« Si Taubira est arrivée dans la course, c’est parce que la gauche est hors-jeu »
Christiane Taubira est candidate à l’élection présidentielle. Elle a présenté sa candidature ce samedi à Lyon, dans le quartier de la Croix Rousse, et assure vouloir se plier aux règles établies par la primaire populaire. Le PRG soutient sa candidature. Son président, Guillaume Lacroix, est l’invité de #LaMidinale.
UNE MIDINALE À VOIR…
ET À LIRE…
Sur le soutien du PRG à Christiane Taubira
« Le Parti radical de gauche est cohérent depuis plus d’un an : en novembre 2020, le PRG avait été le seul parti à avoir appelé à des primaires. »
« En novembre 2021, j’avais écrit à tous les chefs de partis de la gauche pour leur dire qu’à défaut de primaires, il fallait au moins travailler ensemble à une coalition de gouvernement. »
« Lorsque Christiane Taubira est arrivée, elle a dit deux choses importantes : nous sommes dans l’impasse – et c’est vrai, la gauche est dans l’impasse pour gouverner et être crédible. Et elle a dit qu’elle ne serait pas une candidature de plus parce qu’elle voulait s’engager dans une logique de rassemblement. C’est cette logique que nous soutenons. »
« Christiane Taubira a annoncé jouer le jeu de la primaire : si un autre candidat venait à l’emporter, elle se retirerait. »
Sur le rapport de Christiane Taubira à son propre programme de 2002
« Je ne connais personne qui n’a pas changé en 20 ans. »
« Christiane Taubira est inclassable à gauche : elle est indéfectiblement de gauche. »
« Jean-Luc Mélenchon a très envie que Christiane Taubira soit de centre-gauche parce que cela l’arrangerait. Mais elle n’est ni de centre-gauche ni d’extrême-gauche. »
« Christiane Taubira est une femme libre. Elle a été candidate du PRG mais en 2005, quand le PRG vote oui au traité sur l’Union européenne, Taubira vote non. Ensuite, elle va quitter le PRG. Je fais partie de cette gauche du oui qui reconnaît que le non a gagné. »
« En 2011, Christiane Taubira soutient Arnaud Montebourg à la primaire : elle est même la présidente de son comité de soutien. »
« Christiane Taubira a un projet de gauche mais de gauche libre. »
« Christiane Taubira a expliqué à la Croix-Rousse à Lyon qu’elle avait quatre priorités : la jeunesse (elle parle d’un dispositif complet qui coutera 30 milliards d’euros avec une aide de 800 euros donnés aux étudiants et un capital de projet pour les jeunes), la crise climatique, le service public et le social (la reconquête de la reconnaissance du travail des salariés) et la République laïque et indivisible. »
Sur la primaire populaire
« Si 250 000 inscriptions, ce sont 250 000 inscriptions pour Christiane Taubira, c’est une incroyable légitimité citoyenne et populaire. La primaire des Verts, c’était 120 000 personnes et la primaire LR, c’était 150 000 votants. »
« Je ne crois pas que Christiane Taubira ait généré 250 000 inscriptions à elle seule. Ce que je crois, c’est que les citoyens de gauche ont envie d’une alternative de gauche. Et ils sont en train de l’imposer. Je ne connais pas un appareil politique qui puisse défendre à longueurs de journées les nouvelles méthodes de démocratie et expliquer que l’on va entendre la citoyenneté et regarder 250 000 citoyens voter et dire “je m’en moque”. »
« Imaginons que Yannick Jadot gagne la primaire. Il va dire ensuite qu’il s’en moque ? On sait bien que non. »
« Il est en train de se créer une dynamique. »
« Je trouve Christiane Taubira courageuse : elle aurait pu attendre la clôture des inscriptions de la primaire populaire, ne pas créer le match et dire qu’elle prendrait acte ensuite. Elle a, 15 jours avant la fin des inscriptions, dit qu’elle en respecterait l’augure. »
« Je sais que ce ne sera pas un rassemblement complet : Jean-Luc Mélenchon est le premier à dire qu’il ne gouvernera pas avec les autres s’il remporte le premier tour de l’élection présidentielle. Dont acte. »
« Il y a une pression des Français et des Françaises de gauche qui disent qu’ils veulent une alternance de gauche à Emmanuel Macron. Ils s’en moquent des bisbilles nombrilistes de la gauche. »
« Si des candidats politiques veulent bouger, il n’est jamais trop tard. »
« Aucun candidat à l’élection présidentielle ne se fait dicter son programme. Et les organisateurs de la Primaire populaire en sont conscients. »
« Je ne comprends pas pourquoi d’un coup, on a peur. Je ne comprends pas pourquoi Mme Hidalgo qui a appelé à la primaire pendant plus d’un mois, aujourd’hui ne veut plus en entendre parler. »
« Je suis d’une formation politique qui n’est pas le centre de gravité de la gauche : je suis de centre-gauche, d’une formation très ancienne, très républicaine. Mais je crois aujourd’hui de ma responsabilité de se dire que la gauche ne vaut que si elle gouverne. Les incantations depuis les bancs de touche, les cris désespérés contre les gouvernements et les appels aux grandes révolutions ne changent jamais le réel : ils font plaisir à quelques uns et quelques unes mais ce que je veux, c’est que nous ayons une gauche qui soit capable de gouverner et qui donne envie aux Français et aux Françaises d’avoir confiance. »
Sur le rapport du PRG aux autres partis de gauche
« On le sait bien, entre Jean-Luc Mélenchon et moi, il n’y a pas d’animosité personnelle mais il y a une distance politique basée sur des projets diamétralement opposés. Je ne vais donc pas vous dire que je vais faire sa campagne, on le sait tous. »
« Mais cette primaire n’est pas l’arbitrage entre Jean-Luc Mélenchon et le reste de la planète de gauche mais c’est celle de citoyens et de citoyennes qui veulent que la gauche gouverne. »
« Je regrette que Fabien Roussel ne soit pas dans la primaire car, honnêtement, il y avait toute sa place. »
« Anne Hidalgo dirige Paris avec une majorité où il y a des Verts. Les Verts dirigent Lyon avec une majorité dans laquelle il y a des socialistes. Et on voudrait nous faire croire à nous, qui sommes systématiquement dans ces logiques de rassemblement, que ce qui se passe localement ne peut pas se passer nationalement ? La gauche, quand elle veut gouverner ensemble, elle le fait. »
« Je soutiens l’idée qu’il ne faut pas une candidature de plus mais une candidature qui puisse rassembler. »
« Quand j’entends Jean-Luc Mélenchon dire “je ne veux pas de la primaire”, quand j’entends Jean-Luc Mélenchon dire “je ne veux pas gouverner avec les autres sauf si j’ai gagné l’élection présidentielle et en imposant mon programme aux autres”, pardon mais si c’est ça la solution du rassemblement, je pense que vous prenez le problème sous le mauvais angle. »
« J’écoute Jean-Luc Mélenchon depuis quelques mois et je ne sens pas dans son propos une grande aménité, une grande envie de rassemblement de la gauche. Je sens dans son propos : lui, lui, lui et les autres, on verra ensuite s’ils consentent à mettre un genou à terre. Ça n’est pas ma façon de rassembler ni de gouverner. »
« Je veux une gauche qui gouverne en France et qui change la vie du réel. Je ne veux pas une gauche qui parle fort, exclut, se met des terrains qui sont en permanence polémique et promet des révolutions qui n’arriveront pas. »
Mais la gauche se parle-t-elle ?
« Je peux vous assurer, pour le faire moi-même, que la gauche se parle. »
« Il n’y a pas d’animosité entre les responsables de parti même si chacun a son candidat – tout simplement parce que tout le monde sait très bien que ce n’est pas possible une gauche qui serait hors du match à la présidentielle. »
« Si Christiane Taubira est arrivée dans la course, c’est parce que la gauche est hors-jeu. »
« S’il y avait eu un élan ou une dynamique de gauche pour qui que ce soit dans le socle de la gauche qui peut gouverner ensemble, on s’en serait peut-être rendu compte. Je ne suis pas sûr que Christiane Taubira, dans ce moment-là aurait décidé alors qu’elle n’avait que des coups à prendre, y serait allée. »
« Je suis désespéré quand je vois des gens de gauche passer plus de temps à cogner sur celles et ceux qui cherchent des solutions qu’à le faire sur le président de la République sortant ou sur la droite. »
Sur le radicalisme en France
« Les pérégrinations du radicalisme en France sont rarement suivies de près en France – et c’est dommage. »
« Quand Emmanuel Macron avait été élu, ni le Parti valoisien ni le PRG ne l’avaient soutenu. Nous avions imaginé qu’il était alors possible de rapprocher les deux familles pour créer une grande formation républicaine solidariste dans la tradition de Léon Bourgeois. Nous avons tenté ce rapprochement. Mais le président du Parti valoisien, à un moment, de rejoindre Emmanuel Macron et j’ai annoncé l’indépendance du PRG à nouveau. »
« Moi, je suis de centre-gauche. Je sais que l’on nous dit souvent à gauche que, lorsqu’on se réclame du centre, c’est suspicieux mais je crois que ça veut dire qu’on est un peu plus modéré et que changer la vie, c’est un truc qu’on peut faire de manière sérieuse et pas simplement en parlant fort. »
Sur les partis politiques
« Je crois que les partis politiques sont extrêmement nécessaires à la structuration de la démocratie. »
« On le voit avec la majorité présidentielle : sans épine dorsale idéologique, il n’y a pas de structuration politique claire et c’est une forme de trou noir et de chaos idéologique qui est en train de se former depuis 5 ans. »
« Quand on voit les crises climatique, sociale et républicaine, on sait que les réponses sont un peu chez tout le monde, au PRG, chez les Verts ou au PS. »