Les graphiques peuvent aider à mieux comprendre, mais peuvent aussi fausser le regard. Exemple sur l’Éducation avec, le même jour, le graphique d’un professeur d’économie qui embrouille et celui de l’OCDE qui pointe beaucoup plus juste.
Éric Dor, directeur des études à l’IESEG School of management, a publié sur son compte X le graphique ci-dessus, facile à comprendre. Il montre que la France a des dépenses publiques pour l’enseignement secondaire supérieures à la plupart des autres pays européens. En % du PIB, elle n’est dépassée que par la Belgique, la Finlande et la Tchéquie. Elle dépasse notamment l’Allemagne de plus d’un tiers. Or, selon les tests PISA, le niveau moyen des élèves en France est inférieur à celui des élèves de pays qui dépensent moins. La leçon à en tirer parait évidente. On devrait faire mieux sans dépenser plus, voire même en dépensant moins.
Sauf qu’il vaut mieux comparer les dépenses proprement dites plutôt qu’en part de PIB. Et surtout, il faut tenir compte des différences démographiques.
La bonne statistique est celle des dépenses par tête (en parité de pouvoir d’achat). Elle a été publiée le 10 septembre par l’OCDE, parmi ses indicateurs 2024 sur l’Éducation. La note sur la France, ci-dessous, a été publiée par Le Café Pédagogique.
Ce graphique est un peu plus difficile à lire mais il parle plus juste. Les dépenses par élève dans le secondaire (les points dans le graphique) sont supérieures à la moyenne de l’OCDE et de l’Union européenne. Mais elles sont inférieures à celles de l’Allemagne, de l’Autriche, des Pays-Bas, de la Corée, de l’Australie ou du Royaume-Uni.
D’autre part, si l’on veut combattre les résultats moyens insatisfaisants des élèves du secondaire, il faut évidemment regarder ce qui se passe dans le primaire (les colonnes dans le graphique). La France est au 21ème rang. Elle dépense moins que la moyenne des pays de l’OCDE et des pays de l’Union européenne.
D’autres données et d’autres graphiques de l’OCDE complètent ce tableau. Ils confirment que l’investissement dans le service public de l’éducation doit être, en France, une priorité. Étant entendu qu’il s’agit à la fois de faire plus et de faire mieux.