« Il ne faut pas laisser les utopies aux mains des puissants »
L’utopie comme possibilité de construire des récits différents pour des futurs désirables et vecteurs d’émancipation : telle est l’objectif de la philosophe Alice Carabedian, autrice de Utopie radicale : par-delà l’imaginaire des cabanes et des ruines aux éditions du Seuil. Elle est l’invitée de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur la définition de l’utopie
« L’utopie, c’est un désir de transformation de la société et du monde vers un mieux, un plus juste, un avenir émancipateur et libérateur. »
« Le moteur de l’utopie est le désir, ce qui la rend politique. »
« L’utopie est liée à une forme de pratique politique : il s’agit d’exprimer ses désirs et de les rendre visibles. »
Sur l’utopie et la catastrophe
« On s’imagine continuellement la catastrophe – dont certaines sont hélas en train d’advenir – et cela nous empêche d’imaginer les alternatives et les façons de reconstruire un monde. »
« Nos imaginaires sont coincés dans des représentations dystopiques. »
« Les alternatives sont rarement représentées… et quand elles le sont, ce sont des alternatives telles qu’on les connait aujourd’hui : on n’arrive pas à sortir des imaginaires de ces alternatives là. »
« On sait contre quoi on veut lutter mais on n’arrive plus à formuler ce que l’on aimerait. »
Sur le déploiement nécessaire des imaginaires
« S’il y a un comble de l’être humain, c’est sa capacité à créer des utopies. »
« Dans mon livre, je fais référence à la culture de la science-fiction parce que, dans la science-fiction, il y a les outils pour penser la politique et imaginer le radicalement autre. »
« Réveillons nos imaginaires et ne les laissons pas aux seules mains d’Hollywood. »
« Même s’il y a parfois des bons sentiments dans les films et les séries mainstream, on est loin d’imaginaires subversifs. Au contraire, ils participent au conformisme des imaginaires dans lesquels on baigne. »
« Il ne faut pas laisser les utopies aux mains des puissants. »
« L’utopie, c’est tout sauf servir de rêve à des systèmes qui marchent sur la tête. »