Pas de budget, pas de chocolat ?

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Des éditorialistes aux députés, ils nous prédisent la catastrophe imminente – le budget Barnier va être rejeté. Sauf que le problème n’est pas tant économique que politique, nous dit notre chroniqueur éco Bernard Marx. Et il y a des moyens de conjurer le « There is no alternative ».

Jeudi dernier sur France Inter, Dominique Seux nous a informé de la catastrophe qui découlerait d’un vote par l’Assemblée nationale d’une motion de censure sur le budget 2025, à moins d’un mois de sa mise en œuvre légale. Ce serait un chaos indescriptible, une crise inédite dans l’histoire de la République : l’impôt ne serait plus levé, les fonctionnaires ne seraient plus payés, les prestations sociales plus versées, et la dette publique plus financée.


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La petite musique est reprise par le camp du gouvernement. Élisabeth Borne, pour ne citer qu’elle, met en garde les censeurs sur « les conséquences pour les français » si « le budget de la sécu venait à être censurée, cela voudrait dire qu’au 1ᵉʳ janvier, votre carte vitale ne marche plus, que les retraites ne sont plus versées ». Tout cela pour faire sonner aux oreilles de Marine Le Pen et des dirigeants du Rassemblement national que s’ils votent la censure, ils seront mis sur le même plan que la gauche. Et, eux aussi, accusés d’être responsables du chaos.

Sauf que les susdits dirigeants du RN ont aussi à l’oreille ce que leurs disent leurs électeurs. Un sondage Elabe, paru mercredi dernier, montre l’ampleur croissante du rejet de la combinazione du « socle commun » des droites, appuyée sans participation par le RN. 62% des électeurs RN et consorts souhaitent qu’une motion de censure d’un gouvernement Barnier soit adoptée.

L’éditorial du journaliste de France inter et des Échos doit être pris pour ce qu’il annonce : une bataille où tous les coups seront permis pour faire passer le budget Barnier et éviter le vote de la censure par le Rassemblement national. On peut s’attendre à de nouveaux signaux sur les terrains favoris du RN. Même si la nouvelle offensive contre les fonctionnaires n’a pas l’air si attractive que cela. En même temps reviendra le récit que la situation économique et sociale de la France n’est pas si mauvaise que cela.  Qu’elle est menacée avant tout par les incertitudes politiques et par des votes du Parlement reposant sur cette idée folle que la fiscalité doit frapper les plus riches, et les bénéficiaires de revenus et de rentes indues. « Ni noir ni rose […] l’économie française confirme, mois après mois, une certaine résistance, une certaine résilience », dit François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France en première ligne de cette bataille.

Dans cette situation, la responsabilité du Nouveau Front populaire est considérable. J’allais dire historique. Il ne suffit pas que ses diverses composantes s’accordent pour déposer une motion de censure et pour la voter. Elles se doivent de dire ensemble et d’exposer au pays ce qu’il faudra faire ensuite. Y compris sur les moyens de conjurer la catastrophe imminente.

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