Sandra Regol : « Avec le nucléaire, la France agit comme la cigale de La Fontaine »

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Jeunesse, police et écologie : Alexandre Manenti-Tricot, le stagiaire de la rédaction, a causé avec la numéro 2 d’EELV Sandra Regol.

Regards. Faut-il désarmer la police dans les manifestations ?

Sandra Regol. On ne part plus du service rendu au public et à cause de ça une partie de la police ne se retrouve plus dans son boulot. Et puis nous, nous voyons les bavures (avec de gros guillemets). La police fonctionne sur des statistiques, depuis la politique du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy. Sauf que la question du désarmement de la police se pose davantage pour les policiers municipaux que pour les CRS en manifestation.

 

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Moi, j’ai peur du futur, d’avoir 50 ans et de ne pas pouvoir prendre la voiture. Et puis beaucoup de nos systèmes de première nécessité fonctionnent avec l’électricité donc que dire, que faire pour que mes enfants et petits-enfants aient accès à tout ce qui fait marcher notre monde à l’heure actuelle ?

L’électricité à l’heure actuelle est difficile d’accès et chère, alors si aujourd’hui nos factures s’enflamment et qu’on nous dit que le nucléaire est la solution à tous nos problèmes, c’est que la solution n’est pas opérationnelle. De plus, nous ne trouvons pas d’uranium en France et donc on va le chercher au Niger. Mais si demain on n’a plus accès à cet uranium, on sera privé d’électricité. C’est pour ça que nous, les écologistes, on dit qu’on doit faire autrement avec le mix énergétique, des panneaux photovoltaïques aux éoliennes, pour ne pas manquer d’énergie à tout moment. En prenant comme exemple La cigale et la fourmi : les fourmis se préparent et les cigales profitent de ce qu’il y a. En ce moment, la France agit comme la cigale.

On parle de projet à 50 ans, voire un siècle, ça concerne ma génération et pourtant, on ne me demande pas mon avis. On ne m’en parle pas à l’école ou très rarement. Est-ce que si Yannick Jadot est élu président de la République, il s’appuiera sur les jeunes pour prendre des décisions ?

Pas que sur les jeunes. Mais oui, nous devons avoir un véritable débat sur l’écologie parce qu’il n’y a pas eu de concertation sur le nucléaire. Il est plus motivant d’aller voter quand on sait que même si on vote blanc on s’exprime. C’est pour cela qu’on demande à ce que les votes blancs soient comptabilisés.

Comment faire pour que les jeunes se politisent ?

Beaucoup de jeunes ont déjà les valeurs de gauche ou de droite et peuvent donc s’y identifier. La réalité, c’est que vous êtes des générations qui peuvent facilement s’informer sur la politique mais qui ne traitent pas la chose politique comme les générations précédentes. Et ça, c’est passionnant car le système ne s’y est pas encore adapté. Mais comment on agit là dessus ? Il faudrait donner accès à plus que l’enseignement classique, rencontrer des gens qui ont des formations supérieures. En gros, si vous êtes issu d’une bonne famille vous avez des outils pour décrypter la politique, mais si vous êtes dans une famille où la langue française n’est pas la langue maternelle, c’est plus compliqué.

 

Alexandre Manenti-Tricot

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