Budget : Barnier siffle la fin de la récré du NFP

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Depuis la mi-octobre à l’Assemblée, la gauche vivait dans un univers parallèle, votant des amendements issus de son programme. Jusqu’à cette semaine, où la realpolitik a repris ses droits.

Des semaines que les députés du Nouveau Front populaire (NFP) relayaient sur les réseaux sociaux leurs victoires au Palais Bourbon. La « taxe Zucman » sur les bénéfices des multinationales ? Adoptée ! La taxe sur les superprofits ? Adoptée ! La contribution à 5% sur les super-dividendes ? Adoptée ! Des dizaines de milliards d’euros sont ainsi réintroduites dans les caisses de l’État. À croire que la gauche a gagné les élections…


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Il ne faut pas beaucoup de cynisme pour voir le loup dans cette affaire. À chaque vote victorieux, l’hémicycle est vide. La « majorité » présidentielle est à la piscine. Et pour cause, hier, mardi 12 novembre, le dénouement sans surprise est advenu : le projet de loi de finances a été rejeté dans son intégralité. Cette fois-ci, les députés étaient tous présents. La Macronie, la droite et l’extrême droite ont uni leurs voix pour faire barrage au budget NFP compatible. Tout est fini.

Comme le souligne Le Monde, « c’est un acte sans précédent sous la Cinquième République ». Jamais l’Assemblée n’avait rejeté l’ensemble du budget de l’État. Il faut dire que jamais le pouvoir législatif n’avait été aussi morcelé, rendant la tâche de l’exécutif d’autant plus ingrate.

La gauche est bien seule. Elle va pousser des cris d’orfraie pour dénoncer l’alliance de fait dudit « socle commun » avec le RN. Même les groupes LIOT et MoDem ont voté contre – le vote d’un amendement RN supprimant la contribution de la France à l’Union européenne y aura sûrement été pour beaucoup. La gauche dira « Voyez, si nous étions au pouvoir, ce que nous ferions, mais on nous empêche, c’est un scandale démocratique ». Et elle aura raison. Hélas, l’époque n’est pas à la raison, mais à la froideur.

Dans leurs palais respectifs, Emmanuel Macron et Michel Barnier règnent. Ils subodoraient que l’Assemblée trouverait difficilement la voie d’un budget commun. Tout ce dont ils avaient besoin, c’est de temps. Du temps pour faire croire qu’ils étaient respectueux des institutions et que, face à l’instabilité parlementaire, ils n’ont d’autre choix que de presser le bouton « reset » et reprendre la main. Le Sénat sera bien plus commode. Et à la fin, chacun sait comment ça se terminera : 49.3.

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