David Cormand : « Il n’y a pas de continuité idéologique entre la social-démocratie et l’écologie »

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Yannick Jadot a redit ce weekend son refus de participer à une primaire populaire. Le candidat écologiste maintiendra-t-il sa stratégie jusqu’au bout ? David Cormand, député européen EELV, est l’invité de #LaMidinale.

UNE MIDINALE À VOIR…

 

ET À LIRE…

Sur les alliances à géométrie variable à gauche
« Les collectivités territoriales, ce n’est pas la France. [Même lorsque cela se fait], cela ne se fait pas toujours dans la paix et la félicitée. Et derrière le leadership soit du PS, soit d’EELV, soit du PCF. »
« Aujourd’hui, on n’a pas les relations de confiance, on n’a pas la vision commune de ce qu’il faudrait faire comme on peut l’avoir au niveau d’une ville et il y a un déficit de leadership qui ne se règle ni autour d’une table ni par une primaire au rabais. »
« L’urgence, c’est une nouvelle colonne vertébrale. »
« A chaque fois que la gauche, c’est-à-dire à l’époque le Parti socialiste, a gagné une élection présidentielle, il n’y avait pas d’unité. »
« Le présupposé absolu selon lequel il n’y a aucune victoire possible du camp progressiste quand il y a X candidatures, c’est historiquement et factuellement faux. »
« On est arrivé à une fin de cycle de la social-démocratie. On assiste à la décomposition du camp politique qui avait la responsabilité depuis 50 ans d’organiser une majorité ou une alternance à la droite. Aujourd’hui, ce camp-là est face à une impossibilité théorique de gagner à nouveau parce qu’il a déçu ou trahi. »
« La social-démocratie est politiquement obsolète. »

Sur la primaire populaire
« Cette option qui parait arithmétiquement intéressante est une impasse. »
« L’erreur d’analyse au départ est de croire que la gauche est faible parce qu’elle est divisée. Je crois au contraire qu’elle est divisée parce qu’elle est faible. »
« Taubira, Montebourg, Hidalgo et Mélenchon sont issus au départ d’une même famille politique. »
« EELV a été un partenaire du camp social-démocrate mais je réfute le fait que nous ayons été partie prenante comme l’a été le PRG ou Place Publique. »
« La Primaire populaire ressemble furieusement à ce qu’a été la Belle Alliance Populaire d’il y a 5 ans. »
« 300.000 personnes inscrites à la Primaire populaire, c’est moins que les gens qui ont participé à la primaire écolo + les adhérents du PCF qui ont un candidat + les adhérents du PS qui ont un candidat + tous ceux qui ont soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon. »

Sur l’unité à gauche
« On assiste en spectateurs à la décomposition d’une pensée politique qui n’est pas la notre. Et l’on est mis en demeure de devoir être les raccommodeurs de cette histoire-là. »
« Pour être utile à l’unité, il faut que chacun soit clair. »
« Nous les écologistes, nous sommes en train de le faire : je demande un peu d’indulgence et de temps. Rome ne s’est pas faite en un jour… Nous venons de loin, nous sommes une pensée qui a longtemps été minoritaire et périphérique mais qui est en train de devenir centrale. Mais cela ne se fait pas en quelques jours ou quelques mois et nous sommes dans les bons temps intermédiaires pour affirmer cette identité nouvelle. »
« La question du moment politique trouble que nous traversons est moins celui de la radicalité que de la clarté. »

Sur Jean-Luc Mélenchon
« Jean-Luc Mélenchon est un social-démocrate pimpé avec davantage d’écologie, un retour à la première gauche avec le jacobinisme et un récit populiste. »
« Jean-Luc Mélenchon n’a pas réussi entre 2017 et 2022 à générer une force alternative à la droite. »

Sur le Parti socialiste
« Le Parti socialiste n’est absolument pas fiable sur sa base idéologique. »
« Je ne demande pas aux socialistes d’être écologistes mais qu’ils commencent par être socialistes, ce serait un bon début. »
« Quand Anne Hidalgo parle, on a l’impression de lire la quatrième de couverture d’un document d’urbanisme. »
« Anne Hidalgo a dit que les écologistes avaient un problème avec la République, elle fait la Tour Triangle… »
« La sincérité d’Anne Hidalgo sur la primaire, c’est vraiment le bal des faux-culs. »
« Anne Hidalgo dit qu’elle ne veut plus participer à la primaire après avoir dit qu’elle voulait y participer tout en disant… Bref. »

Sur les législatives
« Avec l’inversion du calendrier, les législatives sont le troisième tour de la présidentielle. »
« Notre stratégie de partenariat et de rassemblement pour les législatives est indexée sur le périmètre de soutien à Yannick Jadot pour la présidentielle. »
« Si nous sommes au deuxième tour de la présidentielle, il conviendra de construire une majorité parlementaire et gouvernementale pour gouverner le pays. »

Sur le rassemblement de la gauche pour la victoire
« Le rassemblement est une condition une fois qu’un processus a été établi. »
« La primaire ne doit pas être un préalable mais une conséquence. Une alliance est la conséquence d’un processus politique qui a inscrit un projet dans la clarté, une vision de la société, un périmètre politique et un programme de gouvernement. »
« Il n’y a pas de continuité idéologique entre la social-démocratie et l’écologie politique. Ce n’est pas pareil et on ne peut se mettre autour d’une table pour se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun – on l’a déjà fait avec Hollande en 2012 et on a vu ce que ça a donné. »
« On ne veut pas gagner tout seul en refusant tout rassemblement. On dit que le prisme qui peut construire une majorité d’idée, c’est celui de l’écologie politique dont nous revendiquons le leadership avec des partenaires. On assume de ne pas mettre un signe égal entre tous les courants politiques. »
« Les fachos sont à 35%, il y a une crise écologiste sans précédent, il y a une crise sociale, il y a ce qu’il se passe avec les migrants… et le cœur de l’action militante de désobéissance civile du cœur de la gauche, c’est de faire des stands avec des pancartes devant les locaux de campagne des candidats de gauche. On est dans un entre-soi symptomatique d’une fin de cycle. »

Sur la stratégie de Yannick Jadot pour la présidentielle
« On va continuer à faire ce que l’on fait déjà pour avoir une candidature claire, simple, dire les choses et convaincre. »

Sur la question alimentaire
« On fait un mauvais procès à Fabien Roussel : les réflexes pavloviens, c’est de lui tomber dessus dès qu’il fallait. »
« Moi, je ne suis pas d’accord avec Fabien Roussel mais ça ne date pas d’aujourd’hui : il incarne une forme de communisme chimiquement pur si on peut dire et je ne partage pas ses options. »
« Oui, la gastronomie française, c’est aussi du bon vin, à condition que ce soit du bon vin. C’est aussi de la bonne viande, à condition qu’elle ne soit pas industrielle. C’est aussi du bon fromage, à condition que ça ne soit pas de la Vache-qui-rit mais du vrai fromage fait par des artisans et des paysans. Mais c’est aussi des bons légumes, des bons fruits, c’est aussi avoir le droit d’être végétarien ou vegan. »
« Faire du saucisson et du pinard un étendard politique, c’est un peu réducteur mais ce n’est pas, je pense, ce que voulait dire Fabien Roussel. »

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