LA LETTRE DE REGARDS ET POLITIS DU 31 JANVIER
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Un budget contre l’engagement d’un retour anticipé aux urnes
Pour sortir de l’impasse de la censure du budget, le NFP pourrait dealer la promesse d’un retour aux urnes en septembre.
Derrière le visage de l’unité qui a rassemblé mercredi dernier – le temps d’un meeting à Pantin – l’ensemble des forces du Nouveau Front populaire, politiques, sociales, intellectuelles, les manœuvres en coulisses continuent de fracturer plus encore l’alliance des gauches et de l’écologie. Un drame en plusieurs actes.
Alors que se joue, en cette fin de semaine, des stratégies différentes concernant l’élaboration du budget pour la France, entre ceux qui négocient le compromis avec le gouvernement et ceux qui s’opposent quoi qu’il arrive considérant ce budget comme « pire que celui de Michel Barnier », la France insoumise a d’ores et déjà prévenu qu’elle présenterait une motion de censure, une fois le 49-3 dégainé. Dès lors, que faire pour les autres composantes du NFP ? Côté écolo, on a d’ores et déjà annoncé vouloir voter la censure. Même engagement côté communiste. Enfin, les socialistes pourraient être tentés de faire une nouvelle fois bande à part et ne pas voter la motion de censure des insoumis en déposant la leur.
Certains parlementaires du PS plaident pour une motion de censure socialiste, non pas contre le budget, mais contre les valeurs incarnées par François Bayrou, faisant ainsi référence aux propos du premier ministre sur le « sentiment de submersion migratoire ». Ainsi se distingueraient-ils des insoumis et s’assureraient-ils de ne pas bénéficier des voix du RN tout en récupérant quelques voix du bloc central, espèrent-ils. Un coup de poker menteur perdant pour tout le monde. Et plutôt que de laisser la gauche se disperser plus encore sur des perspectives qui n’arriveront pas – la censure n’a aucune chance de passer sans le vote des lepénistes qui militent en même temps pour le départ de Macron mais surtout pour le maintien de Bayrou avec pour seul horizon les législatives anticipées qu’ils préparent –, il existe sans doute un autre chemin.
Car en l’état, le budget ne satisfait personne et ne satisfera personne à l’issue de la commission mixte paritaire. Mais tout le monde, ou presque, convient de l’absolue nécessité pour la France de se doter d’un budget – il suffit pour s’en convaincre d’échanger avec les responsables associatifs qui redoutent de voir leurs subventions ne jamais arriver, leurs milliers d’emplois menacés. Peut-être alors que la solution politique la plus responsable consisterait-elle à laisser passer ce mauvais budget, non pas en échange d’un accord de non-censure – contre quelques miettes – mais contre un engagement ferme d’un retour aux urnes dès septembre prochain pour des élections législatives post dissolution et/ou d’une élection présidentielle anticipée.
Pierre Jacquemain
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