A l’école du capital

Christian Laval, Francis Vergne, Pierre
Clément et Guy Dreux

Ce n’est pas un énième
livre sur l’école, un livre
de « rentrée » de plus, que
nous proposent ici quatre
chercheurs membres de
la Fédération syndicale
unitaire (FSU). Francis
Vergne, Pierre Clément,
Guy Dreux et Christian
Laval (co-auteur avec
Pierre Dardot de La nouvelle
raison du monde)
livrent une analyse fine de
la mutation générale de
l’institution scolaire vers ce
qu’ils nomment « la nouvelle
école capitaliste ». Touchée de plein fouet, à l’instar de nombreuses
institutions publiques, par les nouvelles formes de management
fondées sur la recherche de la performance, « l’école est
désormais sommée de se rendre utile. Elle ne fait plus illusion et
ne cherche plus à produire l’illusion de son autonomie ». Une perte
d’autonomie constatée par les auteurs tant dans le fonctionnement
de l’institution que dans les enseignements qu’elle dispense. L’école
aurait en effet perdu « toute capacité à défendre et valoriser des savoirs,
des connaissances, une culture, qui valent pour eux-mêmes ».

Désormais, « elle s’aligne de plus en plus explicitement et ouvertement
sur les formes et les contenus répondant aux exigences de la
nouvelle économie, c’est-à-dire du capitalisme contemporain ». Et
l’on comprend alors comment les exigences de cette « économie
de la connaissance », en plaçant l’employabilité au coeur du système
éducatif, appréhendent la connaissance comme une « marchandise
» et les institutions scolaires comme des « entreprises »
productrices de « capital humain ».

Une analyse percutante, une réponse conceptuelle et concrète aux
interrogations des enseignants, qui chaque jour font l’expérience
de cette métamorphose. Un livre utile pour tous les partisans d’une
« insurrection des savoirs assujettis ».