Macron ou Reagan ? Le jeu des sept différences

Manque de pot, y’a pas de différence !

Que n’a-t-on entendu, dès le printemps 2017, qu’il y avait du JFK dans Emmanuel Macron. Voyez comme il est jeune, comme il est beau, comme il est dynamique, comme il veut tant de bien pour son pays ! Cinq ans plus tard, rares sont les bonnes âmes à oser encore ce genre de comparaison. Il faut être un socialiste de droite pour croire que Macron est de gauche !

 

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In fine, c’est Emmanuel Macron lui-même qui tranche l’histoire : jeudi 17 mars, il a présenté son projet. Et ça ressemble, à s’y méprendre, à du Ronald Reagan. Quoi de plus logique que de s’inspirer du meilleur ? Le journaliste Sébastien Natroll s’est prêté au jeu du miroir…

  • Macron veut augmenter le budget de l’armée ? Reagan l’a fait.
  • Macron veut faire travailler les pauvres qui survivent grâce à l’État-providence ? Reagan l’a fait.
  • Macron veut repousser l’âge de départ à la retraite ? Reagan l’a fait.
  • Macron veut mettre en concurrence les universités, instaurer l’autonomie des écoles ? Reagan l’a fait.
  • Macron veut payer les profs au mérite ? Reagan l’a fait.
  • Macron veut réduire le budget de l’audiovisuel public, la fin de la redevance ? Reagan l’a fait.

Emmanuel Macron serait-il de droite et, en même temps, de droite ? Avouez que vous n’étiez pas prêt pour une telle révélation.

Déjà en octobre 2017, nos confrères de L’Huma voyaient « du vieux Reagan chez le jeune Macron ». S’il y a un enseignement que cette comparaison nous apprend, c’est que le néolibéralisme a triomphé, partout, totalement. Après avoir transité par le Parti socialiste, le voilà à son apogée : Emmanuel Macron et la promesse d’un retour à la source du néolibéralisme.

Macron en campagne : plus à droite, tu meurs !

Il n’y a pas que sur le volet économico-social qu’Emmanuel Macron est en roue-libre sur sa droite. Campagne après campagne, on constate la droitisation du discours politique – figurez-vous qu’aujourd’hui, on parle même d’« extrême droite radicale », comme s’il en existait une « modérée ».

La Macronie ne fait pas exception. Elle radicalise son discours à l’approche du premier tour de la présidentielle. Voici deux petits extraits choisis de cette campagne[[On notera au passage que cela ne perturbe personne que les membres du gouvernement fassent campagne pour le président de la République.]] :

  • Marlène Schiappa, invitée au débat de Valeurs actuelles, aux côtés d’Éric Zemmour, Éric Ciotti ou encore Marion Maréchal : « Emmanuel Macron a toujours agi concrètement. Avec Gérald Darmanin, le Président a fait dissoudre le CCIF, Baraka City, Cheikh Yacine mais aussi Génération identitaire ! » Comme l’analyse la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi : « Ce que promet Zemmour, Macron peut aussi le faire ».
  • Emmanuel Macron, interrogé, on ne sait pour quelle raison, sur le déboulonnage des statues : « Je déteste ce truc, je suis contre la woke culture ». Reprendre les mots, les concepts, de la droite radicalisée, pour lutter contre elle… Une idée qu’elle est bonne !

Comme disait un député LREM, imaginant un second tour Macron-Pécresse : « Ça serait marrant parce que ça le baiserait bien sur la stratégie. S’inventer une identité de gauche en 24 heures… »

 

Loïc Le Clerc

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