Gabriel Attal, le mansplaining dans toute sa gênance

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Lundi matin, après avoir donné une interview sur franceinfo, le Premier ministre a débarqué au beau milieu de l’entretien que donnait la candidate de son parti Valérie Hayer.

Rien ne va dans l’interruption malaisante du chef du gouvernement sur le plateau où la tête de liste Renew était en train de répondre à des questions de journalistes. D’abord parce que, ce faisant, il continue de participer de l’invisibilisation de la candidate de son parti : male savior (sauveteur mâle) par excellence, Gabriel Attal se pense bien meilleur que Valérie Hayer et c’est tout naturellement qu’il présuppose qu’elle a besoin de lui.

Et puis, tout le monde raconte partout (dans les médias comme dans les offs venant de son propre camp) qu’elle est complètement nulle… donc on imagine que le jeune PM s’est dit que son implication, fort de sa notoriété et de sa popularité était une bénédiction. Franchement, on dirait la stratégie d’une campagne de BDE d’école de commerce. 

Une grande partie des oppositions a dénoncé cette posture sexiste – dont le Premier ministre n’est pas le seul à faire montre : « Attends attends, tu vas voir comment faut s’y prendre », a l’air de vouloir dire Gabriel Attal en s’emparant d’un micro que personne ne lui avait invité à prendre. Le pire, c’est que le discours qu’il tient à ce moment est un filet d’eau tiède, maintes et maintes fois rabâché.

Cette dénonciation se heurte à un seul problème : la concernée, Valérie Hayer, nie le caractère sexiste de cette implication. Et si finalement, en dénonçant le sexisme de la séquence, on ne tombait nous-mêmes dans du sexisme ? En effet, et si Valérie Hayer était responsable de la stratégie de sa campagne ? C’est-à-dire qu’elle avait elle-même demandé à Gabriel Attal de venir s’impliquer ? Non, naturellement, on pense toujours que les femmes sont des marionnettes des hommes… Le raisonnement peut paraître tordu mais en vérité, il s’agit de prendre le soin d’écouter en premier lieu la parole des personnes concernées.

Last but not least : Radio France. Est-ce déjà redevenu l’ORTF ? Un Premier ministre, sous prétexte qu’il était dans le bâtiment, peut s’inviter dans n’importe quelle émission ? Les journalistes en plateau ont eu beau légèrement rouspéter, on avait l’impression que tout cela s’est passé très naturellement. Mais au fond, Gabriel Attal a quand même interrompu, par son mini-discours, une émission journalistique où des questions étaient posées à la candidate Hayer. C’est normal ? Le Premier ministre a-t-il des pass dans la maison ronde pour passer toutes les portes ? En tous les cas, pas de doutes, son melon, lui, a réussi à passer crème.

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2 commentaires

  1. Camardes le 5 juin 2024 à 00:38

    Bonjour,

    Le mansplaining est un concept tout a fait essentialiste. Il ne doit pas être utilisé dans le cadre d’un discours militant feministe. Bien sûr on regrettera toujours lorsque qu’une personne prend la place d’une autre de cette façon.

    Bien cordialement.

    • HLB le 6 juin 2024 à 00:24

      Pour employer des anglicismes, bravo ! Par contre, dès qu’il s’agit de parler français (NOTRE langue, tout de même !), tout de suite, ça se gâte: « lorsque qu’une personne »….
      Quant au petit numéro, très mal joué , d’ailleurs, par le macho imbu de lui même et la gourdasse de service, il est très symbolique de ce qu’est la Macronie: un univers totalement artificiel et vide, où chacun(e) étale sa médiocrité, sous des allures faussement détendues ! En plus, ça sentait à peine le bidonné, le prévu-à-l’avance-répété-et-re-répété.
      Merci à Radio-France de s’être prêté à cette comédie ridicule….

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