôlant les 10% en fin de parcours. Elle a ainsi réduit un écart avec le PS qui prenait l’allure d’un gouffre. En outre, elle a littéralement « cartonné » dans les zones urbaines métropolitaines et notamment en région parisienne. Elle dépasse les 36% en Seine-Saint-Denis, les 20% dans le Val-de-Marne et les 15% à Paris, en Essonne et dans les Hauts-de-Seine.

Dans l’espace traditionnel du PCF, elle écrase la liste communiste officielle, dépasse souvent la majorité absolue et s’installe la plupart du temps en tête de la gauche. Le patrimoine municipal des communistes se trouve ainsi doublement menacé, en région parisienne par le rival insoumis et ailleurs par un RN aux aguets du désarroi populaire.

Le choix stratégique de LFI n’a donc pas été conjoncturellement sans force. Les sondages suggèrent ainsi qu’il a cette fois dépassé le RN dans les tranches d’âge les plus jeunes et touché à la fois des chômeurs, des employés, des revenus modestes et des diplômes élevés.

Mais à la différence de l’électorat RN et de celui du PS, le vote insoumis est plus déséquilibré et politiquement resserré sur les espaces politiques de la France insoumise, sans mordre suffisamment sur les autres espaces. Ajoutons que la surmobilisation des milieux les plus engagés, des plus « radicaux », peut fonctionner pleinement dans une élection à faible participation, sans être assuré de pouvoir le faire dans d’autres contextes électoraux.

Enfin, si LFI a évité le gouffre annoncé entre son résultat et celui de Glucksmann, elle n’a pu parvenir à ce qu’elle annonçait à grands cris dans les derniers jours : le sorpasso  et la première place à gauche. LFI et PS étaient à égalité en 2019 ; en 2024, le PS est passé devant. Dans cheminement vers la présidentielle, on peut donc considérer que le verre est donc à moitié vide et à moitié plein.

Faire face au pire

L’incroyable et irresponsable pari de Macron met la gauche et tous les démocrates au pied du mur. Il ne faut pas que se constitue un bloc parlementaire permettant une nouvelle cohabitation. Les précédentes mettaient face à face un président de gauche et un gouvernement de droite ou réciproquement. Mais la rupture qui s’engagerait en cas de victoire du RN serait d’une tout autre nature que le balancier classique de la droite et de la gauche. Nous entrerions dans l’inconnu, une zone grise dont les risques sont d’autant plus grands que l’état du monde ne porte guère à l’optimisme.

Il faut donc une fois de plus conjuguer les forces pour conjurer le pire. Et pour cela il faut se garder tout autant des consensus trop faciles que des partitions dictées par celui ou celle qui s’estime le plus fort. « Quand les blés sont sous la grêle. Fou qui fait le délicat. Fou qui songe à ses querelles ». Les vers d’Aragon n’ont pas vieilli. Rassembler sans tarder, le plus à gauche possible, le plus largement possible : les trois exigences doivent se penser ensemble, sans hiérarchie entre elles.

Nous n’avons plus le temps.

Partager cet article

Actus récentes

Abonnez-vous
à notre NEWSLETTER
quotidienne et gratuite

17 commentaires

  1. Bdpif le 10 juin 2024 à 11:53

    Bonjour Monsieur Martelli.
    Finalement j’ai voté PCF.
    Qu’importe.
    J’ai été horrifié en voyant le score du RN.

    Bon, prochain vote pour les législatives sera au plus utile pour faire barrage au RN.
    Gauche, centre, droite, je m’en contrefous. (Je préfèrerais le PS Quand même).
    Je voterai pour candidat le mieux placé contre le RN.

    Quelle triste époque.
    Période sombre pour notre histoire.

    Nous n’avons plus le temps.

  2. Frédéric Normand le 10 juin 2024 à 12:24

    Ce n’est pas ‘la gauche et tous les démocrates’ qui sont au pied du mur. C’est le RN.

  3. Lucien Matron le 10 juin 2024 à 12:49

    La petite musique qui consiste depuis quelques années, pour certains, d’une part à banaliser l’idéologie de l’extrême droite ( obsession identitaire, immigration, ordre, sécurité, haine des élites et du système) en allant cultiver les discours sur ces thèmes et , d’autre part, à stigmatiser ceux qui à gauche, ont tenter d’imposer d’autres choix que le macronisme et son « en même temps » et le social- libéralisme, ont fini par stimuler et enrichir le Rassemblement National et Reconquête.
    Les masques tombent et nous ne sommes pas au bout de nos peines. La République Française, laïque, libre, égale, fraternelle va t’elle être submergées dans les urnes par des bulletins nauséabonds qui ne respectent pas les valeurs et les principes républicains ? Rappelons, qu’Hitler à accéder au pouvoir par le vote…et que tous les pouvoirs institutionnels, économiques, culturels allemands se sont alors rangés derrière les bannières à la croix gammée du nazisme, sur le thème  » mieux vaut Hitler que le Front Populaire »…Nous n’en sommes pas loin dans notre pays 90 ans après… Il est temps de se ressaisir et comme je l’ai toujours dit ici, la gauche doit se rassembler et agir pour un programme populaire sans aucune exclusive politique. Le programme de la NUPES était une première tentative que certains ont sabordé pour de basses raisons politiciennes. Aujourd’hui les dégâts sont devant nos yeux.

    • Bdpif le 10 juin 2024 à 13:49

      Bonjour Monsieur Matron.
      Je vais plus acide que vous.
      Je crois que nous avons en commun nos grands parents résistants.
      Mon grand père était un aristocrate ou bourgeois qui a donné tout ses biens aux ouvriers et finis misérable en France.
      Commandant des colonnes anarchistes Durruti puis les camps puis la résistance.
      Très long à raconter.
      Tout ca pour que les gens aient la liberté d’aller voter.

      Pour des valeurs d’humanisme, je consacre la moitié de mon temps à m’occuper de gens fragiles handicapés ou autres.
      Aucunes des 7 personnes que je m’occupe ne sont partis voter. J’étais le seul.
      On parle des politiciens, mais les gens en général … Leurs petites vacances leur petit bien être leur petit crédit ….
      Il faisait un rayon de soleil dimanche ils ont préférés passer leur journée comme d’habitude, au repos plutôt que d’aller voter.
      Des gosses gâtés pourris du capitalisme qui ne vont même pas voter.
      On a l’impression que nos grands parents se sont battus pour donner de la confiture aux cochons.

      Les dégâts sont devant nos yeux.

    • jimbo le 10 juin 2024 à 13:55

      L’un des gros problème de la gauche est de considérer que la question migratoire chez les ouvriers et les employés est une « obsession » liée à la « banalisation » d’une « idéologie ».
      Le RN, dont le programme ressemble moins à celui d’Hitler (un peu de décence SVP) qu’à celui du RPR des années 80, est devenu LE parti des ouvriers et des employés. Une majorité d’électeurs de ces catégories disent : « nous avons un problème avec l’immigration ». Dans sa dernière élocution (10/06/2024), Manon Aubry leur répond en substance : « vous êtes le problème ».
      Les raisons de la poussée du RN et Cie :
      – 70% des Français sont favorables à la préférence nationale (43% des électeurs de LFI y sont favorables !).
      – entre 600.000 et 900.000 clandestins actuellement en France, que la gauche veut régulariser contre l’opinion majoritaire.
      – 70% de Français favorables à la loi immigration, 37% disant qu’elle ne va pas assez loin
      – la loi immigration est jugée « trop dure » par seulement 52% des électeurs de JLM de 2022, qui sont quand-même 44% à être « satisfaits » du vote de cette loi ! On en trouve même 15% qui trouvent qu’elle ne va pas assez loin (et là on parle bien d’électeurs de JLM !)…
      – Le MEDEF et consorts veulent entre 150.000 et 300.000 immigrés supplémentaires par an pour les métiers dits « en tension ». Métiers « en tension » signifie métiers « de merde, dangereux, déconsidérés et surtout mal payés, que les Français ne veulent plus faire dans ces conditions et à ce tarif », c’est à dire des métiers pour immigrés corvéables à merci.
      Aujourd’hui, Manon Aubry affirme que la suppression de la loi immigration (déjà censurée mais bon) est un préalable à toute discussion à gauche. Bref elle n’a rien compris.

      • Lucien Matron le 10 juin 2024 à 18:44

        La question de l’immigration a toujours été le cheval de bataille de l’extrême droite. Relayée par des médias complaisants ( C News et toute la galaxie réactionnaire de Bolloré), elle a engendré des fantasmes dans les régions les plus reculées du pays. Les rubriques faits divers ( crimes, viols, attaques en tout genre) alimentent régulièrement la machine. Dans une majorité de communes françaises ( celles de moins de 1000 habitants, elles sont 25000) , il y a moins de 10 habitants issus de l’immigration et globalement la vie y est calme.
        Dans mon département, la dizaine de communes ( sur 800) qui a mis le représentant du RN en tête aux européennes sont des communes de moins de 100 habitants dans lesquelles il n’y aucun immigré, pas de cas sociaux, pas de faits divers….C’est la peur distillée par les médias qui fait l’opinion. Autrement dit, si la question de l’immigration est à prendre en considération, en aucun cas elle ne doit l’être par le biais des idées nauséabondes de l’extrême droite.

  4. Magnus le 10 juin 2024 à 15:59

    « Écart 2019-2024
    EX-GAU+PC+LFI 3,3
    PS-EELV-PRG -3,4 »

    Martelli se contredit :
    « LFI et PS étaient à égalité en 2019 ; en 2024, le PS est passé devant. Dans cheminement vers la présidentielle, on peut donc considérer que le verre est donc à moitié vide et à moitié plein. »

    Si la pseudo-gauche régresse et la gauche dont LFI fait partie progresse, les faits sont clairs : le temps est plus que jamais mûr pour la première force de cette gauche, LFI, qui de plus est en progression.

    Je trouve curieux la façon dont Martelli utilise des faits qui contredisent son argumentaire comme si personne ne le remarquerait.

    Il faut être aveugle pour croire qu’on vit un grand retour de la pseudo gauche – ou alors dire n’importe quoi pour promouvoir une tel illusion.

    Mélenchon l’a bien dit hier : il n’y a qu’écouter les faits qui peut éviter encore de gaspillage de temps à gauche.

    L’extrême droite approuve l’article de Martelli : il n’est pas de nature à clarifier.

    • Magnus le 10 juin 2024 à 16:32

      Puis c’est quand même le ps et son poulain macron qui ont une grande responsabilité de la montée de l’extrême droite

      A un moment donné il faut arrêter de se leurrer…

  5. Cyrano 78 le 10 juin 2024 à 17:50

    Et Martelli « oublie » de voir la croissance de LFI dans les banlieues abandonnées par la goche.
    Par contre :
    « Ce n’est pas ‘la gauche et tous les démocrates’ qui sont au pied du mur. C’est le RN. »

    Ce n’est pas dans les médias donc Regards n’est pas au courant mais c’est super vrai !!!
    Dans le courrier des lecteurs du Figaro des électeurs RN disaient craindre la situation. En cas de victoire du RN, c’est le piège de la cohabitation : qui gagne perd.
    Donc Bardella se retrouve premier ministre et héritier de la situation de Macron.
    Donc il se plante et ouvre un boulevard à Mélenchon en 2027 !!
    Comme quoi la situation n’est pas terrible aussi pour le RN.
    Les électeurs de base du RN sont parfois plus intelligents que des supers analystes de goche !!

    • Magnus le 10 juin 2024 à 18:43

      C’est vrai, ça donne un peu d’espoir, Macron a peut-être donné un cadeau empoisonné au RN. Dupond-Moretti a déjà dit (plus ou moins en tout cas) qu’il fallait peut-être donner le pouvoir au RN pour que des gens soient déçu de ce que ça donne. Du coup, Renaissance en marche (tout comme le PS, …) envisage sans doute de profiter de cela pour 2027, mais il me semble que LFI devrait avoir plus de chances.

      Après, l’idéal serait que la NUPES revoit le jour et arrive à obtenir la majorité. Cela dit, ça m’étonnerait (le PS n’est simplement pas fiable, j’ai entendu Faure, franchement il disait des choses sur l’économie, sur la nécessité de rigueur, …). J’espère pouvoir voter pour une NUPES qui reconnait la pertinence de l’analyse de LFI concernant la nécessité d’une politique un minimum radicale (comme Mélenchon a dit, ça paye en Belgique et ailleurs), mais sinon je vote simplement LFI. Je suis assez certain : le PS va essayer avoir PC et EELV avec lui contre LFI. Verra bien… Ce qui est bien c’est qu’il y aura beaucoup de moments de vérité. Ruffin, qui est-il vraiment ? Je me pose la question. Je crois que les semaines, peut-être même les jours, qui viennent vont donner réponse. Autain ? Pareil. Selon Regards elle se projette vers 2027. Mais à quel point est-elle prête à risquer LFI ? Verra bien.

      Au moins les choses vont devenir plus claires.

  6. Cyrano 78 le 10 juin 2024 à 18:01

    Écart 2019-2024
    EX-GAU+PC+LFI 3,3
    PS-EELV-PRG -3,4

    Ben oui! là Martelli présente correctement les faits mais sans aller jusqu’au bout !!
    Globalement EELV et le PS ont simplement échangé leurs résultats de 2019.
    Et comme l’a dit si justement Marine Tondelier le résultat des écolos en 2019 n’a eu aucune autre répercussion.
    Sinon 2 cadavres à gauche :
    EELV, 50 ans après l’arrivée de l’écologie politique (1974 René Dumont), aucun bilan concret, aucune perspective pour leur parti.
    Le PCF, à chaque campagne, on va voir ce qu’on doit voir du PC, aucune perspective à part taper sur Mélenchon (avec le soutient complet de Meyer Habib et des merdias) et sauver les postes des derniers élus.

  7. Bdpif le 10 juin 2024 à 22:14

    Bien.
    Peut je dis bien peut être …
    Commencer par les bases.
    Aller faire comprendre aux gens qu’il faut qu’ils aillent voter.

    (Que c’est quelque part un devoir et une décence morale par dignité pour les autres et au moins pour soi même.)

    Bien.
    Peut je dis bien peut être …
    Commencer par les bases.
    Aller dire aux gens, leur faire comprendre qu’il faut qu’ils aillent voter.

    Que c’est quelque part un devoir et une obligation morale.

    • Frédéric Normand le 10 juin 2024 à 23:25

      Voter est un droit. Avant tout. C’est aussi un devoir civique indépendant de la couleur politique du bulletin que l’on glisse dns l’urne.

  8. Lucien Matron le 11 juin 2024 à 00:24

    La seule issue pour éviter un gouvernement d’extrême droite est le rassemblement unitaire des forces de gauche mais mathématiquement ça ne suffira pas. On voit bien dans les tableaux présentés par Roger Martelli que le total des voix de gauche n’atteint pas les 35 %.
    Par conséquent, non seulement le rassemblement est une nécessité mais en plus, il est indispensable de créer une dynamique susceptible de mobiliser dans l’immense réservoir des abstentionnistes et dans celui des déçus du macronisme. Comment ? Par un programme qui répondent aux aspirations et attente des électeurs. Dès ce soir, Glucksman, avec 14 % des voix ( aux Européennes) a tenté d’imposer ses conditions. En agissant ainsi, il reproduit la même erreur que Mélenchon lorsque celui-ci voulait imposer ces conditions avec plus de 20% ( aux présidentielles) . C’est la technique archaïque de celui qui se croit le plus beau, le plus fort et le plus malin parce qu’il est arrivé en tête. A l’usage, on voit bien que ça ne marche plus.
    Parmi les conditions de Glucksman, des éléments de provocation dont il sait pertinemment qu’ils seront refuser par certains, signe qu’il ne souhaite pas vraiment le rassemblement. Proposer Laurent Berger, le responsable syndical cédétiste le plus proche des milieux de la finance et du patronat, comme premier ministre n’est assurément pas un bon signal pour engendrer une dynamique unitaire.
    Par ailleurs, les attentions de Glucksman par rapport aux Ouïghours de Chine sont sans commune mesure avec son manque d’attention avec les  » Ouïghours de Gaza »…ce qui le disqualifie en matière de politique étrangère. L’indignation et le combat pour les droits humains, l’émancipation des peuples ne peuvent pas être à géométrie variable. Glucksman a pris la « grosse tête » en quelques heures, n’oublions pas qu’il ne représente pas le PS, et qu’il ne siègera pas à l’Assemblêe Nationale…Un rappel à la modestie serait le bienvenu chez lui, comme chez beaucoup d’autres.

  9. Lucien Matron le 11 juin 2024 à 06:29

    Mardi 11 juin , 6 h 30. Une première bonne nouvelle à gauche : les quatre formations, insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont trouvé un accord hier soir pour présenter des candidatures uniques. Cela fait des mois et des mois, que je produis, ici des commentaires unioniste, je suis satisfait. Toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux valeurs de la République laïque, libre, égale, fraternelle, nous pouvons rajouter sociale et écologique ne peuvent que se réjouir de cette annonce. Rien n’est gagné pour autant. Il faut s’appuyer sur un programme au contenu mobilisateur et surtout prendre l’engagement solennel de le respecter. A chacun de prendre ses responsabilités. A l’action et au vote, citoyens !

    • HLB le 11 juin 2024 à 11:53

      Je ne veux pas paraitre oiseau de mauvais augure, mais cet accord qui était « impossible » depuis presque 2 ans, devient réel en une soirée…. Et ceux qui ont abandonné la NUPES et ont craché dessus avec acharnement et constance (PS, PC, EE LV) font la promo aujourd’hui d’un accord comparable ! Quand ont ils été sincères ? Avant le 9 juin ou aujourd’hui ?
      Ce qui est important, ce n’est pas l’étalage des sigles « pour faire joli », mais l’accord concret qui a été conclu le 10 juin. Sur quelles bases ?
      Et avec une question que j’anticipe déjà, tant elle va se poser très vite: quelle attitude au soir du 1e tour, le 30 juin, à 20h01 ? Notamment si un(e) sortant(e) Renaissance, LR ou autre, de la même mouvance libérale, se retrouve en ballottage face à un(e) candidat(e) RN ?
      Il y a gros à parier que, sous couvert « d’urgence démocratique » et de manque de temps, la campagne se résume à un front républicain, rebricolé pour la 100000 ème fois, où les questions qui fâchent seront occultées.
      Pour moi, c’est clair: pas question de servir de marchepied aux macronistes et à leurs alliés. Même inavoués, comme LR, à qui on doit le passage de la retraite à 64 ans et autres crapuleries. Ils méprisent le Peuple depuis des lustres, mais veulent nous faire les yeux doux, l’espace de 4 semaines. S’y laisser prendre nous conduira(it) à de futures désillusions qui alimenteront encore plus le RN.

      • Magnus le 11 juin 2024 à 12:35

        En effet, bien que ça fait naître un peu un espoir cet accord temporaire, reste à voir ce qu’il va y avoir concrètement. Je fais confiance à JLM et certaines autres personnes à LFI pour avoir la conscience nécessaire pour ne pas accepter l’inacceptable (qui ne pourrait être que contreproductif, en effet).

        La NUPES est crédible en VRAIMENT ce différenciant de l’extrême-droite. Alors l’extrême-droite adore ce qui se passe maintenant avec la Palestine. Elle adore voir des « non-blancs » tués. Elle adore l’ordre mondiale actuelle, en continuation avec le colonialisme.

        Le réveil nécessaire (aussi par rapport à tous ces jeunes qui gobent les conneries de Zemmour et compagnie) c’est de montrer ce qu’est le RN et l’extrême-droite vraiment. Et ce qui les alimente (Macron, le PS depuis longtemps, même à l’époque de Mitterand, LR, Modem, la liste est longue…).

        Tout est dans l’indépendance. Le RN est collé aux Etats-Unis et l’ordre mondiale actuelle, comme le montre par exemple son positionnement vis-à-vis la Palestine.

        L’extrême-droite ne cherche qu’à renforcer l’ordre mondiale actuelle, cette division entre l’Occident et sa sphère et « les autres » (vu comme sous-êtres), en continuation avec le colonialisme.

        Dans ces conditions, et vu l’inconscience qui règne (aussi au PS et eelv, par rapport à l’UE par exemple, mais aussi les Etats-Unis/l’OTAN, après tout il est plus évident que jamais que l’UE est soumise aux Etats-Unis), une NUPES crédible doit faire preuve d’indépendance vis-à-vis l’UE, l’OTAN et les Etats-Unis.

        Puis après il faut bien sûr aussi être indépendant et pas dans la corruption dans la politique économique aussi, mais tout cela va ensemble, impossible d’être non corrompu et indépendant dans une domaine mais pas dans une autre, tout est lié à tout.

        Sans cette clarté, la NUPES n’arrivera pas à entamer un début de résistance à et combat de l’extrême-droite.

        J’ai l’espoir que JLM et d’autres dans LFI, mais aussi dans le PC, peut-être même quelqu’un comme Sandrine Rousseau à EELV, vont avoir la conscience nécessaire pour se rendre compte de l’enjeu.

        Parce que je me sentirais con de voter pour une NUPES à laquelle je ne crois pas. Arriver au pouvoir juste pour mener une politique qui ne serait qu’un cadeau pour l’extrême-droite, ben, ce n’est pas possible.

        Il faut se rendre compte du moment historique dans lequel nous sommes.

        Le PS pourrait peut-être accepter pour avoir des sièges dans l’assemblée. Après on s’imagine aisément que ceux au PS qui préfèrent un PS enterré qu’un PS acceptant la NUPES qu’il faut, ben ils vont faire comme d’habitude, ça va être tout un cirque comme d’habitude. Mais on s’en fou. Au fond on n’a pas besoin du PS. Au contraire.

Laissez un commentaire