Le NPA a finalement rejeté l’accord de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale à laquelle participe maintenant La France insoumise, le Parti communiste français, Europe-Ecologie-Les Verts et le Parti socialiste. Son porte-parole et ancien candidat aux élections présidentielles de 2012, 2017 et 2022, Philippe Poutou est l’invité de la Midinale.
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Sur son score à l’élection présidentielle
« On n’est pas indifférent au score qu’on a fait même si nous ne sommes pas électoralistes. Avec un meilleur score cela nous aurait aidé à donner un peu d’espoir et de crédibilité à notre projet politique. On sait qu’on a payé très cher ‘le vote utile’. Ce score ne nous met pas dans les meilleures conditions pour discuter, on ne peut par exemple pas influencer pour un accord le plus à gauche possible. »
« Le score de l’extrême droite est énorme et le discours fasciste pénètre de plus en plus la vie électorale mais aussi la vie quotidienne. Le score de Macron est étonnamment haut. Donc globalement, l’élection est décevante, avec une abstention aussi très haute. On retient un malaise, une déception et on se dit qu’on est mal barré. »
« On savait que ce serait difficile pour nous, surtout avec la dynamique Mélenchon, mais on est content d’avoir été là, car le score est petit certes, mais il ne reflète pas à quel point l’anticapitaliste reste une perspective politique présente dans le paysage politique »
« On a essayé de montrer que la gauche radicale ce n’était pas seulement Mélenchon, il faut se battre, il y a une légitimité dans cette colère contre le capitalisme. Le NPA est là, avec sa radicalité et sa politique unitaire. On positive aussi quand même : les meetings étaient bien au-dessus de ce qu’on faisait par habitude avec l’affluence d’une jeunesse qui se politise. »
Sur l’Union de la gauche
« Nous n’avons rien refusé, c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. On n’a pas réellement été souhaité par les autres. On ne nous a proposé aucune circonscription gagnable, ou à des endroits où les forces militantes du NPA auraient pu s’impliquer dans une campagne. »
« Globalement, ce n’était pas possible pour l’Union populaire d’avoir le PS et nous militants du NPA. On était gêné de la place que prenait le PS, c’est à dire une part plus importante que la proportionnelle revendiquée à la base. »
« L’UP, les socialistes et les verts se sont peut-être dit que ce seraient mieux sans nous. On a plutôt l’impression d’avoir été écarté, mis hors-jeu. Cela montre qu’il y a un accord qui aurait pu être plus à gauche que cela et que celui-ci fait des compromis problématiques pour la suite. »
« La présence du PS est une difficulté y compris pour des militants de la FI, il y a des anciens macronistes qui se retrouvent dans la liste. Nous ne sommes pas électoralistes et on ne court pas après les postes. Ceci dit, on ne pouvait pas filer notre logo “gratos”, alors qu’il n’y avait pas possibilité d’être présent politiquement par la suite avec cet accord. »
Sur la démarche unitaire à gauche
« On était convaincu qu’on devait s’inscrire dans une démarche unitaire. »
« Evidemment que notre programme est plus radical, plus anticapitaliste et qu’il va beaucoup plus loin que les mesures qui sont défendues par l’Union populaire mais on était d’accord sur l’idée d’un programme minimum partagé. »
« Les revendications mises en avant, la retraite à 60 ans, les salaires, l’abrogation de la loi El Khomri, l’abrogation de la loi sécurité globale, ça nous allait parce que c’était le début d’un programme qui répond à des urgences sociales, démocratiques et environnementales. »
« La première des choses aujourd’hui, c’est d’essayer de redonner de l’espoir, une dynamique : ça passe par des victoires électorales et par contrer le fait que Macron soit ultra majoritaire dans la prochaine Assemblée nationale et contrer le pôle d’extrême droite fascisant. »
« Le PS, dans l’accord, a plus que ce qu’il aurait du avoir. Et nous, on avait beaucoup moins que ce qu’on aurait pu avoir. Dans l’équilibre politique de l’accord, ça pose problème. »
« On soutiendra des candidatures de l’Union populaire, même élargie. Mais on ne voit pas comment on pourrait soutenir des candidatures PS ou d’autres qui ne représenteront pas la rupture avec la gauche libérale ou avec les politiques ultra-libérales. »
« On est toujours dans l’idée d’une reconstruction du mouvement social et d’une gauche politique de combat. »